Ce formidable moyen de transport, qui attend d'être réalisé, pourrait régler bien des problèmes, faire se déplacer les habitants, décongestionner la ville… Annoncé en grande pompe par les autorités locales en 2006, le projet du tramway de Annaba est toujours au point mort. Fin 2011, l'on en est encore à l'avis d'appel d'offres pour l'étude de faisabilité. Même l'itinéraire de son tracé n'a pas encore été définitivement déterminé. Sera-t-il lancé cette année? Peu probable.Les citoyens annabis s'accordent à dire qu'il est tombé dans les oubliettes depuis la présentation de son étude qui avait suscité, rappelle-t-on, des réserves formulées par le wali, Brahim Bengayou, à propos du passage du tracé par la place du Cours de la Révolution. Pourtant, un premier avis d'appel d'offres avait été lancé le 16 janvier 2006 et l'étude avait été confiée le 4 mars de la même année à un bureau franco-belge, en l'occurrence Semaly (Lyon) et Transurb Technirail (Bruxelles), pour un montant de 23 360 000 DA pour 22 km de voie ferrée qui traverseront de bout en bout la ville avec un délai de cinq mois. Le premier volet de cette étude avait porté principalement sur la présentation des résultats de l'enquête de trafic après examen préliminaire des corridors par lesquels doit passer le tramway. «Les résultats de cette enquête montrent que le centre-ville représente le noyau central de tous les déplacements. Cette convergence vers celui-ci contribue à l'encombrement du trafic, d'où la nécessite d'un tramway en tant que seul mode de transport en commun pour prendre en charge la problématique de congestion de la circulation», explique un technicien de la direction du transport. Si le réseau actuel de transport public équilibre la demande, il n'en demeure pas moins, relève l'enquête, que le service rendu à ces usagers est médiocre, irrégulier, très mal organisé, et structuré autour de 3 stations d'accueil. Trois corridors vont constituer le tracé du tramway qui passe par le nord, l'ouest et le sud de la ville. Celui au nord dessert la partie dense de cette zone jusqu'à Bel-Azur, les cités Kouba, la Ménadia, Patrice Lumumba, en empruntant les avenues larges où la circulation se limitera à un sens unique. Celui à l'ouest va régler les besoins en transport, y compris pour les étudiants de l'université de Sidi Achour et ceux du nouveau pôle universitaire d'El Bouni. Le corridor sud présente, quant à lui, l'avantage de desservir les localités de Boukhrada et d'El Bouni, avec des rabattements en bus prévus à partir des cités Seybouse et Tabacoop. L'étude préconise, par ailleurs, un tramway classique sur rail doté de train qui conviendra mieux aux destinations lointaines de Sidi Amar et El Hadjar. Inscrit au plan quinquennal 2005-2009, six ans après c'est un projet fantôme.
