Malgré la générosité du ciel, ayant permis aux différents points d'eau de la wilaya de Sétif de bénéficier d'importants apports hydriques ces derniers temps, la distribution d'eau connaît des perturbations et pannes chroniques. Le pic de la perturbation a été atteint la veille et le jour de l'Aïd où de nombreux quartiers et cités sont restés sans eau. Les plus touchés par ce problème récurrent sont les habitants des appartements des étages supérieurs. Pour s'approvisionner en eau potable, les occupants de ces habitations «débranchées» sont contraints de recourir au système «D», une fois de plus. «Nos robinets sont restés à sec. La panne qui intervient en pleine période de l'Aïd a été fortement ressentie par les citoyens, obligés de reprendre leurs jerricans et faire la queue au niveau de ces fontaines érigées par des âmes charitables, ici et là», dira, non sans colère, Azzedine, un habitant de la cité Ouled Braham. «A cause de ce problème, les fêtes de l'Aïd ont été gâchées. J'ai passé mon temps à faire la navette entre mon domicile et la fontaine du boulevard des commerçants des matériaux de construction. Choyés et profitant de ce produit vital H24, les responsables concernés ne peuvent se mettre à la place du petit peuple, toujours le premier à payer», précisera notre interlocuteur, rencontré au point d'eau susnommé. Tarek, un habitant des 400 Logements, s'est rapproché hier de nos bureaux pour rendre publiques les mésaventures de sa cité. Il a affirmé : «Les pénuries d'eau aux 400 logements sont devenues un rituel. Avant et durant l'Aïd, nous sommes restés sans eau pendant 6 jours. Cette situation n'a pas pour autant offusqués les responsables de l'Algérienne des eaux (ADE), pourtant mis au parfum». Les habitants du centre-ville connaissent les mêmes désagréments, lesquels ne sont pas désormais le propre de la périphérie, parent pauvre d'une ville mal gérée. Comme un malheur n'arrive jamais seul, les fuites d'eau, qui endommagent un réseau routier déjà en piteux état, est l'autre casse-tête chinois dans un bon nombre d'endroits. «Pour que les équipes de maintenance de l'ADE daignent prendre en charge la fuite d'eau, nous étions obligés de faire un forcing», ajoutera Hocine, un citoyen de la cité des 5 Fusillés, n'ayant pas omis de souligner que les travaux réalisés ont transformé une partie de la route en une piste impraticable. Pour se dédouaner, les responsables de l'ADE qui ne sont pas exempts de tout reproche, trouvent en la coupure de courant, au niveau du barrage de Aïn Zada, le bouc émissaire tout indiqué.