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A quoi bon tenter de réhabiliter un intellectuel français qui refusa l'indépendance de l'Algérie !
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D'un biographe, on n'attend pas qu'il se serve de son objet d'étude pour illustrer ou justifier ses propres thèses, mais quelle que soit sa sympathie pour celui dont il retrace le cheminement, qu'il conserve assez de distance pour s'interroger sur certaines de ses thèses, éventuellement en montrer la fausseté, sinon l'aberration et, pour le moins, en expliciter les raisons.
Rien de tel dans L'Ordre libertaire, ce gros ouvrage — 516 pages ! — que Michel Onfray consacre à «La vie philosophique d'Albert Camus». Loin de s'interroger, par exemple, sur la nature des liens qui attachent Camus à l'Algérie, ni sur son attitude pendant la guerre de libération et son opposition totale à l'indépendance, il se contente de citer longuement sa position, mais ne s'interroge nullement sur les raisons qui la déterminent, comme si cette prise de parti allait de soi, comme si elle était juste et vraie, quand l'histoire en a montré et démontré l'insanité. Il est quand même stupéfiant qu'un philosophe ne se demande pas pourquoi un intellectuel de la taille de Camus a pu se tromper aussi lourdement sur une situation qu'il vivait et dont il entrevoyait bien l'injustice absolue.
Algérois de naissance, Camus aimait l'Algérie — la couleur de son ciel, sa luminosité, la mer, le sable chaud des plages, les senteurs des eucalyptus — mais s'il «aimait» aussi ses habitants, qu'il appelle pourtant, dans l'un de ses textes «les masses arabes», c'était, malgré tout, malgré ce reportage sur la misère en Kabylie, d'un amour lointain, très littéraire et, pour l'essentiel, d'un amour faux. «Camus, écrit Onfray, aime la terre et le peuple, les paysages et les parfums de ce pays… Il ne pense pas en terme topique de nation, mais en terme dynamique de géographie affective, de poétique des éléments.»
Oubliant qu'il n'est pas chez lui, que lui et ses compatriotes occupent l'Algérie comme les Allemands ont occupé la France, que l'Algérie, dont il célèbre les beautés, a été conquise à la suite de massacres génocidaires (razzias, enfumades) qui ont duré près de cinquante ans, que les terres des colons sont des terres volées, que ce peuple, dont il apprécie la spontanéité, a été dépossédé de sa langue et de sa culture, qu'il est à ce point méprisé par la plupart des pieds-noirs qu'il n'est plus, pour eux, qu'une masse de «Fatmas» et de «Mohamed» indiscernables et interchangeables, Camus avait beau se déclarer anticolonialiste, il n'a rien vu — rien pu ou rien voulu voir — de l'insupportable réalité que vivaient les Algériens.
Ou plutôt, s'il l'a pressentie — puisqu'il souhaitait, par exemple, davantage de «justice» envers les «musulmans», comme s'il y en avait déjà un peu, des salaires moins disparates entre ouvriers européens et algériens — il n'est pas allé jusqu'au terme de ce qu'il pressentait et qu'il refusait : l'indépendance. Renvoyant dos à dos les tortionnaires de Massu et les «terroristes du FLN», il a cru garder les mains propres, quand, par ses prises de position, il se ralliait objectivement à ceux qui les avaient couvertes du sang des moudjahidine.
On attendait de son dernier biographe qu'il s'interroge sur cet aveuglement, sur ces divagations — Camus préconisait pour l'Algérie une fédération de douars-communes sur le modèle proudhonien (sic !) — qu'il montre à quelle profondeur l'amour d'un homme pour à sa mère peut être un obstacle à une libre réflexion, avec quelle force sa situation objective — pied-noir célèbre et nobélisé —, son enracinement dans un groupe social et la position même de ce groupe par rapport à d'autres, ont pu déterminer le cours de sa pensée et parfois le dévier et le bloquer. L'ouvrage de Michel Onfray n'aborde aucun de ces problèmes et l'on se demande, en l'achevant, quelle est sa finalité dernière. Evoquer son itinéraire intellectuel, ses lectures, les auteurs, tel Nietzsche, qui l'ont marqué ? Cela a déjà été fait. Exposer sa philosophie ? Mais Camus a plusieurs fois déclaré, et Onfray le rappelle, qu'il n'était pas philosophe : «Je ne sais parler que de ce que j'ai vécu».
Il convenait donc d'expliquer pourquoi il a parlé si mal, ou si faux, de ce qu'il a vécu. Ce qu'Onfray ne fait pas, et pour cause, puisque pour lui Camus a dit vrai et pensé juste. Alors, pourquoi ce livre qui n'apporte rien ? Pour agresser Sartre, qu'Onfray écorche et caricature presque à chaque page ? Pour illustrer ce que peut être une vie «libertaire» ? Il y a sans doute bien d'autres vies, plus cohérentes, plus libres, plus exemplaires à proposer à l'admiration des lecteurs. Je n'ose suggérer à Michel Onfray celle du sergent Maillot, qui déserta et rejoignit les maquisards avec un camion chargé d'armes. Mais le général Paris de Bolardière, qui démissionna de l'armée pour ne pas cautionner les tortionnaires de Massu, pourquoi pas ? A la question qui intéressait Camus : «savoir comment il faut se conduire», le général ne donne peut-être pas une réponse «libertaire», mais celle d'un homme libre, assurément.


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