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L'exception marocaine en débat
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Publié dans El Watan le 26 - 09 - 2011

Ce sont deux visions antinomiques qui se sont affrontées à propos de l'exception marocaine dans le contexte des révolutions arabes que celles développées par la politologue tunisienne, Khadija Mohcen, et le journaliste marocain dissident, Aboubakr Jamaï.
«Mettant en avant le caractère exceptionnel du Maroc, la classe politique marocaine ne s'est pas sentie concernée par ce qui se passait dans le monde arabe», dira d'emblée Khadija Mohcen, dont la communication portait justement sur «L'exception marocaine» dans le contexte des révolutions arabes. Selon l'oratrice, l'exception marocaine repose sur un ensemble de facteurs dont le premier pourrait être l'histoire, eu égard au fait que le Maroc n'a pas été une province de l'empire ottoman et a donc pu conserver ses traditions politiques partiellement respectées par la France rentrée au Maroc fort tardivement.
L'autre particularisme est la légitimité dynastique et religieuse des souverains marocains, qui remonte au XVIIe siècle et caractérisée par la cérémonie de la «moubayaâ». Plus près de nous, Khadija Mohcen souligne la densité du tissu associatif marocain et l'ouverture du champ politique à partir de 1990 avant de passer en revue les différentes démarches du roi Mohammed VI dont les réformes ont reconfiguré le champ politique en y intégrant l'opposition socialiste et les islamistes. Mohammed VI se serait alors inscrit dans un schéma d'ouverture pour assurer une transition politique comme celle que l'Amérique latine et d'autres régions du monde ont connue.
Le projet initié par le roi de réconcilier le Maroc avec son histoire récente, l'émergence d'une presse libre ainsi que l'ouverture du champ politique auraient, selon Khadija Mohcen, contribué à rompre avec le passé et à restaurer l'image du pays ternie sous le règne de Hassan II. Cela aurait permis, au passage, de mettre à l'abri la monarchie marocaine tout en donnant l'image d'un pays à l'avant-garde du monde arabe.
Au début des années 2000, le projet d'alternance réaffirme le rôle central du roi confirmé dans son rôle d'arbitre des conflits et de seule véritable source du pouvoir au pays. Cet état des faits a-t-il pour autant mis à l'écart le Maroc par rapport à l'agitation qui caractérise désormais le monde arabe ? Cela dépend de la façon dont on perçoit le Mouvement du 20 février, estime Khadija Mohcen. «Ce mouvement lancé par des bloggeurs et qui n'émane pas des partis ou des associations» n'a pas demandé le départ du roi et n'a pas remis en cause la monarchie, et ses principales revendications avaient déjà été exprimées par les partis, estime Khadija Mohcen.
Le Mouvement du 20 février, réduit à un collectif de jeunes internautes, aurait juste mis en avant une demande d'accès à la dignité, la justice sociale, le travail, la liberté et la liberté tout en stigmatisant l'opulence du roi et sa richesse avec pour cibles principales le palais et ses cercles proches. Le journaliste dissident Aboubakr Jamaï, qui a pris le relais à la tribune pour présenter une communication intitulée «Maroc : un régime qui tient… pour l'instant», s'est inscrit en faux contre ce postulat qui présentait Mohammed VI en roi-citoyen et réformateur soucieux d'assurer la meilleure transition démocratique à son pays.
L'élargissement de l'espace public a été réalisé par Hassan II. «Le PJD a été introduit par Hassan II et non Mohammed VI. Le Journal, créé en novembre 1997 par Aboubakr Jamaï, cela s'est fait sous l'ère Hassan II», précisera d'emblée le célèbre journaliste. «Nous avons été interdits par deux fois par Mohammed VI et pas une seule fois sous Hassan II», dira-t-il. Aboubakr Jamaï estime que Hassan II n'a pas initié de démocratisation du pays, mais une libéralisation du champ politique et il y a eu régression sous Mohammed VI. Au cours des années 1990, toutes les réformes possibles et imaginables avaient été initiées par Hassan II.
Sous l'ère de Mohammed VI, devenu la première puissance économique du pays, le changement a trait à l'émergence d'une classe socioéconomique des affaires qui a vu son pouvoir de négociations grandir. «L'idée que nous serions passés subitement des ténèbres de Hassan II à la lumière de Mohammed VI est un mythe qui nous fait beaucoup de mal aujourd'hui», estime Aboubakr Jamaï. Les manifestations du Mouvement du 20 février, dirigées contre les hommes d'affaires du roi, ont cassé l'image du roi bénévole, estime Aboubakr Jamaï. «La monarchie marocaine est légitime, par contre ses sources de légitimation sont en train de s'épuiser», dira-t-il.


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