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« La filière a besoin d'un soutien conséquent »
Benachenhou Abderahmane. Président de l'Association des agrumiculteurs de Blida
Publié dans El Watan le 13 - 04 - 2010

Benachenhou Abderahmane est président de l'Association des agrumiculteurs de la wilaya de Blida. Ancien cadre au ministère de l'Agriculture, il était aussi à la tête de l'Association nationale de la filière agrumicole avant le gel de ses activités. Agronome de formation, spécialité phytosanitaire, il nous livre ses impressions sur les difficultés que rencontre la filière agrumicole dans La Mitidja.
En tant que représentant des producteurs, pouvez-vous nous expliquer les raisons de la cherté des agrumes cette année ?
Il y a plusieurs facteurs en cause. Il y a notamment la cherté des intrants et des pesticides et les ravages causés par de nombreuses maladies qui touchent nos vergers. Dans ce sens, il est utile d'insister sur le manque flagrant d'opérations de vulgarisation et de sensibilisation émanant des pouvoirs publics pour éviter ce genre de dégâts. A titre d'exemple, la direction des services agricoles (DSA) et les instituts techniques ne possèdent même pas de véhicules adéquats pour mener à bien leur mission de sensibilisation sur le terrain. Le budget de fonctionnement de ces institutions est souvent limité alors que leur tâche initiale exige beaucoup de moyens.
Les techniciens et les ingénieurs exerçant au niveau de ces institutions sont, certes, animés de bonne volonté, mais ils continuent à travailler dans des conditions déplorables. Ils sortent sortir régulièrement sur les champs pour voir si l'itinéraire technique est bien respecté. Tout cela servira, entre autres, à appuyer la lutte des agriculteurs contre les virus ravageurs, et par ricochet, à augmenter la production. Autres causes de la cherté des agrumes : les vents froids et très violents qui ont touché nos vergers en pleine période de floraison (avril 2009) et surtout le vieillissement du verger agrumicole (souvent plus de 45 ans, voire 60 ans).
Justement, concernant ce vieillissement, pourquoi les agrumiculteurs évitent de renouveler leurs vergers alors que cela est vital pour eux ?
La raison est toute simple. Ces agriculteurs ne sont pas aidés conséquemment par les pouvoirs publics afin qu'ils puissent s'engager facilement dans ce genre d'opération. Certains d'entre eux s'orientent d'ailleurs vers d'autres cultures, moins contraignantes et qui donnent les fruits à court terme (rosacées). Cela n'est pas le cas pour les agrumes, car il faut attendre dix ans pour que la récolte soit assez conséquente. Un phénomène qui menace le verger agrumicole souffrant de déperdition et de vieillissement. Il nous faut donc des mesures incitatives pour remplacer les vieux vergers.
La cherté est causée aussi par le manque de main-d'œuvre qualifiée…
Absolument, l'agrumiculture rime aussi avec la taille et le greffage des arbres. Cela sert à obtenir une production abondante et de bonne qualité. Malheureusement, les personnes chargées de tailler et de greffer les arbres se font de plus en plus rares. La plupart d'entre elles sont âgées alors que la relève est quasi inexistante. Ce phénomène influe négativement et sur la quantité et sur la qualité de la production, et partant, sur le prix du produit. Il prive aussi le consommateur de plusieurs variétés d'agrumes qui ont tendance à disparaître de nos étals (clémentine, variétés tardives…). Ce dernier peut se contenter aujourd'hui de quelques variétés seulement, à l'instar de la Washington Navel (pour ce qui est de l'orange) alors qu'il y avait auparavant une dizaine de variétés qui étaient disponibles sur le marché. Il faut absolument revaloriser les variétés les plus juteuses et développer en parallèle les unités de transformation de ces fruits. L'exportation n'étant pas pour demain, il faut surtout satisfaire la demande locale.
Les prix subissent également l'effet de la multiplication des spéculateurs…
Ce problème demeure la principale cause de la flambée des prix des agrumes, notamment l'orange. Ce fruit passe par plusieurs intervenants et intermédiaires avant d'arriver chez le consommateur. Le marché est anarchique et manque d'organisation et de transparence. La vente se fait souvent sur pied et certains mandataires achètent une production « fictive » trois années avant sa récolte ! Ce sont les spéculateurs qui en tirent profit alors que c'est le malheureux consommateur, souvent avec un pouvoir d'achat limité, qui paye la facture. A titre d'exemple, l'agrumiculteur cède sa production à 45 DA (pour la saison 2009/2010) alors qu'elle est vendue à plus de 120 DA dans nos marchés, soit presque le triple de son prix initial. L'écart est flagrant et même inquiétant alors qu'auparavant, la marge bénéficiaire des vendeurs était tolérable. Ces derniers affichaient deux prix en même temps, ceux appliqués par les mandataires et ceux destinés au consommateur, histoire de montrer l'écart et instaurer la transparence dans le commerce. Aujourd'hui, même les prix destinés aux consommateurs ne sont pas affichés et l'on se demande ce que font les services de la fraude pour arrêter ces dépassements.
Quelle serait donc la solution ?
La solution est pourtant simple. Il faut que le gouvernement fasse plus d'efforts pour réguler le marché et éviter les flambées « maffieuses » des prix. La non-stabilité de l'économie agricole (domaines autogérés, puis le découpage en EAC, EAI) n'est pas sans conséquence négative sur le secteur. Le rendement au Maroc est nettement meilleur que le nôtre, alors que ce sont surtout les techniques algériennes qui ont été adoptées, à une certaine période au développement des filières agricoles chez nos voisins de l'Ouest. Notre souhait aussi est d'avoir de petites stations météo au niveau de nos vergers, car les données météorologiques, précises par endroits, nous sont indispensables. Nous demandons également plus de souplesse pour ce qui est du crédit Rfig (BADR). Ce dernier est souvent synonyme de bureaucratie, puisqu'il exige un tas de documents et des garanties alors que rares sont les agriculteurs propriétaires terriens.


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