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Durcissement des mesures de confinement de la population carcérale
Après la mort due au Covid-19 d'un détenu à la prison d'El Harrach
Publié dans El Watan le 11 - 04 - 2020

Alors que les autorités judiciaires confinent de plus en plus la population carcérale à travers l'arrêt de la tenue de tous les procès et tout travail au niveau des tribunaux (à l'exception de l'examen des affaires des détenus) et la limitation du contact direct avec les détenus et leur déplacement, la peur d'une propagation du Covid-19 dans le milieu carcéral ne cesse d'être exprimée aussi bien par les avocats que par les organisations des droits de l'homme.
Une crainte accentuée depuis la mort, dimanche dernier, à la prison d'El Harrach, d'un détenu, après sa contamination par le Covid-19. Il s'agit, a-t-on appris de source judiciaire, de Ali Lakhdari, médecin et trésorier de l'association Paix et solidarité (présidée par Djamel Ould Abbès) en détention depuis l'été 2019 pour sa présumée implication dans l'affaire liée au détournement des fonds de la solidarité nationale, au centre de laquelle sont impliqués deux ex-ministres de la Solidarité, Djamel Ould Abbès et Saïd Barkat, et de nombreux cadres de ce département.
Il souffrait, indiquent nos interlocuteurs, d'une maladie chronique, mais son état s'est détérioré subitement, avant qu'il ne décède. Informé, son frère a récupéré, lundi dernier, sa dépouille (dans un cercueil scellé) de la morgue du CHU Mustapha, quelques heures après l'autopsie qui a confirmé que la mort est due au Covid-19.
A en croire nos sources, le défunt était isolé, avant que son état ne se dégrade. Une dizaine de jours avant qu'il ne tombe malade, il avait été sorti de prison pour être entendu par le juge d'instruction, nous dit-on. Les conditions dans lesquelles il a été contaminé restent inconnues pour l'instant, précisent nos sources.
Malgré les folles rumeurs qui ont circulé sur les réseaux sociaux à propos d'une propagation éventuelle de l'épidémie parmi les détenus, notamment à la prison de Koléa, aucune réaction de l'administration pénitentiaire et encore moins du ministère de la Justice n'est venue rassurer l'opinion publique. Toutes nos tentatives pour avoir une déclaration des responsables ont été vaines.
«Les détenus d'opinion, âgés et malades chroniques doivent être libérés»
Contacté, Me Farouk Ksentini, avocat de l'ex-ministre Djamel Ould Abbès, le doyen des détenus (87 ans), affirme que «les autorités sont appelées à adopter des mesures intelligentes pour équilibrer entre le droit à la vie et le droit à la justice. Les détenus ne sont pas la propriété de l'Etat. Je ne veux pas être alarmiste, mais s'il y a un cas, c'est fatal pour la population carcérale, surtout celle qui réside dans des prisons, comme celle d'El Harrach, où il y a de grandes salles communes, avec de très petites fenêtres et des plafonds très bas.
Dans ce genre d'établissements, il est extrêmement difficile d'assurer un confinement total pour protéger les détenus. Même si on les coupe du contact direct avec les familles et les avocats, on ne peut les isoler des gardiens, qui entrent et qui sortent, et encore moins limiter leurs déplacements vers les tribunaux pour être entendus par le juge. Même la prison de Koléa, moderne et plus contrôlable du point de vue sanitaire, n'est pas à l'abri d'une contamination.
Nous sommes face à un virus foudroyant. Nous ne pouvons assurer une barrière totalement hermétique«. L'avocat plaide pour des mesures non privatives de liberté pour les détenus d'opinion, mais aussi en faveur des plus vulnérables, comme les plus âgés ou atteints de maladies chroniques. «Beaucoup de détenus ont plus de 70 ans et certains, comme Ould Abbès, ont dépassé les 80 ans et traînent des maladies très lourdes. Ils passent leur temps isolés à l'infirmerie. Ils sont les premiers qui risquent d'être emportés par le virus, si ce dernier arrive à El Harrach.
L'Etat a les moyens d'assigner ses justiciables à résidence, de les mettre sous bracelet électronique ou de les placer en liberté conditionnelle. Est-il plus grave de risquer la fuite d'un détenu ou qu'il meure en prison ? L'administration pénitentiaire n'est pas équipée pour prendre en charge des malades lourds. Ces derniers sont automatiquement orientés vers les hôpitaux«, déclare l'avocat.
Son appel rejoint ceux de nombreuses ONG des droits de l'homme, à leur tête Amnesty International et la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), qui exhortent les Etats à prendre «en urgence des mesures à même de protéger les détenus, particulièrement vulnérables face au nouveau au Covid-19«, mais aussi du haut commissaire des Nations unies aux droits de l'homme et de la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples, qui réclament des mesures alternatives à la privation de liberté.
Allant dans le même sens, de nombreux collectifs d'avocats ont exprimé leur inquiétude face à une éventuelle propagation de la pandémie au niveau des établissements pénitentiaires et demandé aux autorités «la libération immédiate des détenus d'opinion«.
Il est à rappeler que deux mesures de grâce présidentielle ont touché récemment plus de 15 000 détenus, condamnés définitivement, alors que de nombreuses mesures, dont le confinement de la population carcérale, ont été mises en application.
Les autorités judiciaires viennent de décider de tenir des procès à distance afin d'éviter les déplacements des détenus et tout contact avec eux. C'est le cas de ceux de l'ex-DGSN Abdelghani Hamel, et de l'ex-chef de la sûreté de wilaya d'Alger, Noureddine Berrachdi, renvoyés au 3 mai 2020, et du général à la retraite Hocine Benhadid reporté (jeudi dernier) au 14 mai prochain. De même qu'il a été décidé de transférer les malades lourds, à savoir les cancéreux, vers les centres hospitalo-universitaires.


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