Le Président de la République procède à l'ouverture des travaux de l'IATF à Alger    El-Menfi souligne l'importance du IATF dans la réalisation de l'intégration intra-africaine    IATF 2025: un rendez-vous pour redessiner les contours du commerce continental    Priorité donnée à la réalisation d'une autoroute à deux voies    Urgence de la refonte du système d'information    Fraîcheur et soin du linge intelligents grâce à l'IA pour plus de facilité et de confort au quotidien    248 journalistes tombés en martyrs depuis le 7 octobre 2023    Des dizaines de colons prennent d'assaut Al-Aqsa    Il n'y a pas un problème de l'islam en France mais un problème de la France sioniste avec l'islam    Mourad Bousbet (président de la FAHB) : «L'identité du nouveau sélectionneur annoncée prochainement»    Equipe nationale : Naoufel Khacef remplace Aït Nouri, blessé    MC Alger : Ishak Boussouf 5e recrue estivale    Incendie dans un célibatorium : on déplore deux blessés à Bouguirat    Chute mortelle d'un travailleur du 11e étage d'un immeuble en construction    Visite de terrain au chantier de réalisation des centres de stockage    Lancement de ''Notre été, rassemblement et sécurité''    « Empreintes africaines » à la SAFEX    «La Sorcière et les Orphelins», une nouvelle production pour enfants    IATF 2025 : le président de la République accueille son homologue tunisien à l'Aéroport international d'Alger    IATF 2025 : le président de la République accueille son homologue mauritanien à l'Aéroport international d'Alger    IATF 2025 : plusieurs itinéraires touristiques prévus pour les délégations participantes    Touggourt : les dimensions spirituelles et humanitaires de la guerre de libération soulignées    Baddari se réunit avec la Commission nationale d'authentification digitale    Rebiga met en avant l'intérêt majeur porté par l'Etat à la préservation de la mémoire nationale    Agression sioniste contre Ghaza: le bilan s'alourdit à 63.746 martyrs    Persistance de la vague de chaleur à Adrar et In Salah, pluies orageuses et vents de sable dans d'autres régions du pays mercredi et jeudi    Qualifs/Mondial 2026: l'équipe au complet pour la seconde séance à Sidi Moussa    El-Qods occupée: des colons prennent d'assaut la mosquée Al-Aqsa    Hidaoui procède à l'ouverture de la 3e édition des camps spécialisés des jeunes 2025    Une des figures marquantes du sport algérien s'en va    La dépouille du défunt Jaâfar Yefsah inhumée au cimetière de Garidi à Alger    ETUSA: nouveau programme de transport public par bus à compter du 14 septembre    Agrément à la nomination du nouvel ambassadeur d'Algérie auprès du Honduras    Qualifs-Mondial 2026: les Verts effectuent leur première séance d'entrainement    Plus de 200 participants à l'événement    Hidaoui rencontre le président du Forum de la jeunesse de l'OCI    Programme du mercredi 27 août 2025    La Fifa organise un séminaire à Alger    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Djamel Zenati au Forum de Liberté : «Le système est déjà tombé…»
Publié dans El Watan le 19 - 03 - 2019

Fortement impliqué par l'action et la réflexion dans l'insurrection citoyenne en cours, Djamel Zenati, invité du forum de Liberté, hier, a appelé «au renoncement de la prolongation du mandat du président (Bouteflika), au renvoi du gouvernement, à la dissolution du FLN et au gel des transferts de capitaux et autres transactions suspectes des dignitaires et clientèles du régime».
La négociation comme prochaine étape nécessaire pour engager une transition «est tributaire de la satisfaction de ces préalables», exige-t-il.
Au terme de quatre semaines de mobilisation populaire opposée au 5e mandat du président sortant et au rejet du système politique, la question du prolongement politique se pose avec sérieux. La question de la transition est au cœur du débat. Pour M. Zenati, la transition «n'est pas un choix politique.
Elle relève du bon sens. En effet, le passage d'un système à un autre nécessite une étape intermédiaire», expliquant que cela va être «une expérience historique singulière et à ce titre elle puise ses éléments constitutifs du vécu dans lequel elle se déploie. Il n'existe pas de modèle valable partout et tout le temps.
Nous devons être imaginatifs et inventifs», précise-t-il, ajoutant que «la transition est déjà en marche dans la société». «Le système est déjà tombé dans les esprits, le bloc au pouvoir s'effrite et la centralité s'est déplacée du système en place vers le mouvement populaire», tranche encore l'ancien leader du Mouvement culturel berbère.
Mais avec qui négocier ? C'est l'autre question qui préoccupe également les Algériens et Algériennes qui, chaque vendredi, envahissent par millions les rues du pays. «Il faut procéder par élimination.
A partir du 28 avril à minuit, Bouteflika ne sera plus président de la République, il doit partir et le gouvernement renvoyé ; il ne reste alors que l'institution militaire qui est une institution de l'Etat, elle ne se réduit pas à son chef Gaïd Salah qui doit partir d'ailleurs. C'est avec les représentants de cette institution qu'il faudra négocier le moment venu», préconise Djamel Zenati.
Cependant, il a clarifié qu'il «ne lui appartient pas de définir les objectifs, le contenu. Il lui revient de faciliter la transition qui doit parvenir à la séparation entre le politique et le militaire entre autre. Il faut négocier les modalités de la destruction du système, cela va prendre du temps évidement».
Concrètement, la transition, du point de vue de l'ancien conseiller politique de feu Hocine Aït Ahmed, doit être pilotée par «un gouvernement de transition – il faut assurer la continuité de l'Etat – et une instance qui va suppléer à la vacance de la Présidence. Quand il s'agit du destin du pays, la Constitution devient secondaire».
Et pour mieux déterminer sa pensée et sa proposition, M. Zenati juge que «les grandes questions de la transition sont celles des objectifs, du séquencement, des mécanismes et des garanties. Les acteurs directs de la transition doivent répondre à des critères précis et s'engager à respecter un certain nombre de principes».
«On les aura avec le sourire»
Faisant l'éloge de ces journées historiques qui ébranlent le pouvoir, Djamel Zenati a qualifié cette mobilisation citoyenne «d'irruption d'une jeunesse privée d'avenir et dont l'espoir se résume à un rêve furtif et insaisissable.
C'est l'irruption des femmes écrasées sous le poids des préjugés, des pesanteurs sociales et des commandements absurdes. C'est l'irruption des laissés-pour-compte, ces exclus usés et désabusés par des années d'outrances et d'outrages. C'est l'irruption de l'Algérie réelle, cette Algérie d'en bas sans laquelle l'Algérie n'existerait pas».
Ce qui traduit, selon lui, «la trinité de liberté et de justice sociale».
Retrouvant son éloquence de feu et son verbe incisif quand il se met railler le régime, Djamel Zenati pilonne sans répit. «Sous le règne de Bouteflika, le régime s'est peu à peu ghettoïsé, coupé de la société. Il a sombré dans une dérive oligarchique et mafieuse aux allures d'entreprise coloniale. Les dignitaires du régime et leurs diverses clientèles sont perçus comme de nouveaux colons. Raison pour laquelle la déferlante populaire a pris les apparences d'un mouvement de libération nationale», s'exclame-t-il.
L'invité de Liberté décrit un pouvoir plongé dans le désarroi : «En vérité, ils (les décideurs) sont terrorisés à l'idée de devoir partir en laissant derrière eux un état des lieux des plus compromettants.
Trois dossiers font particulièrement trembler le système : le pillage et l'accaparement, l'énergie et le sécuritaire.» Mais il rappelle qu'il est opposé à toute démarche «allant dans le sens du règlement de comptes. Seulement, le devoir de donner des comptes n'est pas le règlement de comptes».
Soucieux de l'avenir du processus insurrectionnel en cours, l'enfant chéri d'Akbou estime que «la position patriotique aujourd'hui consiste à se démarquer du système et de la minorité qui s'y accroche contre vents et marées». Rien n'est encore joué et l'échec n'est plus autorisé. «La mobilisation collective doit s'approfondir et porter l'aspiration démocratique à un point de non-retour sans pour autant perdre de son caractère pacifique. La violence est son pire ennemi, car elle pervertit, obscurcit, divise et démobilise», prévient-il.
Tout en restant vigilant quant à la suite des événements, Djamel Zenati se dit optimiste : «On les aura avec le sourire», promet-il, un peu comme pour conjurer le risque de basculement dans la violence, avant de rendre un hommage appuyé à l'icône de la Révolution algérienne, Djamila Bouhired, qui, elle aussi, est impliquée dans la mobilisation : «La légitimité historique est dans la rue, c'est Djamila Bouhired, y a-t-il quelqu'un qui peut incarner cette légitimité en dehors d'elle ?»


Zenati accuse… Saïd Bouteflika, Gaïd Salah et Kouninef
Dans son intervention au forum de Liberté, Djamel Zenati n'a pas essayé d'esquiver pour désigner les deux hommes au pouvoir à l'origine de la crise actuelle. «Saïd Bouteflika qui semble obstiné à s'accrocher au pouvoir, quitte à mettre le pays à feu et à sang. Le chef d'état-major Ahmed Gaïd Salah est tout aussi complice. Il doit partir, il est fini», réclame Zenati. Et d'indiquer que les Algériens ressentent le pouvoir comme «un nouveau colonialisme. Il se dit qu'il existe une famille (Kouninef sans la citer) qui a des liens avec Israël et a une influence considérable sur le clan présidentiel. Il y a vraiment danger sur la sécurité nationale».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.