Comme chaque année à cette période, les touristes en quête de dépaysement et d'évasion s'intéressent beaucoup à leurs vacances. La famille reste le pivot de ces vacances où l'hébergement non marchand attire. Beaucoup veulent passer au moins 5 jours chez des amis ou chez la famille. L'été reste la saison de prédilection pour les vacances. En moyenne, les Nord-Européens par exemple passent plus de 14 jours en dehors de chez eux contre 7 pour les Sud-Européens. Si le voyage incarne le mythe absolu de l'aventure, c'est aussi une industrie aux règles drastiques qui permet aux hommes d'exprimer leur détermination et leur soif de découverte. Le facteur qualité/prix devient plus que jamais déterminant dans le choix des consommateurs, quel que soit leur pouvoir d'achat. Car même fortuné, le client est de mieux en mieux informé et désire bénéficier d'un maximum de services pour l'argent qu'il dépense. On ne pousse plus la porte d'une agence de voyages pour partir visiter l'Egypte, mais plutôt pour rechercher un séjour agrémenté d'un nombre d'activités. De même, on ne recherche pas un week-end à Helsinki mais plutôt une escapade culturelle prévoyant dîners et concerts. C'est ce qui a poussé les voyagistes à rivaliser d'imagination en proposant des produits thématiques plutôt que par pays. Ils parcourent la planète entière pour traquer les curiosités uniques qui rendent le voyage inoubliable. Les consommateurs actuels recherchent avant tout la satisfaction de besoins individuels ou au mieux négociés dans le cadre d'un tout petit groupe. Parents, amis, personnes ayant les mêmes pratiques, collègues constituent autant de tribus auxquelles se réfère notre consommateur et cela engendre un patchwork comportemental de plus en plus difficile à cerner d'une manière efficace. Les pratiques touristiques répondent le plus souvent aux concepts de détente, de jeux, de plaisirs, de relations et de rencontres. L'internationalisation croissante du tourisme a dévoilé les faiblesses des structures touristiques des destinations traditionnelles. Les nouveaux concurrents, provenant des pays émergents qui sont entrés dans le marché en grand nombre, disposent de certains avantages compétitifs tels que les ressources naturelles et culturelles pas encore assez connues et qui valent le déplacement pour des visiteurs avides de voir du neuf. Il y a un souci permanent d'améliorer l'attrait de la destination afin que celle-ci ne tombe pas dans l'oubli. Clients de mieux en mieux informés La Tunisie par exemple a compris les enjeux en procédant à une large restructuration de la division marketing de l'ONTT. Les nouvelles structures visent à mieux cibler les marchés émetteurs, adopter les techniques les plus appropriées en fonction des spécificités de chaque marché et refléter l'importance des marchés intérieurs (qu'on ne voit jamais classés bien qu'ils occupent une bonne place) et maghrébin (où la Libye et l'Algérie occupent depuis une bonne période la 1re et la 3e places). La destination Tunisie semble ainsi avoir gagné le cœur des Algériens. On nous l'a confirmé du côté de l'ONAT mais aussi du côté des agences de voyages privées qui proposent des séjours alléchants et qui se sont spécialisées dans les voyages sur mesure et package. Alors que la compagnie aérienne Tunisair collabore étroitement avec l'Office national du tourisme tunisien (ONTT) pour la promotion de la Tunisie en tant que destination touristique, Air Algérie se contente de jouer le rôle d'une compagnie de transport peu soucieuse de son image de marque et encore moins de valoriser les potentialités touristiques algériennes. La saison touristique du Grand-Sud par exemple est plus pris en charge par Aigle Azur et Air Méditerranée que par Air Algérie. Or, on ne le répétera jamais assez, la mobilité et le transport sont un élément essentiel du processus touristique. Depuis l'avènement des nouvelles technologies de l'Internet, la création des compagnies low cost et l'industrialisation a permis à plus de voyagistes d'augmenter leurs volumes en rognant leurs marges. Les voyages se sont démocratisés et sont devenus abordables. Simples assembleurs à l'origine, les grands tour-opérateurs sont devenus de véritables producteurs dignes de l'industrie lourde : organisateur de voyages, Fram par exemple se propose de faire découvrir des hôtels, des circuits, des séjours et des croisières. La concurrence touristique se joue avant tout au niveau de la destination et seulement en second lieu entre différents prestataires de services. L'hôte choisit d'abord le lieu de son séjour et seulement après un service tel que celui de l'hébergement. Recettes touristiques en hausse Aux côtés des grandes destinations, les petites niches font les grandes aventures (marcher au sommet des volcans actifs, séjours chez l'habitant). Exprimées en chiffres absolus, les recettes du tourisme international ont atteint en 2004 une nouvelle valeur record : 622 milliards de dollars. D'après le dernier numéro du baromètre OMT du tourisme mondial, il a été enregistré une augmentation extraordinaire de 10,3%, presque égale à celle des arrivées de touristes internationaux qui a été l'an dernier de 10,7%. Bien qu'en 2004 la demande soit très bien repartie, les recettes augmentent à un rythme légèrement plus lent que les arrivées. C'est surtout vrai en Europe et en Asie-Pacifique. Il faut y voir le reflet de la tendance assez générale à des voyages plus fréquents avec des séjours plus courts. Il s'agit d'une tendance durable qui s'explique par le manque de temps et que permet le développement de l'infrastructure des divers modes de transport avec plusieurs offres avantageuses. Pour ce qui est du classement mondial des pays en fonction de leurs recettes touristiques, en comparaison en 2003, il n'y a pas de grands changements à signaler dans les sept premières positions. Avec 74,5 milliards de dollars de recettes, les Etats-Unis occupent toujours la première place. En 2004, par rapport aux pertes des trois années précédentes, l'amélioration a été nette puisque leurs recettes touristiques ont augmenté de près de 16%. L'Espagne, avec 45,2 milliards de dollars et la France, avec 40,8 milliards, occupent les deux positions suivantes, loin derrière. Les trois premières destinations sous l'angle des arrivées sont les mêmes que pour les recettes, mais dans l'ordre inverse.
