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Marché de l'optique
C'est l'anarchie !
Publié dans El Watan le 21 - 11 - 2005

Après la mafia des médicaments, celle des optiques médicales fait actuellement la une des discussions dans le milieu des ophtalmologistes et des opticiens.
Ignoré par le ministère de la Santé et mis sous l'éteignoir par les animateurs de la filière importation frauduleuse, couverts par des ramifications à tous les niveaux de décision de l'Etat algérien, ce dossier n'est pas près d'être dépoussiéré.Habitués à se livrer d'archaïques querelles de chapelle et à se dénigrer entre corporations pour un enjeu représentant les besoins de 32 millions d'Algériens, 10 millions de verres/an et quelque 100 millions de dollars/an, ophtalmologistes et opticiens agréés par le ministère de la Santé bougent. D'Oran, considérée comme étant la capitale de l'optique de par le nombre de fournisseurs et opticiens qui s'y sont implantés, à Alger, Constantine, Sétif et Annaba, tous s'activent pour organiser leur filière respective. Depuis l'indépendance, elle se caractérise par une totale anarchie. Les ophtalmologistes ont été alertés par des centaines de victimes utilisateurs, malgré eux, d'optiques traitées multicouches importées de divers pays asiatiques, dont la Chine. Après analyse, il s'est avéré que ces optiques n'obéissent à aucune règle médicale de production. La majorité des 1200 opticiens établis sur l'ensemble des régions du pays (statistiques 2003 de la Chambre nationale du commerce) ont confirmé le bien-fondé de cette information. Du moins ceux qui ont préféré se maintenir dans la légalité en commercialisant le verre minéral photochromique issu de grandes marques européennes au label mondialement connu. « C'est la grande foire dans notre filière. Les véritables animateurs qui ont à l'esprit la sauvegarde de la vision de leur clientèle en commercialisant des verres optiques de grande qualité sont voués à mille et une tracasseries. De l'autre côté, les trabendistes inondent annuellement le marché national de millions de verres optiques. Impropres à la consommation avec un traitement se dégradant rapidement, ils entrent par nos frontières terrestres, maritimes, et aériennes. Aujourd'hui, ce sont des containers des millions d'optiques et lunettes de vue prêtes à l'emploi non conformes qui accèdent frauduleusement sur notre territoire sans que cela n'inquiète les pouvoirs publics. Ces produits à hauts risques pour la santé de nos citoyens sont en nombre sur les étalages dans toutes les régions du pays », révèle Hihem R., un des plus anciens opticiens d'Algériens. Ophtalmologistes et opticiens se disent prêts à applaudir une mesure qui vise à encadrer leur filière respective rongée, selon eux, par le charlatanisme, le mercantilisme et l'opportunisme. D'autres s'insurgent en mettant en cause des lunetiers sans diplôme et sans formation aucune qui s'autoproclament ophtalmologues ou opticiens. Ce tollé trouve sa justification dans l'absence de toute réglementation dans la filière. L'Algérie est le seul pays des deux rives de la Méditerranée à ne pas avoir réglementé la profession d'opticien. Alors que dans l'ensemble des pays du Maghreb, il existe un diplôme officiel, en Algérie n'importe qui peut ouvrir une boutique, visser sa plaque d'opticien et faire le commerce de tout ce qui a trait à la lunetterie. Ces dernières années, le marché national de l'optique a vu fleurir des commerces de verres optiques sans qu'elles ne soient soumises à un quelconque contrôle. « Chaque année, le nombre de patients de tout âge et des deux sexes augmente dans les services ophtalmologiques publics et privés. Des foules de patients se sont précipitées dans les bras de nouveaux prétendus thérapeutes de la vision mieux formés au trabendisme qu'à l'ophtalmologie », prévient Abdelhamid T., ophtalmologue à Sétif. Vide juridique aidant, se multiplient opticiens et lunetiers, qui en dressant une table sur la voie publique, qui une devanture à proximité bien en vue au sortir d'un cabinet d'ophtalmologue. « Je pratique ce commerce depuis des années. Je m'approvisionne auprès d'un fournisseur oranais qui se déplace dans les régions de l'Est. Je sais que les verres qu'il me livre et importés de Chine sont de très mauvaise qualité. Leur prix très bas 60 DA à peine au prix de gros et de 150 à 200 DA au détail attire beaucoup de consommateurs. Un grand nombre de ces derniers, notamment les personnes âgées, se présentent à mon étalage pour choisir une paire conforme à leur vision. Jamais aucun d'eux n'est revenu pour se plaindre. Je ne voix pas où est le mal », confie Mohamed Salah, un vendeur ambulant de lunettes de vue au quartier Mersis, proche du marché El Hattab, à Annaba.
un rôle de chef d'orchestre
Bon nombre d'opticiens, à l'image de Hichem R., estiment que la crédibilité de l'opticien, le suivi de leurs clients et leur satisfaction valent tous les garde-fous institutionnels malheureusement inexistants dans la filière. Si la fibre réglementariste des opticiens est qualifiée de bienvenue par les ophtalmologues, ces derniers n'en revendiquent pas moins le rôle de chef d'orchestre de tout ce qui a trait à l'état de la vision de l'humain. Beaucoup ont parlé de la nécessité de récupérer le monopole de cette spécialité de la santé publique. D'autres ont estimé indispensable un état des lieux de la filière optique et le recensement de ce type de commerce en activité à travers le pays. « C'est une bombe à retardement qui risque de coûter énormément cher au pays. Il s'agit d'un problème d'importation qu'il faut résoudre immédiatement. Depuis toujours, faute de compétences, aucun service de quelque structure de l'Etat que ce soit ne peut contrôler avec efficacité la marchandise au niveau des frontières », considère Hichem. En attendant la prise en charge de ce dossier, producteurs, surfaceurs et opticiens devront prendre leur mal en patience. L'importation du verre minéral blanc asiatique n'obéissant à aucune norme internationale, impropre à la consommation, tout autant que celui traité multicouche (antireflets), se poursuivra par containers entiers, le marché étant très porteur en l'absence d'une production algérienne. Soumise à toutes les tracasseries administratives et fiscales, confrontée à une concurrence déloyale induite par la commercialisation à des prix excessivement bas des produits non conformes et très dangereux pour la vision des utilisateurs, la production nationale se meurt. Ils sont trois à travers le pays à avoir opté pour la fabrication du verre optique médical. Une de ces usines propriété d'une société mixte algéro-tunisienne est implantée à Aïn Beïda, dans la wilaya d'Oum El Bouaghi. Elle est une des rares dans le Maghreb arabe à produire le verre organique incassable qui, depuis plus d'une année, s'est transformé en une tendance. Quant aux lentilles, ophtalmologues et opticiens estiment qu'il s'agit d'une autre paire de manches. « Je peux affirmer que toutes les lentilles actuellement commercialisées sur le marché national présentent des risques certains pour ceux ou celles qui les utilisent. De production asiatique, elles sont de très mauvaise qualité. Une réaction des pouvoirs publics est urgente sur ce dossier », indique un opticien de Annaba qui a requis l'anonymat.


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