Par crainte de nouvelles pénuries de liquidités, certains préfèrent garder leur argent pour en disposer librement. En dépit de l'arrivée de billets de banque, principalement au niveau des bureaux de poste, il n'en demeure pas moins que les citoyens trouvent toujours des difficultés à accéder à quelques billets de banque leur permettant d'effectuer des dépenses. Il suffit, d'ailleurs, de se lever tôt pour constater les chaînes formées devant les grilles des bureaux de postes bien avant les heures d'ouverture. Il y a quelques jours, le montant distribué aux citoyens avait été plafonné à 5 000 dinars avant d'être rehaussé à 10 000. Au niveau des distributeurs automatiques, la situation n'est guère plus reluisante. Là, aussi, le sacro-saint plafonnement à 5 000 DA est de mise. La question que se posent les habitués du 24 de chaque mois, les retraités et le commun des citoyens, pénalisés par cette situation, a trait à la disponibilité de liquidités dans les wilayas limitrophes de Mila et Béjaïa. Certains ont même dû se déplacer à ces deux wilayas pour «s'approvisionner» en billets de banque ! Cette situation anormale a, faut-il, le préciser, trop duré, puisque vécue depuis presque un mois. La persistance du problème est par ailleurs expliquée par la naissance d'une crise de confiance principalement entre les institutions financières et les commerçants et autres opérateurs économiques. Les sommes amassées par ces derniers ne sont plus désormais remises dans le circuit bancaire. Par crainte de nouvelles pénuries de liquidités, les gens préfèrent garder leur argent pour en disposer librement. Si ce cercle vicieux n'est pas cassé, la crise promet d'avoir encore de beaux jours devant elle. Le sujet qui monopolise les discussions depuis quelque temps, a même poussé le site Jijel.info à réaliser un sondage électronique pour connaître l'avis des internautes sur les causes probables de cette crise de liquidités. Le résultat du vote montre, ce samedi, que le gros des participants à ce sondage, soit 27%, pense que le problème sera résolu très prochainement. En revanche 23% soutiennent que cette pénurie n'est pas vécue dans les autres wilayas, alors qu'une autre partie des votants, représentant aussi un taux de 23%, défend l'option du non-retour de l'argent à la Banque centrale puisqu'il est gardé par les citoyens. Une troisième tranche de participants, ayant recueilli 15% des suffrages, pense plutôt que c'est un problème créé entre la Banque Centrale et Algérie Poste. Côté officiels, la communication est quasi nulle, puisque aucun élément n'a été avancé pour expliquer cette crise de liquidités qui suscite moult spéculations chez les citoyens.