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«Une opération effectuée pour régler des problèmes de management et non des problèmes économiques réels»
Abdelkrim Naas. Ancien cadre de l'Etat, spécialiste en finances
Publié dans El Watan le 02 - 05 - 2011

-Comment expliquez-vous le recours à l'émission d'un nouveau billet de 2000 DA ?
La monnaie fiduciaire est passée de 1100 milliards de dinars en 2006 à 2100 milliards de dinars en 2010, c'est-à-dire qu'en 4 ans, elle a pratiquement doublée. Cela veut dire qu'il y a à peu près 1000 milliards de dinars qui ont été produits par la Banque d'Algérie (BA) en l'espace de 4 ans, sous forme de billets de banque et de pièces de monnaie. Cela pour répondre à la demande des opérateurs économiques et des ménages. Mais il n'y a pas que cela puisqu'elle a dû produire encore beaucoup plus parce que la monnaie en circulation, au bout d'un certain temps, a besoin d'être «rafraîchie», c'est-à-dire qu'elle réintègre la BA et suit tout un processus rigoureux de comptage, de triage et de destruction pour être remplacée.
En 4 ans, la BA a donc dû faire face à une demande de billets de banque anormale, parce qu'en principe dans tous les pays, la tendance est que la monnaie fiduciaire diminue en valeur relative par rapport aux dépôts à vue et à terme, alors que dans le cas de l'Algérie elle augmente. Cela veut dire que le billet de banque devrait être remplacé progressivement par d'autres moyens de paiement, comme le chèque ou les cartes. Or, on constate qu'à l'heure actuelle ce n'est pas le cas. Par rapport à 2006, la circulation fiduciaire représente 26% de la masse monétaire, ce qui est énorme et en plus elle a augmenté depuis 4 ans. Face a cette situation, la BA n'a pas été, à l'évidence, en mesure de faire face à cette demande additionnelle de monnaie (avec les augmentations de salaire). C'est pour régler ce problème qu'elle a créé ce nouveau billet de 2000 dinars. Il est évident qu'il y aura un impact sur la masse monétaire car la part de la circulation fiduciaire va augmenter pour différentes raisons.
D'abord, parce qu'un certain nombre de mesures ont été prises ces derniers mois et encouragent le marché informel où le cash est dominant. D'un autre côté, il n'y a pas de mesures concrètes prises pour encourager l'utilisation d'autres instruments de paiement, ni des mesures de la part du Conseil de la monnaie et du crédit pour augmenter les dépôts à vue. Un salarié n'a pas intérêt à placer aujourd'hui son argent dans une banque, parce que les taux d'intérêt sont négatifs, c'est-à-dire les taux d'intérêt créditeurs servis sur les dépôts sont nettement inférieurs au taux d'inflation.
-Doit-on comprendre que cette décision s'imposait?
La BA était obligée de faire face à une demande. Si elle avait prévu ce qui allait se passer, elle aurait agi, en augmentant le volume de la circulation fiduciaire sous forme de billet de 500 ou 1000 dinars. Or, ça n'a pas été fait pour des raisons que j'ignore. Ce que je peux dire avec certitude c'est que les cadres et les travailleurs de la Banque d'Algérie ont une très grande expérience et une compétence avérée, mais il y a probablement un problème au niveau du top management. D'ailleurs, il y a plusieurs années, la Banque centrale d'Algérie non seulement fabriquait la circulation fiduciaire nationale, mais a fabriqué dans ses ateliers la circulation fiduciaire de la Mauritanie et de la Guinée Bissau.
-Des experts craignent une hausse de l'inflation. Quel est votre avis ?
La Banque Centrale a répondu à une demande par des mesures qui peuvent être discutables, mais je ne pense pas que la création d'un nouveau billet banque ait une incidence sur l'inflation. Que vous mettiez sur le marché un billet de 2000 dinars ou deux billets de 1000 DA, ce n'est pas cela qui entraîne l'inflation. Il faut trouver ses causes ailleurs. L'instauration du CREDOC a par exemple directement nourri , parce que le coût de l'importation a augmenté de 5 à 110%. Par contre, un billet de haute valeur faciale facilite les opérations sur le marché informel. On ne peut mesurer son ampleur, mais les tendances nous montrent que la part du marché informel augmente sensiblement parce qu'il y a une liaison entre la monnaie en circulation : l'informel en dinars et celui en devises. On constate actuellement que le taux de change sur le marché parallèle est supérieur de 50% au taux de change officiel. L'argent du marché informel va sur le marché parallèle.
A titre de rappel, à la veille de l'ajustement structurel, la différence n'était que de 40% et le FMI nous considérait comme un mauvais élève. Aujourd'hui, l'écart est de 50% et paradoxalement, nous sommes de bons élèves. De mon point de vue, un organisme comme le FMI est fait par ses pseudo-conseils pour encourager la fuite des capitaux vers l'extérieur. Il y a eu ces dernières années des mesures qui ont fait que les importations ont explosé au détriment de l'investissement domestique. En Algérie, il est plus facile d'importer que d'investir. D'un autre côté, le Conseil de la monnaie et du crédit mène une politique monétaire qui ne va pas dans le sens de l'investissement productif et de la croissance économique.
-La BA pense mieux lutter contre la fausse monnaie grâce à cette nouvelle émission. N'aurait-il pas été plus simple de changer les billets existants?
La fausse monnaie existe dans tous les pays du monde. L'Algérie n'est pas une exception. Pour lutter contre la fausse monnaie, on doit produire des billets qui soient difficilement falsifiables. Mais pour des raisons de sécurité nationale, plus un billet a une valeur faciale élevée , plus vite il faut le changer, ce qui est normal, pour ne pas donner le temps aux faussaires de s'adapter. Le lancement du billet de 2000 dinars a été effectué plus pour régler des problèmes de management que des problèmes économiques réels. Si on voulait éviter la fausse monnaie, on aurait remplacé le billet de 1000 dinars existant par un nouveau billet de 1000 dinars. Dans une conjoncture comme la nôtre, où il y a des remous et où plusieurs franges de la société demandent des augmentations de salaires, psychologiquement l'émission d'un billet de 2000 DA est déprimante pour un salarié. On aurait pu faire autre chose.


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