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A chacun son week-end
Une année après l'application du nouveau repos hebdomadaire
Publié dans El Watan le 25 - 08 - 2010

Une année est passée depuis que l'Algérie a décalé son week-end pour rester à mi-chemin du week-end universel. Baptisé week-end semi-universel, le vendredi-samedi en est encore à donner le tournis à beaucoup de citoyens qui ne retrouvent pas encore leurs repères.
Une année après l'adoption du nouveau repos hebdomadaire, il y en a qui n'arrivent pas à se défaire de leurs anciennes habitudes, qui ont la peau dure. Contrariés par un environnement déréglé, ils rattrapent tout simplement l'ancien week-end tandis que d'autres, se conformant au nouveau calendrier, tentent de s'y adapter, quitte à y laisser des plumes. Si les opérateurs économiques se félicitent que l'économie nationale gagne une journée, sur le plan social, on regrette qu'on en perde une. A chacun son week-end et ça cafouille sur la place. Paroles de citoyens.
Rachid, président d'une association, est déboussolé. «Je n'arrive pas à m'adapter au nouveau week-end», nous dit-il. Pour lui, samedi est une journée «sans goût». «Le samedi est beaucoup plus une journée de travail qu'un week-end de repos. A part les administrations, constate-t-il, tout le monde travaille, les médecins, les stations de lavage…» Le désordre que provoque le «à chacun son week-end» fait regretter à Rachid le bon vieux système. «Si c'est comme ça, qu'on revienne comme avant», suggère-t-il, plus par dépit que par conviction. «Mais puisque le week-end universel profite à tout le monde, pourquoi attend-on pour l'adopter ?», s'interroge notre interlocuteur.
Comme Rachid, beaucoup ont cette réflexion. C'est ce que pense Abdenour, pour qui «l'idéal serait le week-end universel». Activant dans le milieu culturel, Abdenour a l'impression que «la semaine est devenue courte», le jeudi étant jour ouvré et le vendredi décrété intouchable. Le samedi ? «Il nous est difficile d'organiser pour le public des rencontres le samedi, explique Abdenour, parce que les gens travaillent le lendemain. C'est comme si on se retrouvait en fin de compte avec deux vendredis.» «On essaye de s'adapter à ce nouveau week-end dans notre quotidien mais, ajoute-t-il, personnellement, je ne vois pas grand-chose de changé dans le comportement des gens.»
Décalage
Abdenour considère que cette appellation de «semi-universel» est une création algérienne qui a donné naissance à «un week-end hybride». Dans ses échanges avec ses partenaires étrangers, européens notamment, l'association culturelle que préside Abdenour, n'a presque pas ou pas du tout gagné de ce réaménagement hebdomadaire. On compte ainsi un décalage, ou plutôt une perte de trois jours : vendredi, samedi et dimanche. «Si c'est pour coller au reste du monde, pourquoi alors ne pas faire les choses en entier !», s'exclame notre interlocuteur, stigmatisant une démarche qui a manqué de courage.
Enseignant universitaire, Fayçal sort plutôt gagnant des deux nouvelles journées de repos.
Il en donne la raison : «En tant qu'enseignants, le nouveau week-end nous arrange pour le travail qu'il nous permet de faire durant la journée de samedi. Du temps qui ne nous était pas donné avant.» Fayçal s'en montre satisfait. Mais pas Saïd, militant dans une ONG et gestionnaire dans une entreprise privée : «C'est le flou total.» «Il n'y a aucun changement dans les comportements. On est resté dans les habitudes de l'ancien week-end, surtout s'agissant des commerces. Dans les habitudes de consommation, le rythme de vie… rien n'a suivi», note-t-il. «Les gens sont perturbés, ajoute-t-il. Ils ne savent plus qui des commerçants, des administrations, des fonctions libérales et autres travaille le samedi et qui travaille le jeudi.» Dans l'usine où travaille Saïd, à Akbou, l'application du nouveau repos hebdomadaire n'a pas tenu plus d'un mois.
La vingtaine de travailleurs, agacés par les dérèglements vécus dans leur entourage et qui sont venus dans le sillage du week-end semi-universel, ont demandé à revenir à l'ancien calendrier. Aujourd'hui, ils réclament de pouvoir se reposer le dimanche. «Avant, on pouvait régler nos affaires le samedi, mais plus maintenant, les administrations étant fermées et désertes avant même la fin de l'après-midi de jeudi. Une journée de perdue pour nous, comparé à l'ancien week-end», argumente Saïd, dont l'usine qui l'emploie tire quelques avantages économiques du rapprochement du pays du week-end universel.
Qu'en est-il du port ? «Les importateurs sont gagnants, mais rien n'a changé pour le port qui a un rythme d'activité continu. Nous n'avons pas de week-end, nous travaillons au même rythme parce qu'une journée de repos coûte une moyenne de 10 000 dollars par poste vide et sur 12 à 14 navires à quai, cela nous fait 120 000 à 140 000 dollars», nous répond M. Moussaoui, PDG de l'Entreprise portuaire de Béjaïa (EPB). «Aujourd'hui, l'économie nationale a gagné une journée et c'est un premier pas positif. Une journée au niveau maritime coûte en moyenne 20 000 dollars pour un navire moyen, c'est ce que paye l'importateur à l'armateur», explique le PDG du port. En tant que citoyen, M. Moussaoui n'a pas les mêmes satisfactions : «Avant, je pouvais profiter de la journée de jeudi pour aller à la banque et régler mes affaires, ce qui n'est pas possible aujourd'hui. En tant que citoyen travailleur, je dois avoir un temps pour mes besoins, me faire délivrer des papiers d'état civil, par exemple. Je ne dois pas grignoter sur mon temps de travail pour le faire. Il faut trouver le moyen de répondre et aux besoins du citoyen et à ceux de l'économie nationale.»
Comme dans la vie quotidienne, il y a aussi dans les relations commerciales du port avec ses partenaires comme un égarement dans les esprits. «Avant, le travail effectué le vendredi, journée de repos légale, était facturé en extra, c'est-à-dire à 100%, parce que le travailleur est payé en heures supplémentaires. Certains considèrent que ça ne devrait pas être le cas aujourd'hui, avançant qu'avec le nouveau week-end, le vendredi remplace le jeudi qui est une journée de travail. C'est donc samedi qui est un jour de repos hebdomadaire et qu'il faut payer en heures supplémentaires», indique M. Moussaoui. Entre les entreprises qui sont restées à l'ancien week-end et celles qui ont adopté le nouveau, il en existe d'autres qui sont carrément dans le week-end universel. Cela fait trois week-ends pour une seule population, désorientée, pénalisée et dans l'attente que l'Etat trouve la force nécessaire afin de tirer l'autre jambe pour faire le deuxième pas qui manque vers le week-end universel.


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