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Littérature : Un battant nommé Khaled Boudaoui
Publié dans El Watan le 26 - 07 - 2020

Ces dernières années, le paysage littéraire algérien a vu ses rangs grossir par la découverte d'une plume singulière, qui, gageons-le, marquera d'une pierre blanche la littérature nationale.
Il s'agit de celle de Khaled Boudaoui, cet Oranais de 40 ans, marié et père de deux enfants, et qui a à son actif deux romans, le premier paru l'année dernière, et répondant au titre Vivre en deux Moi (édition NomBre7, France) et le second, Paria d'hier, notable d'aujourd'hui, qui vient à peine de sortir en France, chez la même maison d'édition. Si la plume de Khaled, comme mentionné plus haut, est singulière, c'est qu'il a un parcours pour le moins atypique.
Il faut savoir que cet ancien journaliste était un arabophone chevronné qui, de la langue de Molière, n'avait à peine que quelques notions. En 2012, il se découvre atteint d'un cancer, et cela va chambouler sa vie de fond en comble. «De ma vie, je n'ai jamais pensé écrire un jour un livre en français, car à la base, je suis arabophone. Le déclic, c'était mon cancer.
Le médecin m'a dit que j'avais quatre mois à vivre. Nous étions en 2012. Pour moi, c'était un désastre. Je suis parti en France, à l'hôpital Avicenne à Paris, pour me soigner. Les médecins là-bas m'ont dit la même chose. Je suis descendu à Marseille, chez un médecin qui m'a redonné espoir me disant qu'il existe un traitement qui peut prolonger cette période de 4 mois. J'ai commencé le traitement, et après trois ans, j'allais mieux.»
C'est ainsi qu'il avait décidé de se lancer deux défis : faire un marathon et écrire un roman. «L'idée du marathon était sur le conseil de mon médecin, qui m'a dit : pour ne pas rester alité, il faut renforcer les adducteurs. J'ai alors vu un professionnel du sport pour courir avec lui. Comme je faisais des injections dopages quasi-quotidiennement, il fallait que je cours sinon j'aurais eu des problèmes rénaux.» «C'était en avril 2018. Un ami m'a offert un marathon de Paris. On était 55 000 coureurs, je courais et pleurais en même temps. Je courais pour moi et pour tous les cancéreux.
A Marseille, les cancéreux m'ont encouragé, ils m'ont dit : ‘cours pour nous !'» Le parcours n'était pas des plus courts : Champ-Elysée, Bastille, bois de Vincennes, les quais, puis le boulevard Fosh. «J'ai terminé en larmes», se souvient-il. «Mon entraîneur sportif m'a dit : tu vas courir en tout 42 km 195. Tu va courir pour moi et ton médecin 20 km. Les 20 autres kilomètres, tu les courras pour ta femme, tes enfants et tes parents. Quant aux 2 km 195m qui restent, tu vas les courir pour tous les cancéreux du monde.»
Il faut savoir, explique-t-il, que dans un marathon, ce sont bien les derniers 2 km 195 qui restent qui sont les plus éprouvants. «A ce moment, c'est le psychique qui joue, je ne pensais qu'aux cancéreux, et quand je suis arrivé à la ligne d'arrivé, les messages de félicitations n'ont pas cessé de pleuvoir d'amis cancéreux qui ont suivi la course via une application sur téléphone.» La période, qui a suivi, nous explique-t-il, il écoutait en boucle les chansons de Jacques Brel, qui lui remontait le moral, et l'aidait à vivre. «Après le marathon, le deuxième défi était d'écrire un roman. J'ai commencé à écrire une histoire en arabe, à une époque où j'étais confiné chez moi. Confiné avant l'heure (rires). Mais cette histoire, écrite en arabe, au bout de 7 u 8 pages, je l'ai laissé tomber. Je me suis dit que non !
Ce n'était pas un défi puissant, car moi-même arabophone, il m'était très facile de manier cette langue. Le défi était alors d'écrire un roman dans une langue que je ne maîtrisais pas, ou si peu ! J'ai alors posé mon stylo, et j'ai commencé à lire Maupassant, Baudelaire, Zola, Hemingway etc.» Et c'est ainsi qu'après dix mois de lectures acharnées et d'exercices, il a écrit son premier roman, dont le titre est Vivre en deux Moi. Ça raconte l'histoire d'un Algérien né à Oran en 1940 d'un père algérien et d'une mère française.
Il a alors deux prénoms : Amine et Christophe. Son problème, nous explique Khlaed Boudaoui, c'est qu'il n'est ni Français ni Algérien, chacun de ses parents l'appelant par un prénom distinct. «Quand il va chez la famille de son père, il est considéré comme le fils de la Française, et quand il va chez la famille de sa mère, il est considéré comme le fils de l'Arabe. Il est ainsi toujours perdu, en quête d'identité.» D'où le titre du roman Vivre en deux Moi, qui contient également un clin d'œil à cette époque où les médecins lui avaient diagnostiqué un cancer. A la sortie du roman, Khaled avait peur qu'il ne soit pas bien compris par le lectorat, que ce soit là bas en France ou ici en Algérie, car, dit-il, «il s'agit d'un roman pensé en arabe et écrit en français».
Mais au final, il a reçu nombre de critiques positives, et ses ventes ont été très satisfaisantes. Cet ouvrage a aussi fait bon nombre de salons littéraires en France, comme le Morrière d'Avignon, 13 octobre 2019. «C'était ma première expérience. J'avais un peu le trac de voir beaucoup de gens venir et demander après mon livre, mais cela s'est finalement très bien passé. Une autre vente dédicace a été organisée à la librairie Prado-Paradis, à Marseille, où l'engouement du public était perceptible.
En Algérie, il a aussi, avec «Vivre ne deux Moi» trois ventes dédicaces suivis de débats, deux à Oran (le CDES Ibn Khaldoun et la bibliothèque des sœurs blanches) et une à Alger (la librairie du Tiers-Monde). Son nouveau roman, Paria d'hiver et notable d'aujourd'hui, si l'on s'en tient au synopsis de la quatrième de couverture raconte l'histoire de Tayeb, cet habitant de Relizane, qui n'a pas la vie facile, menant une existence de misère, sous les insultes incessantes et les coups de plus en plus fort.
Puis un jour, le drame arrive : il fait un geste de défense qui vire à la tragédie. De ce fait, il ne peut trouver refuge que chez les terroristes. Le roman raconte une histoire qui s'étale, de la décennie noire jusqu'au hirak en passant par la concorde civile. Il devra paraître prochainement en Algérie
Akram El Kébir
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