Les infrastructures portuaires de la wilaya de Tipasa ne cessent de faire l'objet de critiques des citoyens et des autorités. «Il n'est pas normal que l'activité en amont des ports de pêche nous échappe. Il faut que ces ports reviennent à notre département ministériel, dans le souci de mieux maîtriser leur gestion et faire face efficacement aux préoccupations des professionnels du secteur», avait déclaré le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques en visite de travail dans la wilaya. Le directeur général de l'EGPP (entreprise de gestion des ports de pêche) d'Alger se défend en affirmant que cette «entreprise, qui gère les ports de pêche des wilayas de Tipasa, Alger et Boumerdès, n'est pas un intermédiaire, mais bel et bien un outil de gestion de l'Etat. Chaque année nous présentons notre bilan aux ministères des Travaux publics, des Transports, de la Pêche et Ressources halieutiques». Le secteur des travaux publics avait réalisé ces ports de pêche à coups de milliards de dinars. Le secteur de la pêche gère l'activité des embarcations. Les services des gardes-côtes algériens veillent à l'application des lois en matière de sécurité maritime et de la pollution. Depuis 2003, le ministère des Transports avait mis à la disposition de la société de gestion des participations de l'Etat, SGP Ports, l'ensemble des entreprises de gestion des ports et abris de pêche. Telle est donc la situation dans laquelle se débat actuellement les ports de pêche en Algérie. En ce qui concerne le port de Bouharoun, c'est une infrastructure portuaire qui est saturée depuis des années. En raison de sa situation géographique, les armateurs désirent tous obtenir une place d'accostage dans ce port. Le port de pêche se trouvant au chef-lieu de wilaya de Tipasa, lui, a enregistré partiellement des aménagements, en attendant des jours meilleurs. Quant au port de Cherchell livré à l'abandon, à la délinquance et à l'insécurité, le premier responsable de l'EGPP Alger se démarque : «A ce jour, ce port de pêche n'a toujours pas fait l'objet d'un transfert du secteur des travaux publics vers notre entreprise.» Trois ministères se disputent le secteur «Pour l'instant il ne fait pas partie officiellement de notre patrimoine», tiendra à préciser ce responsable. Les travaux en cours au niveau du port de Gouraya n'ont pas permis au secteur des travaux publics de le céder à l'EGPP Alger. L'absence d'hygiène et de l'éclairage, l'insécurité, l'inexistence même de toilettes publiques, des espaces de repos et autres commodités comme les parkings pour véhicules sont autant de maux qui s'ajoutent à la pollution ravageant les ports de pêche dans cette région du pays. Il est évident que les images offertes à partir de ces infrastructures portuaires, pas du tout reluisantes, font réagir les citoyens et les investisseurs. Le DG de l'EGPP Alger lance un appel aux investisseurs pour s'intéresser aux activités liées au secteur de la pêche en les rassurant que «les espaces existent». Néanmoins, notre interlocuteur reconnaît que la tarification de l'accostage est insignifiante. «Le propriétaire d'une embarcation devra s'acquitter d'un prix de 27 DA/m⊃2; par trimestre. Je vous laisse le soin pour déterminer le coût de l'accostage. Imaginez qu'un navire de pêche mesure 100 m⊃2;», a-t-il précisé. Alors que l'EGPP Alger dispose actuellement d'un effectif de 200 personnes, son DG fera savoir que l'extension de cette entité permettra de procéder à de nouveaux recrutements pour renforcer les effectifs. Les interférences qui surgissent dans certains cas sont dues à l'ignorance des responsables et élus locaux qui n'admettent pas que le port construit dans leur territoire échappe à leur contrôle. Face à une série de difficultés relevées au niveau des ports de pêche, le DG de l'EGPP Alger insiste : «Nous avons les moyens de prendre en charge les préoccupations des marins pêcheurs, celles des citoyens qui veulent se rendre dans ces espaces d'évasion et aussi celles des investisseurs. Nous avons lancé les études et comptons entamer les travaux dès que le bureau d'études nous remet les dossiers d'aménagement et de réhabilitation de ces ports de pêche». Un vœu pieux que tout le monde souhaite voir se concrétiser.