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Affrontements à Beni Tamou
BLIDA
Publié dans El Watan le 19 - 09 - 2004

Quatrième commune de la wilaya de Blida par la superficie avec un peu plus de 24 km2 et près de 32 000 habitants, une densité de la population évaluée à 1300 habitants au km2 : Beni Tamou étonne par le jeu complexe des rivalités tribales et des intérêts financiers liés au foncier, par la corruption qui ne veut pas dire son nom, la mainmise du président de l'assemblée communale, M. Henni, sur tout ce qui fait la vie dans ce qui a été une paisible localité limitrophe du grand axe routier est-ouest, toute proche de Blida - 5 km du chef-lieu de wilaya - et à égale distance de Beni Mered et Oued El Alleug, célèbre pour sa laiterie employant un peu plus de 300 personnes et lieu de résidence de certaines activités de l'entreprise Degimex, réputée dans l'importation des matériaux de construction dès la libéralisation - ou les débuts de la crise économique nationale - en 1986.
L'expansion et la multiplication des activités de cette entreprise se devaient d'être facilitées par l'assemblée communale, d'où la candidature d'un de ses associés, M. Djellouli, aux élections communales d'octobre 2002. C'était compter sans la malice et roublardise de l'actuel président, affilié au MSP - d'ailleurs, c'est la seule commune remportée par ce parti dans la wilaya de Blida - et qui n'aura pas cessé de faire campagne dans les cafés, les autres lieux publics et jusqu'à engager l'association Islah oual Irchad pour tous les lieux féminins comme les hammams, les salles des fêtes et les centres d'apprentissage. Avec quatre candidats élus sur les onze, le MSP remportera la majorité et M. Henni sera investi de la responsabilité suprême, au grand dam du patron de Degimex qui injuria alors - selon M. Henni - le chef de la daïra de Oued El Alleug de l'époque et en s'exclamant devant tous que ce n'était pas ce qui était entendu et attendu. C'est à partir de cet instant qu'une guéguerre sans nom commencera et les paisibles citoyens des centres de Zaouia et de Beni Tamou ne sauront plus à quel saint se vouer. De la centaine d'exploitations agricoles collectives et individuelles occupant près de 1500 ha en 2002, combien reste-t-il ? Les complicités à différents niveaux de la wilaya, notamment à la direction de l'agriculture, verront de multiples changements s'opérer et des propriétés changer de main un peu trop facilement : aujourd'hui, quelques individus se partagent ces riches plaines où l'eau souterraine ne demande qu'à être prise, où nul terrain n'est accidenté, où tout ce qui est planté est assuré d'apporter plus que des fruits : c'est la richesse assurée ! Cependant, il a été constaté depuis bien des mois que les bénéficiaires des exploitations agricoles rebutaient de faire « l'effort » exigé par la terre et n'avaient pas hésité à « solder » ce qui leur a été cédé par l'Etat avant d'aller occuper les tables des cafés du village et multiplier les parties de dominos et de jeux de cartes. Les habitants de Beni Tamou, originaires de la région, sont aussi propriétaires de leurs terres héritées depuis des décennies, et nombreux parmi eux s'élèvent aujourd'hui contre les agissements de celui (le maire) qu'ils considèrent avoir élevé depuis 1956, lorsqu'il était arrivé au village avec sa mère de sa lointaine localité près de Médéa après avoir perdu son père tombé au champ d'honneur. Egocentrisme C'est lui qui dira, selon ces mêmes personnes, que ce sont les femmes qui l'ont élu et s'estimant touchés dans leur honneur ; ce sont eux qui lui reprocheront une gestion individualiste et chaotique avec ce qui leur semble être le comble : débaptiser la principale artère de la petite commune du nom des nombreux frères martyrs Zedri pour donner le nom de l'« Environnement », y construire un mur rose et blanc, long de plus de 400 m et mettre le portrait de son père comme le premier d'une série qui attend toujours depuis le mois de février. Ce mois aura vu également l'excentricité de ce chef du village qui invitera de son propre chef le joueur de l'USM Alger, Achiou, afin de le récompenser pour son but victorieux contre l'Egypte ; ce même maire qui invitera la célèbre équipe nationale de 1982 et lui offrira cadeaux et présents en plus d'un repas gargantuesque d'où étaient absents les anciennes gloires du village, entre autres les frères Zedri dont certains avaient fait les beaux jours de l'USM Blida. M. Henni, confirme quelque part une tendance vers l'égocentrisme, l'ostentation - le dernier signe étant les acquisitions d'un 4X4 puis d'une 407 avec lesquels il semble narguer tout ce monde qui n'est pas de sa tribu. C'est lui qui affirme que M. Djellouli, un des patrons de Degimex et Novo grains, n'était qu'un simple employé de l'état civil au niveau de la commune de 1985 à 1989 et que « c'est le Khalifa Abdelmoumène de Beni Tamou ! » Il affirmera également qu'aucune richesse n'a été créée par cette personne à Beni Tamou, qu'il n'a pas investi ou, du moins, il n'y a pas de retombées financières à travers la fiscalité pour sa commune : « J'ai cherché à connaître son apport financier au niveau des services des impôts, mais on m'a fermé toutes les portes. Je lui ai même demandé de me rapporter un état de ses versements ou une trace positive et il ne l'a pas fait ! » Aussi, M. Henni dira aujourd'hui que c'est « le wali (qui) reproche que certains richards utilisent leurs matériels et engins à l'émeute et aux destructions au lieu de faire fructifier cet argent pour le bien de tous. Au lendemain de la fermeture des routes menant à la localité, le 12 septembre, aucun parti de la coalition communale ne s'est inquiété de la situation, mis à part bien entendu le MSP. » Et M. Henni s'étonnera même que les présidents d'APC, réunis en conclave par le wali ce jeudi pour la préparation du mouvement de solidarité pour le Ramadhan, n'aient pas daigné lui transmettre des signes de leur inquiétude ou de leur soutien. Cela laisse deviner l'estime dans laquelle il est tenu, lui qui s'est mis encore à dos toute la population lorsqu'il a décidé de ne délivrer aucune pièce d'état civil sans la présentation du reçu de paiement de la redevance forfaitaire pour la consommation de l'eau, fixée unilatéralement à 2000 DA. M. Henni, qui a estimé le nombre de la population à 40 000 - alors que les chiffres officiels avancent celui de 26 720 habitants à la fin de l'année 2002, début de son mandat, a évalué les dépenses inhérentes à l'arrivée de l'eau potable à près de 3 milliards de centimes qu'il veut voir dans les caisses de la commune ; la population s'est élevée contre le fait qu'un simple chef de famille, fonctionnaire, commerçant ou chômeur, paie le même prix qu'un propriétaire terrien possédant des arbres fruitiers et des jardins potagers à arroser quotidiennement, le même montant que les nouveaux propriétaires de stations de lavage de véhicules dont les autorisations d'exercice avaient été délivrées par le maire. Des sages du village affirmeront même que le document de solidarité et soutien au maire, rempli de cachets officiels d'associations activant dans la commune n'est qu'une simple représentation d'individus sans emprise réelle sur la population et qui profitent des largesses du maire qui posséderait même, selon eux, les doubles de ces sceaux, accusant ainsi involontairement leur premier responsable d'usage de faux. Cependant, M. Henni montrera, comme illustration de son combat contre son ennemi juré M. Djellouli - que nous n'avons pu joindre depuis plusieurs jours -, des dossiers établis à l'encontre des propriétaires de Novograins, entreprise implantée sans autorisation préalable sur les terres de la commune, près de la décharge communale, et un ballet digne des rivalités du moyen âge sera conté par le premier responsable de la commune qui ramènera les déchets domestiques emmagasinés près d'une semaine devant les portes de cette entreprise qui avait nettoyé, égalisé et aménagé l'espace pour se l'approprier et qui aura à en venir aux mains, par le biais d'un de ses responsables, contre son maire, sans que les autorités interviennent. Des rapports sont établis, des commissions sont sorties et toutes les directions de wilaya concernées par la situation d'un tronçon de l'Oued Beni Azza, accaparé par Novograins, établiront en date du 18 août 2004 un rapport allant à l'encontre de l'entreprise ; trois semaines après, c'était l'« émeute » orchestrée, selon le maire, par le patron de Degimex, mais qui n'aura occasionné aucun dégât susceptible d'être mentionné. Est-ce le combat de Don Quichotte contre des moulins à vent locaux ou l'obsession névrotique d'un responsable qui voit partout le profit d'un individu ?
DON QUICHOTTE DANS LA MITIDJA
En attendant, deux élus appartenant à la mouvance MSP ainsi que cinq autres citoyens seront incarcérés pour incitation au désordre public et à la désobéissance, et comparaîtront lundi prochain devant le tribunal d'El Affroun. Le maire estime que son village est devenu célèbre : « Des gens paient des milliards pour se faire connaître et moi, il m'a fallu cette petite émeute pour que tout le monde vienne me voir ! » Propriétaire d'un café et d'un commerce juste en face du siège de l'APC qui, soit dit en passant, est richement meublé sans toutefois que le premier responsable daigne livrer le montant de toutes ces acquisitions, M. Henni s'estime heureux dans ce village qui a reçu, sur son invitation, la visite de Bayouna, faisant dire à un enseignant : « C'est l'histoire du film Carnaval fi dechra » et résumant on ne peut mieux la situation : « Nous avons un maire têtu, une population ignorante et une masse importante d'argent dans les mains de quelques-uns seulement. » Dilapidation de deniers publics, corruption et tentatives de corruption, foncier agricole dépecé avec, en prime, près de 3 ha utilisés - selon M. Henni - comme dépôt de ferraille par M. Djellouli, en face d'un casernement et sans que personne se révolte. C'est la vie au quotidien d'une commune qui a tout pour réussir et qui illustre on ne peut mieux le gâchis national : jeu primé par des inconscients au grand dam d'une petite majorité silencieuse.


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