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« Certains veulent qu'on fasse des films lisses »
Débat avec Yamina Bachir Chouikh à Annaba autour du film Rachida
Publié dans El Watan le 09 - 06 - 2010

Chaque soir, et depuis le jeudi 3 juin, la cour de l'ex-Lycée Pierre et Marie Curie de Annaba se remplit petit à petit d'amateurs du septième art.
Annaba
De notre envoyé spécial
Ils commencent à s'habituer à la manifestation « Cinéma sous les étoiles » organisée par le Centre culturel français (CCF) de Annaba, en collaboration avec l'université Badji Mokhtar. Ils prennent place face à l'écran gonflable grand format (13x9) pour regarder des films en 35 mm. Deux projectionnistes, venus de Besançon, assurent chaque soir la séance qui commence à 20h45. La prestation de service a coûté plus de 10 000 euros au CCF, comprenant les frais d'admission temporaire du matériel au niveau des douanes. « La location des films en France coûte 600 euros pour une seule projection. En Algérie, cette location est de 300 euros », nous a expliqué Fabrice Maurio, directeur du CCF Annaba, qui va bientôt rejoindre le CCF de Naples, en Italie. Un retard d'envoi de copie a obligé les organisateurs à annuler la projection de Making off, du tunisien Nouri Bouzid, prévue samedi 5 juin.
Le long métrage a été remplacé par L'esquive d'un autre tunisien, Abdelatif Kechiche. Avant les projections, le public assiste à des petits concerts de musique animés par les ensembles Ethnosphère, Nadir Felfli et Nadir Nirvana, les Dreams Castel, ainsi que le groupe Sarab. Lundi soir, Rachida, de Yamina Bachir Chouikh, l'un des rares films algériens à évoquer les ravages du terrorisme en Algérie, a été projeté en présence de la réalisatrice. « J'ai commencé à écrire l'histoire de Rachida en 1996 et je n'ai pu réaliser le film qu'en 2000 faute d'argent. Mon souci était de témoigner d'une histoire qu'on vivait au moment de l'écriture du scénario. Tout le monde avait peur de ce sujet.
Certains comédiens ont refusé de jouer dans le film et je comprends leur attitude. Pour plusieurs rôles, j'ai fait appel à des non- professionnels. Pour moi, il était important de survivre à la violence et à la folie », a expliqué Yamina Bachir Chouikh. Elle a révélé que le film est inspiré de l'histoire vraie de Zakia Guessab, enseignante de la Casbah d'Alger, assassinée par un groupe armé après son refus de déposer une bombe dans une école. « Mais, contrairement à Rachida, Zakia n'a pas eu la chance de survivre. Je lui ai dédié le film autant qu'à mon frère qui n'est plus de ce monde », a-t-elle ajouté. Curieusement, cette dédicace a été « sautée » lors de la première projection du long métrage à la salle El Mougar à Alger. La cinéaste a regretté la non-projection du film ailleurs qu'à Alger ou Oran.
L'ENTV boude Rachida
A Annaba, Rachida a été projeté une seule fois au Théâtre régional. Huit ans après sa sortie, l'ENTV n'a toujours pas acheté ce film, alors qu'il a déjà été diffusé par la chaîne marocaine 2M, la franco-allemande Arte et la française Canal Plus. « Heureusement ou malheureusement pour moi, le film a été piraté et les gens ont eu la possibilité de le voir sur DVD », a-t-elle dit. Interrogée sur le regard perçant de Rachida (Ibtissem Djouadi) adressé aux spectateurs à la fin du film après avoir écrit sur un tableau « Dars el yaoum » (La leçon d'aujourd'hui), la cinéaste a estimé qu'elle n'avait pas de solutions. « Je ne suis ni historienne ni politologue. A eux d'écrire l'histoire récente de l'Algérie, mais je me pose la question : a-t-on retenu comme leçon ce qui s'est passé en Algérie ? A l'école, j'ai remarqué, à travers mes enfants, qu'on ne donne pas aux élèves l'opportunité de réfléchir par eux-mêmes. Tout est imposé », a-t-elle relevé. Elle a dénoncé la tendance à vouloir tout polir dans la société.
La grande vadrouille à Annaba
« On n'avance pas en s'enfermant, en refusant l'autre et en refusant notre manière d'être. On est des humains. On ne peut pas avoir tous la même conduite. Certains veulent qu'on fasse des films lisses, inodores et incolores », a-t-elle observé. Les présents, réalisatrice en tête, se sont plaints de la mauvaise qualité de la copie du film. Une copie pourtant conservée par le Centre national du cinéma algérien (CNCA) ! Aujourd'hui sera projeté la comédie de Mahmoud Zemmouri, Beur, blanc, rouge, qui revient sur le fameux envahissement du stade après le match amical France-Algérie. Demain, La grande vadrouille, de Gérard Oury, va clôturer la deuxième édition de « Cinéma sous les étoiles ». Pendant quarante ans, La grande vadrouille, sorti en 1966, a été le plus grand succès du septième art en France, avec plus de 17 millions d'entrées dans les salles. Ce film n'a été déclassé qu'en 2008 avec l'hilarant Bienvenue chez les Ch'tis de Dany boon.


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