Le chantier du projet de dédoublement de la voie ferrée Béjaïa-Beni Mansour prend enfin forme avec l'installation des chantiers et l'entame des travaux sur plusieurs pans du tracé long de 87 km. «Le projet avance normalement pendant que nous poursuivons le traitement des oppositions restantes, lesquelles ne devraient pas retarder davantage ce projet qui a été, pour rappel, bloqué depuis 5 ans à cause des oppositions», assure Mechri Lounes, directeur des transports de la wilaya de Béjaïa. «Après sa reprise en 2019, il a subi la contrainte de la pandémie dès le mois de mars 2020», rappelle notre interlocuteur. A fin février, le taux de réalisation physique avoisine les 5 %. Dans les emprises libérées, les travaux vont bon train. Sur l'ancienne route reliant Semaoun à Timezrit, les travaux sont bien entamés pour préparer le creusement d'un tunnel de 400 mètres linéaires sur les trois prévus, notamment à Sidi Aïch et Seddouk. Au total, plus de 49,2 kilomètres d'emprise ont été expropriés et libérés après avoir indemnisé les propriétaires terriens. Cette ligne traverse une dizaine de localités de la vallée, et au moins quatre communes connaissent des travaux en cours sur leurs territoires. A Boudjellil, El Kseur et Timezrit, les travaux de terrassement sont en cours et avancent de façon soutenue depuis la reprise du chantier à la fin du mois de juin 2020. Cependant, des oppositions persistantes sont enregistrés à Akbou, au village Colonel Amirouche (ex-Riki) où des villageois ont rejeté la variante initiale du tracé, puis quatre ou cinq autres variantes qui n'auraient pas satisfait les habitants à cause de la proximité de la ligne des habitations et des champs cultivés, justifient-ils. A ce propos, le directeur des transports atteste qu'il existe une variante qui ne devrait pas poser de problème, «il s'agit de celle qui consiste en le passage à proximité de la rive de oued Soummam». En matière d'opposition, il existe encore des contraintes qui persistent au niveau de deux autres communes, notamment Tazmalt et Oued Ghir. Ces oppositions bloquent quelque 11 km linéaires du tracé dans cette partie de la vallée. A Oued Ghir, sur le tracé se dresse un bâti, un immeuble mis en location pour habitation et où une douzaine de famille y résident, selon la même source. Il reste dans ce cas à indemniser le propriétaire de l'immeuble, après la délocalisation des familles, le fonds des opérations d'indemnisation étant disponible. Dans la commune de Tazmalt, où la direction a enregistré le plus grand nombre d'oppositions, à savoir une soixantaine, il n'en reste plus que quelques-unes concernant 12 parcelles. «L'indemnisation des propriétaires ne posera aucun problème» selon l'administration qui «dispose de la somme de 5 581 444 855 DA à cet effet». Seul bémol, les concernés souhaitent voir la révision à la hausse du prix du mètre carré de terre par les services des Domaines. Cette dernière, rappelons-le, compense à hauteur de 1500 DA/m2 de terrain de nature agricole et jusqu'à 2000 DA pour un terrain constructible, du moins dans cette zone de la vallée. Pour rappel, le projet de dédoublement de la voie ferrée a été inscrit au profit de la wilaya de Béjaïa en 2011 dans le cadre du programme complémentaire de soutien à la croissance (PCSC 2005/2009). Conduit par l'ANESRIF, ce projet a été confié à la réalisation et étude à deux filiales du groupe Cosider ainsi qu'à Infrarail et Estel automation pour un contrat de 106 milliards de dinars. Ce programme, qui devrait être réceptionné en 60 mois à partir de la date de signature de l'ODS, est resté bloqué depuis 11 ans, soit juste après son inscription en 2009. Il comprend également la rénovation de neuf gares, la construction de 55 ouvrages d'art, dont trois tunnels le long du nouveau tracé. Advertisements
