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Des zones d'ombre persistent
Procès de l'affaire des «réunions secrètes» au tribunal militaire de Blida
Publié dans El Watan le 26 - 09 - 2019

Une peine de 15 ans de réclusion criminelle a été retenue contre Mohamed Mediène, Bachir Tartag, deux anciens patrons des services de renseignement, Saïd Bouteflika, frère conseiller du Président déchu, Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs, et une autre de 20 ans contre Khaled Nezzar, son fils et Farid Benhamdine, en situation de fuite. En moins de 48 heures, le procès de l'affaire des réunions secrètes est clos, laissant plus de zones d'ombre qu'avant son ouverture…
Il était 1h, lorsque le président et ses assesseurs ont fait leur entrée dans la salle d'audience du tribunal militaire de Blida, après deux heures de délibération, pour annoncer le verdict dans l'affaire des «réunion secrètes» de Dar El Affia.
Reconnus «coupables» des faits qui leur sont reprochés, Mohamed Mediène, Bachir Tartag, Saïd Bouteflika et Louisa Hanoune écopent d'une peine de 15 années de réclusion criminelle.
Sous le coup des mêmes chefs d'inculpation, les trois autres accusés se trouvant à l'étranger, à savoir l'ancien ministre de la Défense, le général-major à la retraite Khaled Nezzar, son fils Lotfi, patron de la société privée SLC, et Farid Benhamdine, président de la SAP (Société algérienne des pharmaciens), ont été condamnés par contumace à une peine de 20 ans de réclusion.
Quelques heures auparavant, le parquet avait requis une peine de 20 ans de réclusion contre les sept accusés, aussi bien ceux qui sont en détention que ceux se trouvant en situation de fuite.
En quarante-huit heures, le tribunal militaire de Blida a clos un dossier aussi important lié au «complot contre l'Etat et contre l'autorité de l'armée». Un record, disent les habitués des tribunaux militaires. Il faut dire que le débat n'a pris qu'une seule journée.
Celle de mardi, avec l'audition du général de corps d'armée à la retraite, Mohamed Mediène, ex-patron du défunt DRS (Département de renseignement et de sécurité), et de Louisa Hanoune. La veille, après le refus de Bachir Tartag, ex-coordinateur des services secrets, de quitter sa cellule et la décision de Saïd Bouteflika de ne pas répondre aux questions du juge, il ne restait au tribunal que deux accusés, Mohamed Mediène et Louisa Hanoune, à entendre.
A en croire les avocats présents à l'audience, les déclarations de ces derniers et leurs réponses aux questions «ont détruit toute la construction de l'accusation».
D'abord les propos de Mohamed Mediène, dès sa prise de parole pour expliquer que les raisons qui l'ont mené au box des accusés «sont liées à ses tentatives» de lutte contre la corruption «après avoir constaté» avec les services qu'il dirigeait «l'ampleur du phénomène atteignant l'ensemble des secteurs de la vie nationale économique et sociale».
Selon toujours les mêmes sources, Mediène a déclaré : «J'ai songé à prendre ma retraite dès l'année 2012 et j'avais suggéré à l'ex-Président de préparer notre départ, nous, les anciens moudjahidine, au profit de la jeune génération. Le Président était d'accord pour quitter le pouvoir à la fin de son 3e mandat. Et vous vous rappelez bien du discours du Président à Sétif, où il avait dit ‘‘Tab J'nana''.
A cette époque, il était de notoriété publique que les services que j'ai eu l'honneur de diriger menaient des enquêtes contre la corruption, car nous avions constaté que le phénomène avait pris de l'ampleur, à tel point que certains opérateurs économiques ne pensaient qu'à l'enrichissement rapide et à la constitution de biens à l'étranger.
Lors de l'une de mes réunions de travail avec l'ex-Président, je l'avais informé que la priorité n°1 des services est la lutte contre la corruption alors que les années précédentes, c'était la lutte contre le terrorisme.»
Les lourdes révélations du général Toufik
Toujours selon des avocats, l'accusé a ajouté : «En 2013, suite à l'AVC (arrêt vasculaire cérébral, ndlr) de Bouteflika, il m'a été donné de constater que les décisions importantes concernant le pays étaient prises en France durant sa convalescence. J'ai contacté, à ce moment-là, le frère conseiller du président de la République, Saïd Bouteflika, pour lui demander de mettre fin à cette situation anormale portant atteinte à la souveraineté nationale.
Dès le retour du Président au pays, des décisions importantes relatives au démantèlement des services que je dirigeais étaient prises, mettant fin à la poursuite des enquêtes anticorruption, notamment l'affaire Sonatrach. Par la suite, c'était avec un grand étonnement que j'ai appris l'annonce de la candidature du président Bouteflika pour un 4e mandat.» Mediène a expliqué avoir gardé le contact après sa retraite.
«Après mon départ à la retraite, j'ai gardé contact avec le président Bouteflika via son frère conseiller, lequel, à une année de la date des élections prévues en 2019, m'a informé que le Président n'envisageait pas de briguer un 5e mandat.» «Je suis catégorique, il n'y aura pas de 5e mandat.
Vers la fin 2018, les appels téléphoniques avec Saïd Bouteflika ont cessé, et j'ai appris, comme tout le monde, l'annonce de la candidature du président Bouteflika pour un 5e mandat. J'ai compris, à ce moment-là, la raison pour laquelle le frère conseiller du Président a coupé contact avec moi.
Le 26 mars 2019, le contact avec Saïd Bouteflika est rétabli via un appel téléphonique et nous avons convenu de nous rencontrer le lendemain à Dar El Affia, une résidence située à Hydra et dépendant du DSS, dirigé par le général Bachir Tartag. Saïd Bouteflika a proposé que le général Tartag se joigne à nous, mais j'ai refusé.
J'ai rencontré Saïd Bouteflika, conseiller du président de la République encore en exercice, le 27 mars 2019 à Dar El Affia. Je dis bien ‘‘rencontre'' pour apporter ma contribution à la résolution de la crise et non ‘‘réunion''. J'avais proposé Ali Benflis, Ahmed Benbitour et Liamine Zéroual pour diriger la transition. Le choix s'est porté sur Liamine Zéroual que j'ai contacté le 28 mars.
Il était d'accord pour revenir pour le pays et il m'a donné rendez-vous pour le samedi 30 mars chez lui à Moretti. Le jour de la rencontre, il déclina la proposition en invoquant son état de santé et le hirak.» Mohamed Mediène a rejeté toutes les accusations portées à son encontre en rappelant : «J'ai passé toute ma vie dans l'armée en œuvrant à son unité et pour que son commandement reste uni.
Et pour moi, cette mission est cruciale, importante et personne ne peut déstabiliser cette armée et son unité quelles que soient les circonstances. Ma mission était de veiller à la préservation des institutions de l'Etat et à la stabilité du pays. Et la stabilité qui a été imposée durant ces dernières années était superficielle et fragile, car la vraie stabilité consiste à ne pas espionner les personnes.
Lorsque je vois les faits qui me sont reprochés, je n'en crois pas mes yeux, vu que ce n'est pas moi qui ais commis de tels actes.» Pour Mediène, les rencontres avec Saïd Bouteflika avaient pour but de soumettre un avis et d'essayer de trouver une solution à la crise. «Il faut dire aussi que les manifestations du peuple nous ont réhabilités et rendu notre fierté.
Il mérite qu'on lui fasse un cadeau, qui consiste à lui transmettre le flambeau pour l'avènement de la IIe République.» Interrogé sur le fait qu'il refusait la présence de Tartag aux réunions, Mediène répond qu'il «n'en voyait pas l'utilité». Au président qui lui demande en quelle qualité a-t-il rencontré le frère du Président, il a répondu : «Pas besoin de qualité pour mon pays !»
Hanoune dénonce le sexisme et la discrimination du procureur
L'audience est levée pour une pause d'une heure, et reprend par la suite avec l'audition de Louisa Hanoune. Certains avocats révèlent qu'elle «était magistrale et d'une clarté indescriptible. En moins d'une heure, elle a réussi à démonter tous les chefs d'inculpation, sous le regard médusé du tribunal et des avocats».
La responsable du PT a entamé sa déposition en dénonçant la position «sexiste et discriminatoire» du procureur à son égard, en réaction à la lecture par ce dernier du rapport de l'enquête sociale la concernant. «Vous n'avez lu que les conclusions de l'enquête me concernant.
Est-ce parce que je suis une femme ? Pourquoi n'avez-vous pas lu les rapports des autres accusés. C'est un comportement sexiste et discriminatoire», a-t-elle lancé au procureur en dénonçant aussi l'expertise psychiatrique, qui lui a attribué un «mauvais profil».
Concernant la réunion, révèlent nos sources, Louisa Hanoune a affirmé que cette rencontre «répondait à la nécessité» de donner son point de vue, en tant que chef de parti, sur la crise que traverse le pays et «essayer de trouver» une sortie «conforme» aux principes du PT. Durant une heure, Hanoune a expliqué le rôle de sa formation politique, qui s'est opposée aux oligarques, à la privatisation, à la loi sur les hydrocarbures, etc. et surtout que le PT militait pour un changement radical du système.
Le président a tenté de lui couper la parole, mais en vain. «Elle a réussi à défendre tous les accusés par des arguments très forts et a démonté l'accusation point par point. Elle était très convaincante», a noté un des avocats du collectif de la défense. Après cette audition, le représentant du parquet a pris la parole.
En vingt minutes, il a scellé le sort des accusés en demandant une peine maximale de 20 ans de réclusion, y compris contre les trois en situation de fuite à l'étranger. Les plaidoiries ont commencé dès 21h. Plus d'une dizaine d'avocats se sont succédé à la barre pour clamer l'innocence de leurs mandants, et ce n'est qu'à 1h40 que le verdict est tombé.
Ce procès que tout le monde attendait en raison de son importance et sa gravité n'a finalement pas éclairé les nombreuses zones d'ombre qui entourent cette affaire des «réunions secrètes» de Dar El Affia. Il a suscité encore plus de questions sur ces «complots» s'il y a eu réellement «complots». Jamais un dossier d'une telle importance n'a été jugé en un temps aussi court.
Deux exemples, l'affaire Belloucif et le procès des dirigeants du parti dissous ont eu lieu durant des mois au niveau du tribunal militaire de Blida et se sont terminés par des condamnations qui ne dépassaient pas les 12 années de réclusion. Sommes-nous dans des affaires plus graves ? En tout cas, ce qui ressort des audiences, à en croire Me Mokrane Aït Larbi, donne l'impression que le procès a été réduit à des «questions- réponses». Les avocats parlent déjà d'un appel auprès de la cour criminelle militaire.


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