Des slogans violents dans une manifestation pacifique, telles sont les conclusions que l'on peut tirer à l'issue du 33e vendredi de la Révolution du sourire. Les marcheurs savent que le chemin est encore long. A Tipasa, chef-lieu de la wilaya, les manifestants n'ont pas été tendres avec AGS, sans le nommer, néanmoins, ils ont déclaré leur hostilité aux généraux. «Makach el intikhabate maâ el issabate !» (Pas d'élection avec les bandes) ; «Echâab yourid el istiklal !» (Le peuple exige l'indépendance) ; «Makach el istimarate yal issabate !» (Pas de formulaires, les bandes) ; «Makach el intikhabate ya bouaâlita !» (Pas d'élection toi l'homme à la grosse bedaine) ; «One, two, three, viva l'Algérie !» sont autant de slogans entonnés par les manifestants lors de leur procession. Ils persistent sur leurs légitimes revendications déclarées depuis le 22 février 2019. A Tipasa, Cherchell et Hadjout, la gent féminine se fait de plus en plus rare. Au chef-lieu de la wilaya de Tipasa, des manifestants âgés s'approchent de nous. «Vous êtes en live avec El Maghiribia, car nous avons remarqué votre présence chaque vendredi», nous demandent-ils, «Non, c'est le journal El Watan», répond-t-on, «Ok, bon courage», ajoutent-ils avant de rejoindre la foule. A la place publique de Cherchell, un groupe de manifestants s'est réuni pour débattre de la situation. Cette fois-ci, des intellectuels de tout bord, issus de l'ex-Césarée, étaient présents. Quelques divergences en matière d'analyse sont apparues lors des interventions. Inhabitués à ce genre de rassemblements publics, les présents ne se connaissent pas et interviennent pour expliquer leurs points de vue qui ne font pas l'unanimité. La prise de conscience commence à faire son chemin.