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La société algérienne face aux maux sociaux
Publié dans El Watan le 27 - 08 - 2005

L'une des plus grandes humiliations que peut ressentir une personne c'est de ne pas réagir du tout à la vue d'un délit répréhensible ou de détourner les yeux éventuellement, même si l'envie d'intervenir la prenait.
Ce constat, tout à fait condamnable au point de vue civique, n'en est pas un en réalité, du fait que de nos jours, chacun de nous, avant de s'engager à dénoncer ou contribuer à arrêter un agresseur ou un voleur, appréhende automatiquement les problèmes qui vont l'envahir en cas d'intervention de sa part (témoignage, pressions, représailles, etc.). Tel est le malheureux constat qui est fait par monsieur tout le monde. Comment sommes-nous arrivés à cette situation ? Et quelles sont les solutions ? Pour répondre à ces deux questions, il nous semble nécessaire de revenir plusieurs années en arrière afin de mieux comprendre ce qui s'est réellement passé. Dans les années 1970, porter un couteau constituait un délit passible de 6 mois de prison. La société d'autrefois concourrait volontairement à l'arrestation des auteurs de délits d'agression ou de vol, et les services de sécurité, avec le peu de moyens dont ils disposaient, donnaient entière satisfaction à la société. Beaucoup de détenus ont fini par réintégrer la société en revenant au droit chemin après avoir payé à la société le prix de leurs égarements. Selon les témoignages, les conditions de détention dans les prisons n'étaient pas faciles, ce qui permettait une réinsertion à la société d'une plus grande population d'ex-détenus. Certains d'entre eux, condamnés à des travaux forcés, sont même envoyés par l'administration pénitentiaire dans les Hauts-Plateaux cueillir El Halfa. Dans ce temps-là, la peine de mort était appliquée et les agressions avec armes blanches n'étaient pas assez répandues. Les bagarres qui éclataient ici et là étaient le plus souvent à mains nues et personne n'était vraiment blessé, y compris les personnes qui s'interposaient pour séparer les belligérants. Il est utile peut-être de rappeler que la sagesse, dans ces moments, a le plus souvent prévalu d'un côté comme de l'autre, bien que le courage et la bravoure soient deux qualités appréciées par la société. Or, de nos jours, ce n'est malheureusement plus le cas, on vous frappe avec un couteau avant que vous ayez le temps de réagir, on assiste même à des batailles rangées à l'intérieur des cités que se terminent généralement par un bain de sang et tout cela est dû au fait que tout le monde se promène avec des instruments (sabres, haches, couteaux, etc.) au su et au vu de tout le monde. C'est incroyable ! Le port d'arme blanche n'est plus prohibé dans le code pénal ? Où est-ce une déliquescence des services en charge de la protection des biens et des personnes ? Ce phénomène a tellement pris de l'ampleur dans le pays qu'il est parfois difficile de croire à ce qui nous arrive. Le nombre de méfaits avec armes blanches a tellement augmenté ces trois dernières années, qu'il suffirait d'aller dans les urgences hospitalières pour s'en rendre compte. Les honnêtes gens sont les premières victimes de ce déferlement de violence, et les auteurs, des délinquants pour la plupart, vous riraient au nez si vous parlez de sanctions. On a l'impression que la prison d'aujourd'hui est devenue un lieu de loisir et de détente, et si c'est le cas, il y a peu de chances de voir régresser le volume des délits, bien au contraire ! Les services chargés de la sécurité des personnes et des biens, qui ne sont plus craints comme dans le passé, n'interviennent qu'après consommation du délit. Celui-ci restant parfois impuni (absence de témoins, peur de représailles, etc.) ou considéré comme mineur. Le contrôle préventif d'identité a été complètement abandonné. Et dire que les moyens dont disposent aujourd'hui les services de sécurité sont autrement beaucoup plus importants qu'il y a 20 ou 30 ans (surveillance aérienne, caméras de surveillance, moyens de communication, voitures motorisées et autres,... ). La prévention, dont le sentiment d'absence est ressenti avec acuité par la société, devient aujourd'hui une nécessité absolue. Et les petites gens continuent toujours à vivre dans la hantise d'être un jour agressé, quand à ceux qui se défendent ou tentent de s'interposer, ils sont aussitôt agressés avec des couteaux dans l'indifférence totale. Aujourd'hui, les délinquants organisent leurs délits en fonction du calendrier annuel. Sachant qu'il y a des mesures de grâce et des réductions de peine qui sont décidées à l'occasion de fêtes nationales et religieuses, et profitant de cette aubaine, ils passent aux actes. Leurs lieux de prédilection demeurent toujours les marchés populaires, mais également aux alentours des institutions bancaires. Combien de citoyens ou citoyennes sont estropiés, défigurés ou décédés des mains de récidivistes ayant bénéficié de ces mesures ? On ne le saura probablement jamais. Ce diagnostic, peu reluisant, a, à l'évidence, des causes qui remontent à plusieurs années, période dans laquelle la société a eu à souffrir des passe-droits, du clientélisme, du favoritisme et qui, en matière de formation sociale, n'a pas permis une évolution rationnelle de l'élite dans la plupart des segments de la vie économique et sociale. Dans ce cadre, il serait opportun d'entamer une réflexion à l'effet d'inclure dans le manuel scolaire un programme sur l'éducation civique. La société est confrontée à un véritable problème de société, d'aucuns vous diront que c'est le fruit de l'explosion démographique, d'autres vous rétorqueront que c'est pareil dans toutes les grandes villes du monde et certains tenteront de minimiser le danger. Tout cela relève de la fuite en avant. Nier l'existence de ce problème signifie carrément une absence de volonté d'affronter, sinon d'éradiquer, ce fléau Dans ce cadre, l'Etat a une grande responsabilité envers les gouvernés pour la protection de leur personne et de leurs biens.
Les solutions existent
La meilleure manière de prendre en charge ce problème et redonner confiance aux citoyens, c'est d'abord réduire le fossé qui existe entre les gouvernants et les gouvernés en restant à l'écoute de la société. Le problème de sécurité des biens et des personnes a de tout temps constitué une préoccupation majeure des sociétés. Le pouvoir législatif peut interpeller l'exécutif sur ce phénomène de société et demander à renforcer, voire durcir, la législation du code pénal relative aux peines en vue d'annihiler la violence dans les cités et quartiers. A charge pour nos médias d'organiser et d'animer des tables rondes en faisant appel aux experts de tous bords, et particulièrement les sociologues, pour engager un débat. Or, le sujet n'est presque pas évoqué, sinon timidement par les représentants du peuple, comme si ce problème n'en constituait pas un, nos élus en semblent accorder aucune importance, ni de faire figurer en bonne place l'un des problèmes de société les plus importants et le plus urgent à régler. L'Algérie est un grand importateur de papier, pourquoi ne réfléchit-on pas à diminuer cette hémorragie de devises par la mise en place d'une industrie de papier, dont la matière première serait El Halfa. La réintroduction de sa culture ne serait que bénéfique pour le pays, d'autant plus que la main-d'œuvre pour la cueillette (après une courte formation) serait constituée de détenus condamnés aux travaux forcés (à réhabiliter). Certaines raisons sont évoquées pour justifier la libération de détenus n'ayant pas purgé entièrement leur peine, notamment le problème de surpopulation carcérale. Qu'est-ce qui empêche, dans ce cas là, la construction d'autres pénitenciers à l'intérieur du territoire, puisque le pays dispose aujourd'hui de suffisamment de ressources pour le faire ? L'application de la peine de mort, après jugement, devient une impérieuse nécessité pour à la fois obéir aux textes sacrés (charia) et consolider le pouvoir de justice. Il constitue également un moyen de dissuasion contre la violence physique. Ne pas agir rapidement et efficacement de manière durable serait interprété comme un signe de faiblesse qui serait hautement préjudiciable à la crédibilité de l'Etat et menacerait à long terme la paix sociale. L'autorité de l'Etat passe par là. Pour cela, un certain nombre de mesures devraient être prises, notamment : application des lois sur le port d'armes blanches (objets contondants) ; reprendre les contrôles d'identité et les fouilles corporelles ; application de la peine de mort ; durcir la législation en matière de peines en direction des individus utilisant des armes blanches ainsi que les consommateurs de psychotropes et de drogues ; Rétablissement des peines aux travaux forcés ; construction de nouveau pénitenciers dans le sud du pays ; les remises de peine pour bonne conduite ne devraient pas concerner les délits avec violence. Et évidemment, tout autre mesure susceptible de décourager l'utilisation de la violence. Ce n'est que de cette manière que la confiance sera rétablie chez les citoyens et la paix sociale préservée.


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