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L'élitisme à l'Algérienne
LES GRANDES éCOLES
Publié dans El Watan le 26 - 11 - 2005

Nous assistons dans le cadre de la réforme du système éducatif à l'importation de vieilles recettes expérimentées par la France jacobine des siècles passés, dont certaines ont trépassé.
Des recettes qui au lendemain des émeutes de Mai 1968 - et encore plus depuis les dernières de novembre 2005 - sont dénoncées à droite et à gauche de l'échiquier politique. En France, les politiques parlent de plus en plus du « mal français » pour qualifier l'élitisme scolaire et universitaire et son pendant naturel, l'exclusion. L'examen de 6e, le brevet-passage, nos cinq lycées d'excellence, reprise élargie des classes préparatoires, le projet d'établissement : ce sont là les nouveautés annoncées ces derniers mois par notre ministère de l'Education nationale. Voilà que nous apprenons de la bouche des officiels du ministère de l'Enseignement supérieur la prochaine mise en place en Algérie de Grandes Ecoles, ce symbole-phare de l'élitisme jacobin, inauguré il y a de cela quelques siècles en France. En réalité, ces « nouveautés algériennes » reprennent l'essentiel de ces vieilles recettes à la source du mal... français. A croire que l'histoire des systèmes éducatif et politique français était transposable telle quelle en Algérie !
Aux sources du mal...
Pour la clarté du débat, il y a lieu de préciser le contexte historique et les raisons idéologiques qui ont donné naissance à ces symboles de l'élitisme français. La sélection-filtre, adoptée au XIXe siècle par le pouvoir politique de l'époque, ne s'appuyait sur aucun argument pédagogique : elle était d'ordre idéologique. Pierre Bourdieu l'a bien démontré avec sa théorie de la reproduction des classes sociales via l'école et l'université. La France n'a pas fini de payer cet archaïsme vieux de deux siècles : « L'enfant d'ouvrier sera ouvrier et celui du paysan sera paysan. » Ce credo idéologique défendu par la droite au pouvoir fut officialisé par les autorités scolaires de l'époque. Mieux, il figura pendant longtemps dans les circulaires envoyées aux établissements scolaires par le ministère de l'Instruction publique dans les années 1800. Certes, les luttes incessantes des progressistes pour une vraie démocratie scolaire, arrivées à maturité en Mai 1968, ont ébranlé les assises idéologiques du régime. Toutefois, si un grand nombre d'obstacles ont disparu des cursus scolaires et universitaire des jeunes français (examen de 6e, certificat de fin d'études primaires, brevet-admission, première partie du bac, propédeutique..), il n'en demeure pas moins que l'accès aux Grandes Ecoles n'a pas bougé d'un iota. Elles sont un no man's land pour les jeunes des banlieues et les enfants des classes défavorisées. Par volontarisme politique, elles s'ouvrent depuis 2004, avec parcimonie, aux enfants méritants des zones d'éducation prioritaires (ZEP). Nettement insuffisant ! Il ne s'agit pas ici de jeter la pierre sur les qualités professionnelles des enseignants français. La pédagogie francophone a tant donné depuis la fin du XIXe au mouvement pédagogique universel. Ses promoteurs de génie, Freinet, Wallon, Decroly, Ferrière pour ne citer que ceux-là, ne se sont jamais inscrits dans la logique élitiste de la sélection/filtre promulguée par les politiques. Et l'histoire leur a donné raison. En France, l'opinion publique et les spécialistes parlent de plus en plus de réformer le dernier bastion de l'élitisme, le bac et les classes préparatoires et les Grandes Ecoles. L'heure est à la promotion du contrôle continu basé sur l'évaluation formative et diagnostique dans le sillage du modèle anglo-saxon.
... Importé tel quel
Pour revenir chez nous, l'équation à résoudre au départ de la réflexion initiée au sein de la Commission nationale de la Réforme du système éducatif résidait dans les voies et moyens à mettre en œuvre pour transformer tous nos établissements scolaires et universitaires en espaces propices à la réussite. Cela est possible si le politique décide d'y mettre les moyens. Le bon sens nous recommande de nous éloigner des solutions importées, clé en main. Quand on connaît les ravages causés à notre société par les fléaux sociaux que sont le népotisme, les passe-droits et - dernière mode en vogue - les gonflages de notes pour examens et concours frelatés ainsi que les inscriptions clandestines, on ne peut que douter du bien-fondé de la création de ces Grandes Ecoles et de ces lycées d'excellence. Au rythme où va la corruption, il y a fort à parier que ces institutions n'accueilleront pas les enfants de Tinzaouatine dans l'extrême Sud ou ceux d'Oued Besbes. Ainsi l'Algérie d'aujourd'hui léguera à celle de demain les mêmes ingrédients explosifs - mais à retardement - que ceux à l'origine des nuits de feu banlieusardes qui ont illuminé le ciel de France. Drôle d'importation n'est-ce pas ? Mais comme le dit l'adage populaire « L'Histoire fait parfois des grimaces à ceux qui ne savent pas la décrypter ».
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