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«Le marché algérien du logiciel pèse plus de 50 milliards de dinars»
Mokhtar Aiad. Président de l'AASSEL
Publié dans El Watan le 06 - 06 - 2011

- Comment se présente le marché du logiciel en Algérie et dans le monde ?
Le marché du logiciel dans le monde d'abord très prometteur et toujours en croissance vertigineuse à cause des progrès technologiques, la généralisation de l'usage des TIC et le virage du cloud computing avec les smartphones, tablettes et autres «mobiles devices». De plus, il y a un changement radical dans les modèles de distribution du logiciel. Dans le cloud, on s'abonne à un service. Pour les «mobiles devices», on s'approvisionne en logiciels dans un «Appstore» en ligne lui-même alimenté par des fournisseurs du monde entier. Ces deux paradigmes (cloud et appstore) ouvrent des perspectives extraordinaires et planétaires aux développeurs de logiciel du monde entier. Chez nous, c'est totalement l'inverse. Malgré toute la volonté affichée et les promesses de la tutelle, aucun acte concret ni mesure palpable ne sont venus redonner confiance et «booster» l'éditeur de logiciel local existant (je ne parle pas des start-up dont l'impact sur le marché est insignifiant pour le moment). Dans la plupart des DSI (Direction des systèmes d'information) du secteur public, on continue à mépriser l'entreprise et la SSII (Sociétés de Services en Ingeneerie Informatique) locale, à lui imposer des conditions draconiennes de soumission aux marchés importants et finalement à ne lui donner que des miettes. Nous attendons toujours les mesures promises qui décidément tardent à être appliquées. Nous pensons que pour rendre l'investissement dans le secteur du logiciel prometteur et attrayant, il faut d'abord revivifier et consolider ce qui existe et ensuite penser aux nouveaux investissements. Or, actuellement c'est l'inverse : les faveurs ne vont qu'aux investissements de type ANDI (Agence nationale du développement de l'investissement) et rien n'est fait pour ceux qui ont le mérite d'exister. Résultat, il ne faut pas attendre grand-chose dans le cours et moyen termes si ça continue ainsi.
- Combien y a-t-il de développeurs de logiciels en Algérie entre locaux et étrangers et sont-ils tous membres de votre association ?
Nous pouvons estimer à 200 le nombre d'éditeurs «actifs», soit producteurs quotidiennement de logiciel. En fait, il y en a bien plus, mais beaucoup ont changé d'activité ou sont devenus tout bonnement distributeurs de logiciels produits ailleurs. Par ailleurs, on peut estimer à plus de 2000 le nombre de développeurs indépendants ou freelance. C'est une population difficile à maîtriser du fait de la nature fluctuante de la demande et que souvent ces développeurs occupent un poste permanent dans un organisme. Les éditeurs étrangers présents en Algérie, quoique discrets, sont fortement représentés. On peut estimer leur nombre à une trentaine. Notre association l'AASSEL, créée le 12 février 2009 dans la foulée des débats sur la stratégie e-Algerie, compte actuellement environ 50 membres. Au cours du dernier Siftech, nous avons enregistré environ une quarantaine de demandes d'adhésion. Nous pensons dépasser le nombre de 100 membres d'ici la fin de l'année 2011. L'idée émanait de certains membres de l'AIDIC (Association des Anciens Elèves du CERI actuellement l'INI à Oued Semar).
- Que pèse en valeur le marché du logiciel en Algérie et comment se présentent les prix du service dans le domaine ?
Si on se réfère à une moyenne (source 2008 e-Algérie 2013), le marché algérien du logiciel et du service est en gros de l'ordre de 20 milliards de dinars, moitié logiciel, moitié service. L'importation de services est de l'ordre de 10 milliards de dollars par an, selon d'autres sources. Si l'on estime que les TIC représentent 5%, cela donne 500 millions de dollars, soit 50 milliards de DA. Il est évident que les 200 entreprises algériennes pèse 20 millions DA chacune, soit 4 milliards DA donc même pas 10% du marché. On peut ajouter 40% pour les opérateurs étrangers présents en Algérie, soit la part «visible» du marché. Mais il est certain qu'au moins 50% du marché sont totalement opaques et il est très difficile d'établir sa cartographie.
- On parle de déficit en développeurs offshore en Algérie. Pourquoi ?
La raison est très simple : c'est presque les mêmes critères que pour les délocalisations ou l'investissement tout court. L'Algérie, du moins par le passé, n'offrait pas grand-chose en plus de l'étiquette entretenue sur la situation sécuritaire incertaine. Du coup, l'Algérie ne figure même pas, par exemple, dans l'index Kearney de l'Offshore GLSI 2011. Comparés ne serait-ce qu'à nos voisins (Egypte 5e, Tunisie 23e, Maroc 37e). Il ne faut pas croire qu'il suffit d'avoir un beau pays, francophone, 5000 ingénieurs informaticiens de qualité par an, à deux pas de l'Europe, pour voir comme par miracle essaimer des entreprises d'offshore. Non, un bon résultat ne peut être que le fruit d'un travail de longue haleine de structures gouvernementales concernées et disposant des moyens et compétences nécessaires.
- Des multinationales dans le domaine du logiciel se sont implantées en Algérie comme Microsoft, Oracle, Sage et autres. Comment évoluent-elles et quelle est leur part de marché ?
Le marché algérien des services en TIC n'est pas structuré et comporte beaucoup de zones d'ombre. Comme nous l'avons dit précédemment, les importations de services TIC peuvent être estimées à 500 millions dollars (5% des 10 milliards $ d'importations de services). Il est clair que ces multinationales et bien d'autres domaines comme le conseil et le consulting tels que KPMG, Ernest & Young, Atos Origin, SAP ou autres et leurs sous-traitants se partagent ce pactole. Mais dans quelles proportions, personne n'est capable à l'heure actuelle de le dire.
- Que dit la règlementation algérienne en matière de logiciel ?
Pour la réglementation algérienne en matière de logiciel, tout reste à faire. Concernant la réglementation fiscale, la LFC 2010 a exonéré de la TVA toute production nationale sur support numérique. Nous avons demandé depuis octobre 2010 au ministère des Finances et au MPTIC un texte d'application qui stipule clairement que le logiciel développé en Algérie et les services y afférents sont exonérés de TVA. A ce jour, aucun texte n'est sorti. On se trouve ainsi dans une situation contradictoire, certains éditeurs facturent et collectent la TVA et d'autres ne le font pas ! Pire, les logiciels importés sont beaucoup mieux traités que le produit national.
- Le piratage gangrène le marché du logiciel. Quelle est l'ampleur de la menace et ses conséquences sur l'économie nationale et comment lutter contre ?
En fait, il y a au moins 2 types de piratage : le piratage du grand public et le piratage des entreprises et organismes. Je vais vous étonner mais le piratage du grand public est un signe de vitalité pour un pays et il faut le prendre comme tel. Comment voulez-vous qu'un citoyen qui touche 20 000 DA par mois ou un étudiant achète des logiciels qui ne lui servent pas à gagner de l'argent à des prix qui le dépassent. De toute façon dans le prix d'une machine achetée, le software minimal (système+traitements courant) est inclus. Par contre, le piratage dans l'entreprise et dans l'administration est un signe d'absence de maturité. Les TIC ne sont pas perçues comme outil stratégique de développement. Sinon comment imaginer qu'un chef d'entreprise ou d'une administration puisse accepter que les outils de gestion et de décision de son organisation soient une simple copie douteuse et de surcroît illégale. Je pense qu'il faut tenir compte du contexte socioculturel et agir sur l'éducation et la pédagogie à la place de la répression. Dans tous les cas, ce problème est un peu exagéré chez nous, il faut le ramener à sa juste dimension. Que dire alors de l'open source ou le logiciel et le code source sont gratuits et seul le service qui est payant.
- Le gouvernement a lancé un programme avec Microsoft pour le développement de start-up en Algérie. Qu'en pensez-vous en tant qu'éditeur de logiciel ?
Microsoft est devenu un partenaire presque incontournable pour les pays qui veulent lancer des programmes volontaristes à grande échelle. Et ce genre d'initiative est à encourager et à multiplier, y compris avec d'autres grandes pointures des TIC. Nous pensons aussi qu'impliquer les associations professionnelles comme l'AASSEL à ce programme ne peut être que bénéfique pour le pays du fait de notre expérience et connaissance du terrain. Cette implication permettra aussi de tenir compte des tentatives du passé. On se rappelle qu'après chaque passage à Alger d'un haut responsable de Microsoft, des idées ou programmes étaient lancés sans qu'on voit les résultats palpables.
- On parle de cloud. Pourriez-vous nous dire quels en sont les avantages et inconvénients dans un marché comme le nôtre ?
Le cloud computing constitue le grand virage de l'informatique des années 2015 et qui a déjà commencé depuis des années. Pour schématiser, jusqu'à présent pour informatiser une entreprise ou un organisme, on établissait un cahier des charges qui débouchait sur l'acquisition d'équipements (serveurs, réseau, postes de travail...) et d'applications logicielles qu'on mettait en œuvre. Avec le cloud, ce schéma est complètement bouleversé. On établit comme avant un cahier des charges qui débouche sur une configuration d'infrastructure qu'on va louer par abonnement comme service chez un fournisseur de d'IAAS (IAAS : Infrastructure As A Service) qui doit aussi louer certaines applications comme service (SAAS : Software As A Service) reposant sur des plateformes louées aussi (PAAS : Plateforme As A Service comme un SGBD par exemple). Les seuls équipements que l'entreprise doit acquérir sont les postes de travail et une connexion très haut débit. L'entreprise ne paie que ce qu'elle utilise et les budgets de fonctionnement des TIC sont fixés et connus à l'avance. Le cloud se décline sous 2 formes : public et privé. Public, l'entreprise s'abonne à un data center extérieur à l'entreprise. Privé, l'entreprise crée son propre data center. Prenons des exemples de cloud possibles chez nous : Le premier, si le ministère de l'Intérieur voulait informatiser l'état civil des 1571 commune, il suffit d'un data center de 300 serveurs physique (x5= 1500 serveurs virtuels) et une seule application Etat civil en mode SAAS. Chacune des 1571 commune sera connectée au data center et aura l'impression d'avoir son propre serveur et ses applications. Le second, si le ministère de l'Education voulait informatiser les 2 5000 établissements (écoles, collèges lycées), il suffit d'un data center de 5000 serveurs physiques qui seront capables de délivrer 25 000 serveurs virtuels. Une connexion haut débit pour chaque établissement sera nécessaire. Les mêmes applications seront utilisées par l'ensemble des établissements. Ces deux exemples nous montrent que le cloud computing est une aubaine pour l'administration électronique et la e-Education puisque tout est de facto mutualisé. Et notre retard dans ce domaine peut être transformé en avantage puisqu'il est plus facile de construire sur un terrain vierge que sur du déjà construit. Tous les constructeurs et grands éditeurs se sont lancés dans le cloud. Exemple chez Microsoft, 80% du budget de la recherche sont alloués au cloud. Chez nous, nous avons déjà commencé à envisager des scénarios, soit chaque ministère a son data center et son cloud, ou un data center et un cloud pour plusieurs ministères ou enfin un opérateur public comme Algérie Télécom abritera le cloud de l'administration électronique. Dans tousles cas, un grand débat national sur le sujet du cloud computing devient nécessaire.


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