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«La révolution» des cinéastes africains
22e édition du Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou
Publié dans El Watan le 03 - 03 - 2011

L'Algérie est présente avec une douzaine de films à la 22e édition du Fespaco. Cette année, le plus ancien festival africain de cinéma aborde dans sa sélection officielle les maux qui rongent le continent avec un courage rare.
Ouagadougou (Burkina Fasso)
De notre envoyé spécial
Le cinéma africain a déjà effacé les lignes rouges. Tous les thèmes sont abordés avec courage. Cela ressemble à «une révolution» en marche. Au 22e Festival panafricain du cinéma et de télévision de Ouagadougou (Fespaco), la sélection officielle des longs et courts métrages, ainsi que des documentaires traitant de tout ce qui fait les malheurs de l'Afrique : corruption, dictature, trafic électoral, asservissement des femmes, incompétence des dirigeants, mal-vivre des jeunes… Le jury présidé par le gambien Cham M'Bye aura la tâche difficile, tant les films présentés à Ouagadougou rivalisent par la qualité et l'audace. Le Sud-Africain Jahmi Xolani s'est attaqué dans A Small town called descent à la xénophobie qui sévit dans le pays de Mandela. Dans En attendant le vote, le Burkinabé Missa Hébié raconte l'histoire de Koyaga, maréchal président au pouvoir depuis vingt ans, qui échappe à un attentat. Il fera appel à un griot pour se prémunir contre les «ennemis» ! Raconte, Sherazade raconte de l'Egyptien Yousri Nasrallah paraît presque dépassé par les événements.
La fiction revient sur le combat d'une journaliste de télévision qui ouvre l'antenne aux citoyens s'exprimant sur leurs difficultés de vivre, mais ce qui ne plaît pas aux autorités. Cela était valable avant avec Moubarak. Qu'en est-il
aujourd'hui ? Yousri Nasrallah, qui a évolué à l'ombre de Youcef Chahine, semble évoquer la situation des professionnels des médias dans un monde arabe en mode «révolte». Peut-on tout dire aux télévisions étatiques d'Algérie, de Libye ou de Syrie ? Le Béninois Sylvestre Amoussou n'est pas allé par quatre chemins pour dénoncer d'une manière claire le détournement de l'aide humanitaire. Un pas en avant, les dessous de la corruption met en avant l'une des causes qui entretiennent la pauvreté et la crise de confiance entre populations et gouvernements en Afrique.
L'abus de pouvoir est également souligné dans la dernière fiction de l'Algérien Abdelkrim Bahloul dans Voyage à Alger, bien accueilli par le public du Fespaco. A Saïda (ville natale du réalisateur de Le Soleil assassiné), un fonctionnaire de l'Etat manœuvre pour récupérer une belle maison coloniale qui ne lui appartient pas.
Moha (Abdelhadi Touhrache), personnage de La mosquée, long métrage du Marocain Daoud Aoulad Syad, mène aussi «la bataille» contre un village qui l'a exproprié de sa terre. Terre occupée par des décors d'un film, En attendant Pasolini (du même cinéaste).
Les villageois ont enlevé tous les décors sauf ceux de la mosquée, perçus comme «un péché» ! Le Malien Sidy Diabaté au moyen du conte revient, à sa manière, sur le pouvoir et ses intrigues dans Da Monzon, la conquête de Samanyana.
Roi de Ségou, Da Monzon pris par le désir fou de conquérir des territoires aurifères protégés par le guerrier magicien Bassi. Toute la symbolique de la douleur muette de l'Afrique, déchirée entre le poids des traditions et l'entêtement de souverains à accaparer les richesses, est réunie dans cette fiction.
Même si le thème n'est pas nouveau, l'Egyptien Abdelaziz Sameh a tenté, dans El Farah (le mariage), de traiter le sujet de la virginité des filles et les drames qui en sont liés. Plus concrètement, la Ghanéenne a, dans l'excellent court métrage, Les Sorcières de Gambaga, levé le voile sur les femmes répudiées ou divorcées. Des femmes renvoyées dans un village où elles doivent se battre chaque jour contre les préjugés et les moqueries d'une société figée par des rites éculés. Les violences contre les femmes sont aussi traitées dans les courts métrages de l'Algérien Yanis Koussim dans Khouya (mon frère), du Marocain Jawad Rhalib dans Boumerang et de la Tunisienne Meriem Rivelil dans Tabou. Outre Yanis Koussim, l'Algérie est représentée pour la compétition officielle du court métrage par Abdenour Zahzah avec Garagouz.
Pour le long métrage, Essaha (la place) de Dahmane Ouzid est en course pour le Yennenga d'or au nom de l'Algérie. Pour la section documentaire, les couleurs algériennes sont défendues par Fatma Zohra Zamoum avec Le Docker noir et par Mohamed Lakhdar Tati avec Dans le silence, je sens rouler la terre. La Tunisie y est présente avec Un Conte de faits de Hicham Ben Ammar, alors que le Maroc est en course avec Parcours de réfugiés de Ali Benjelloum.
L'Egyptienne Iman Kamel a été fortement applaudie à la salle Burkina, mardi soir, pour son documentaire poétique, Beït Sha'ar (Nomad's home) sur Salima, la bédouine de Sainte-Cathérine, le village du Sinaï. Cette année, le Fespaco s'intéresse à la question du 7e art africain face à la loi des marchés. «L'Afrique indépendante n'a toujours pas réussi à décoloniser les écrans. Alors que des structures de productions foisonnent sur le continent ; les entités favorables à la circulation des films sont quasi inexistantes. Pour compléter ce tableau noir, la disparition des salles d'exploitation et l'amplification de la piraterie», a estimé Michel Ouedraougo, délégué général du Fespaco.


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