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« Les jeunes ont une mauvaise image de la démocratie »
Hakim Addad. Secrétaire général de l'association Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ)
Publié dans El Watan le 30 - 01 - 2006

De retour du Forum social mondial, dont le volet africain s'est tenu à Bamako, Hakim Addad, secrétaire général de l'association de jeunesse Rassemblement actions Jeunesse (RAJ) à Alger, revient sur les problèmes qui ont été débattus concernant l'Afrique et le Maghreb :
Quelle nouveauté représente pour le mouvement associatif la tenue d'une telle rencontre sur le sol africain ?
C'est une première de voir un Forum social mondial (FSM) en Afrique. Cela a permis de faire se rencontrer des militants du même continent partageant les mêmes luttes. Cette rencontre a été importante. Pourtant, on peut regretter la faible présence des représentants européens, notamment de la France, ils donnent l'impression de « bouder » les Africains. Les organisateurs attendaient 30 000 personnes et on peut estimer que nous étions environ 10 000.
Quels ont été les thèmes dominants du Forum social ?
Parmi les ateliers où je me suis rendu, les thèmes récurrents abordés ont tourné autour des problèmes considérables que connaît l'Afrique : l'information et la prévention contre le VIH a tenu une place particulière au début du séjour. Ce qui a été très positif, c'est que les débats ne se sont pas limités aux altermondialistes et aux militants. Des femmes et des enfants, qui passaient par là, ont été sensibilisés et ont pris part au débat. Par ailleurs, les questions sur la femme, l'émigration et la démocratisation ont été traitées.
Qu'en est-il de la question de la femme en Afrique et au Maghreb en particulier ?
Avec des membres des délégations marocaine, tunisienne et algérienne et mauritanienne, s'est tenue une discussion sur la femme maghrébine. Ce qui en ressort c'est que beaucoup de choses restent à faire. Après avoir écouté des représentants des pays du Maghreb, il en est ressorti que l'Algérie reste bien en retard sur cette question. Au regard des acquis sur l'égalité homme/femme, la Tunisie est en avance, le Maroc aussi, avec la révision de leur code de la famille. Malgré la retouche insignifiante faite à notre code de la famille, l'Algérie reste bien à la traîne sur les droits de la femme. En Algérie, il y a eu un blocage pendant une dizaine d'années. Le mouvement féministe ne peut pas se battre de la même manière dans un pays en guerre.
Vous faites partie d'une association de jeunes. Quelles sont les problématiques inhérentes aux jeunes dans le cadre de cette rencontre ?
Pour ma part, nous animions un débat autour du thème « Jeunesse et Démocratie », au camp Thomas Sankara. Les ateliers étaient menés par les jeunes eux-mêmes, c'était très vivant. Le nombre de participants tournait autour de 50 personnes en moyenne par débat. Nous avons surtout discuté de la manière de « faire » la démocratie dans nos pays respectifs. En effet, les jeunes ont une mauvaise image de la démocratie en l'assimilant aux politiques menées par G.W. Bush ou mêmes par les gouvernements européens. Même si les jeunes veulent que le drapeau rouge flotte partout, ils sont soucieux de défendre leur propre culture ancestrale qui tait les questions de la condition de la femme, par exemple. Le travail à faire dans la réhabilitation de l'idée de la démocratie se situe dans l'affirmation qu'il ne s'agit pas d'un modèle exclusivement occidental et qu'il ne s'agit pas de mettre un bulletin dans l'urne, et d'attendre que le reste suive. C'est un travail au quotidien. C'est le problème que nous connaissons en Algérie. Il a fallu déployer des efforts considérables pour expliquer que la démocratie n'est pas forcément « le monde selon Bush ». L'Europe n'a pas non plus une bonne image auprès des jeunes.
Quelle a été la teneur des débats soulevés ?
La question de l'immigration a été centrale. Cela a permis de se rendre compte que les problèmes de l'émigration ne touchent pas seulement les pays du Nord. Un intervenant togolais confiait qu'il avait traversé 4 fois les frontières algériennes et marocaines, et qu'il a non seulement été refoulé par les deux pays, mais raccompagné à la frontière dans des conditions déplorables. Cela a mis au jour les dissensions qui existent entre les pays. Nous avons parlé des relations Nord-Sud, Sud-Sud et Sud-Nord. Par ailleurs, un débat houleux s'est engagé, dans les ateliers où j'étais présent, autour de l'islamisme qui essaye de se faire une place parmi les altermondialistes. Ce n'est pas parce qu'on lutte contre le capitalisme et son modèle américain qu'il faut s'allier au diable. J'estime qu'un islamiste est un islamiste. Il faut donc faire attention aux alliances dangereuses. Cela ne veut pas dire que nous nous opposons à la religion. Il a seulement manqué un mot, à mon avis, central au débat, c'est le mot « laïcité ». Je pense en effet que c'est la voie à prendre pour sauvegarder et les citoyens et la religion.
Avec quelles conclusions repartez-vous de Bamako ?
Je trouve que la question de l'environnement n'a pas été suffisamment traitée. C'est peut-être dû au fait que les problématiques africaines prioritaires sont plus tournées vers des sujets de première nécessité : il faut d'abord arrêter d'avoir faim pour s'occuper des questions d'environnent. J'espère que les liens et les échanges qu'il y a eu entre les acteurs du monde associatif à Bamako, ne se cantonneront pas aux déclarations de principe. Car si la multiplication des forums sociaux dans le monde est une bonne chose, il faut surtout avancer vers une action concertée entre militants des différents pays africains.
Et l'Algérie, dans tout ça ...
L'Algérie bénéficie aux yeux du monde d'une image positive. On croit que tout va bien, or, c'est une vitrine. De nombreuses atteintes aux libertés collectives, individuelles et d'expression sont à déplorer. La question très actuelle de la reconnaissance des libertés syndicales montre à plus d'un titre que l'Algérie ne possède rien de plus qu'une vitrine démocratique que les autorités tentent de montrer. Malgré cela, nous avons pu affirmer, lors de ces rencontres, qu'il existe des gens de la presse qui se battent ainsi que les syndicalistes, les associations de femmes..., et que la résistance est en marche.
A Bouznika (Maroc), se préparent les rencontres préparatoires à un éventuel Forum social maghrébin. Quels sont ses objectifs ?
Tout d'abord réfléchir ensemble sur des thèmes que l'on peut aborder de manière commune. Mais il se pose un problème : aucune organisation n'est une ONG. Par ailleurs, les délégations des différents pays n'en sont pas au même stade dans leur évolution et reflète l'avancée des libertés dans nos pays respectifs . Par exemple, le Maroc, à l'origine de cette initiative, est très présent et implanté dans la société civile du pays. Le Forum social algérien ( FSA) est quand à lui à ses débuts et ses balbutiements, tandis qu'en Tunisie, les tentatives de formation syndicales sont très entravées. Les seules, autorisées à pouvoir s'exprimer, sont les associations de femmes, quant à la Libye, elle n'a même pas pu former de délégation.
Qu'en est-il de l'Algérie, concernant ces questions ?
Concernant la défense des libertés démocratiques, nous constatons malheureusement que l'Algérie a encore du chemin à faire. Nous sommes outrés des pressions faites aux deux journalistes algériens, dont celui d'El Khabar. Nous tenons, au RAJ, aux principes des libertés démocratiques, et nous ne pouvons que dénoncer avec force une énième fois cette nouvelle condamnation. Cela démontre, s'il y a lieu de le faire, de quelle manière est traitée la liberté, à commencer par celle de la presse dans notre pays. Nous ne pouvons que soutenir le journaliste en grève de la faim. Nous faisons nôtre l'exigence de sa libération et de celle des autres journalistes. Cela montre une nouvelle fois l'exigence de rester mobilisés en permanence pour préserver les acquis d'octobre 1988, dont celui du pluralisme de la presse. Nous appelons les organisations, les journalistes et les syndicats à des actions communes pour leur libération, et assurer une continuité au débat démocratique. Les autorités montrent ainsi au monde leur manière de pratiquer la justice, et le respect des libertés démocratiques. Dorénavant, nul ne pourra dire : « Je ne savais pas ».


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