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Fadhela M'rabet. Universitaire et écrivaine
« On ne cesse de trouver des tartufes »
Publié dans El Watan le 22 - 09 - 2004

Rencontrée à l'occasion du Salon international du livre, Fadhela M'rabet, universitaire et écrivaine, a bien voulu nous livrer ses impressions sur la situation des femmes en Algérie et considère que leur combat ne doit pas rester vain. Poussée à l'exil pour avoir tenté d'aider des jeunes filles en détresse dans les années 1960-1970, Fadhela M'rabet estime qu'il est temps que les femmes algériennes retrouvent leur dignité.
Pouvez-vous nous donner un aperçu sur votre parcours de militante ?
Je suis allergique de naissance à l'injustice. Ma génération s'est battue pour la dignité, que ce soit en Algérie ou en France. Mon engagement dans ce combat est naturel, je ne l'ai pas cherché. C'est à travers une émission de radio, présentée sur la Chaîne III avec Tarik Maschino, mon époux, intitulée « Magazine pour la jeunesse » que j'ai tenté de donner la parole aux jeunes, en l'occurrence les jeunes filles qui vivaient dans des conditions lamentables. Elles étaient soumises au mariage forcé. Leurs parents n'avaient jamais imaginé que leurs filles allaient mettre fin à leur vie. Pourtant, plusieurs d'entre elles ont tenté de se suicider et d'autres l'ont fait. Notre émission a eu une très grande audience et cela a permis à ces jeunes de s'exprimer et de dénoncer cette situation catastrophique. Pour la première fois, une émission leur a donné la parole et c'est pour la première fois que cela arrivait en Algérie. Ceci a vraiment gêné le gouvernement de l'époque à tel point qu'on bloquait le courrier qui nous était adressé. J'ai même été convoquée par le ministre de l'Information de l'époque dont le nom m'échappe et il m'avait dit que j'étais trop impatiente et qu'il était « prêt à sacrifier les femmes pour sauver la révolution ». « Votre émission a fait le tour du monde », m'a t-il reproché. Face à ces appels au secours, il fallait réagir et je me suis sentie moralement obligé de mener la lutte et aider ces jeunes femmes.
Que pensez vous de la situation des femmes aujourd'hui ?
J'ai l'impression que depuis ma naissance il y a 69 ans, je ne cesse d'entendre parler de la même chose, le voile, la polygamie, la répudiation. Nous sommes en septembre 2004, enfin on décide de proposer des amendements au code de la famille. Mais ces derniers ne donnent pas tous les droits à la femme. Il y a certes une avancée, mais le fond du problème n'est pas encore réglé. Le tutorat qu'on veut absolument conserver relève à mon sens du proxénétisme quand il concerne la femme majeure. La différence entre la prostitution et la condition faite aux femmes par le code de la famille est que la soumission dans la prostitution est obtenue par la violence physique alors que dans le code de la famille elle est exercée par la loi. Dans les deux cas, la femme est soumise et ceux qui la soumettent finalement, il faut dire le mot, sont objectivement des proxénètes et c'est intolérable.
Croyez-vous que les amendements apportés pourraient corriger les injustices subies par les femmes algériennes depuis 20 ans ?
On n'a pas à apporter des amendements au code de la famille. Il faut une abrogation pure et simple. Il est intolérable qu'en 2004 on fait de la femme une sous-citoyenne avec un sous-statut. Ces amendements ne sont qu' une humiliation de plus pour les femmes algériennes.
Deux partis politiques islamistes rejettent en bloc ce nouveau projet et tentent de mener campagne pour son gel, car, d'après eux, il n'est pas conforme à la charia. Qu'en pensez-vous ?
C'est une agitation d'hommes qui veulent garder leur domination et le pouvoir parce que la femme est considérée inférieure. Pourquoi à chaque fois qu'on parle de la femme on évoque la charia ? Qu'ils suppriment alors les banques. De toutes les façons, l'Algérie est un pays démocratique, les choses doivent avancer et le statut de la femme doit changer. Bien qu'une contradiction portée par l'article 2 (l'Islam religion d'Etat) de la Constitution complique les choses. Cela veut dire que dès le départ, on ne voulait pas de démocratie en Algérie. Mon père m'a enseigné un Coran rationalisé à l'extrême, alors que les croyants font souvent de Dieu un comptable tatillon (...). Mon père faisant de Dieu un rationaliste dont le seul objectif et le bien suprême étaient la santé morale et physique de l'individu et de l'humanité. Un Dieu qui demandait plus de stabilité dans la réflexion que de servilité dans l'obéissance.
Croyez-vous que la société algérienne est prête à ces changements ?
Des volontés individuelles et collectives ont toujours existé pour faire avancer les pays. Il y a toujours eu des avant-gardes pour mener des luttes sociales. Je pense qu'on peut faire changer les choses puisque les mentalités ont nettement évolué.


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