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Le Croissant-Rouge n'est que l'auxiliaire de l'Etat algérien
Hadj Hamou Benzeguir. Président du Croissant-Rouge algérien
Publié dans El Watan le 02 - 03 - 2012

Pendant les intempéries qui ont fait une quarantaine de morts, les critiques fusaient contre le Croissant-Rouge algérien, passé presque inaperçu. Son président s'en défend et explique que son institution n'est qu'un auxiliaire de l'Etat, seul habilité à décider à actionner ou pas l'organisation humanitaire. Comme c'est actuellement le cas à Timiaouine.
- Le Croissant-Rouge algérien a mis en place une cellule de crise pour venir en aide aux réfugiés maliens à Bordj Badji Mokhtar. Comment gérez-vous la situation ?
Le mouvement de population est parti du nord du Mali. Les portes d'entrée en Algérie sont multiples : Tin Zaouatine, Timiaouine et Bordj Badji Mokhtar. Peu de personnes se trouvent à Tin Zaouatine, compte tenu des difficultés à y accéder. C'est à Timiaouine, facilement accessible, que se concentrent le plus de réfugiés. Nous sommes en train de les recenser. Le mouvement de populations ne s'arrête jamais, mais jusqu'à aujourd'hui, la situation reste maîtrisable. C'est une question d'Etat et de souveraineté. L'Algérie a ratifié la convention de 1951 pour les réfugiés selon laquelle il appartient aux Etats-parties qui reçoivent les réfugiés de prendre les dispositions nécessaires pour leur prise en charge. Et si le pays n'en a pas les capacités, il peut faire appel aux agences onusiennes, notamment le Haut-Commissariat aux réfugiés. En ce qui nous concerne, le flux n'étant pas massif, l'Algérie n'a donc pas demandé cette intervention. Tous les produits de première nécessité sont arrivés il y a plus d'une semaine. Le camp de Timiaouine était déjà prêt depuis une semaine. Nous avons donc pu y installer les réfugiés qui ont été accueillis dans le stade de Bord Badji Mokhtar pour leur assurer une vie descente et alléger un tant soit peu leur souffrance. Pour l'instant, soixante-dix bénévoles sont mobilisés.
- Si le conflit malien persiste, pour combien de temps l'Algérie sera-t-elle encore capable de prendre en charge ces réfugiés ?
Il est important de comprendre que c'est l'Etat qui décide de l'aide à apporter. Le Croissant-Rouge algérien n'est que son auxiliaire. Mais je peux vous dire que pour le moment, nous avons recensé 1700 réfugiés et leur prise en charge ne pose aucun problème. Nous restons très attentifs à ce qui se passe de l'autre côté et nous suivons le conflit afin d'anticiper au mieux la prise en charge. Si le mouvement de réfugiés s'amplifie, nous mobiliserons davantage de moyens et nous préparerons la relève des bénévoles.
- Le CRA est-il intervenu parce que les ONG internationales ont lancé une alerte ?
Il n'y a aucune organisation internationale sur place. Nous sommes les premiers à intervenir. Ce sont les volontaires du Croissant-Rouge algérien de la wilaya qui ont reçu les réfugiés. Les médecins, les psychologues et les bénévoles étaient sur place pour accueillir les réfugiés. Nous avons procédé à leur enregistrement et nous sommes en train de rétablir les liens familiaux. Des formulaires leur ont été distribués afin de mieux cadrer le flux. Nous travaillons de manière très organisée. Il y a des étapes importantes à respecter : la consultation par des médecins et des psychologues, puis le rétablissement des liens familiaux. Il ne faut pas oublier, également, de vacciner les enfants. Nous devons les protéger des épidémies et préserver notre population locale de toutes les maladies. Mais il est vrai que nous ne communiquons pas sur nos actions : c'est toute la différence entre le Croissant-Rouge et une ONG. Pendant que le premier agit et se tait, la seconde agit et dénonce.
- Pendant les intempéries qui ont sinistré quatorze wilayas du pays en février, il semblerait que le Croissant-Rouge se soit contenté de maintenir son programme habituel hivernal, alors que la population avait véritablement besoin d'une aide supplémentaire…
Comme c'est le cas pour la situation dans le Sud algérien, nous ne prenons aucune décision. Nous n'avons pas de chasse-neige, par exemple. Quant aux gros moyens, ils sont déployés par l'armée. Mais nous avons agi dans un élan de solidarité. Tout le monde était mobilisé pour apporter aide et assistance aux familles. Le Croissant-Rouge était présent dans toutes les cellules de crise de toutes les wilayas concernées. La neige n'est pas une catastrophe, mais une situation particulière. Nos bénévoles n'ont pas mis le gilet du Croissant-Rouge, symbole de neutralité, quand ils ont distribué le gaz butane, car nous n'étions pas devant une catastrophe. Nous étions présents au même titre que ceux qui aidaient les sinistrés.
- Vous êtes en train de dire que, finalement, le Croissant-Rouge n'a pas les moyens pur intervenir facilement…
Nous sommes présents dans les quarante-huit wilayas, mais les comités sont éparpillés et tout dépend de ce que l'Etat fait de son comité de wilaya. Encore une fois, nous ne sommes que des auxiliaires. Pendant la vague de froid, les couvertures et les produits alimentaires qui ont été distribués venaient de nos bénévoles. Si l'Etat me saisit de manière officielle, je m'affiche. Sinon, je participe à l'action de solidarité au même titre que les autres, et j'agis sans être visible. La situation actuelle exige que nous soyons prudents. Nous essayons de ne pas nous impliquer dans une campagne électorale. Si le Croissant-Rouge se mettait à la disposition des APC, cela nuirait à notre neutralité et à notre impartialité. Nous avons démasqué certaines APC qui voulaient utiliser notre contribution à des fins politiques. Or, nous ne voulons pas faire de la politique.
- Le Croissant-Rouge algérien donne tout de même l'impression d'être dépassé par d'autres mouvements de solidarité organisés par des jeunes, notamment via les réseaux sociaux…
Nous sommes une vieille maison et nous restons fidèles à nos principes. Le caritatif n'est pas notre métier. Nous obéissons à une organisation, nous n'agissons pas seuls, en électrons libres. Nous ne pouvons pas être assimilés à une association. La charité n'est pas l'exclusivité du CRA. A chaque fois qu'une association nous approche, nous l'assistons dans la mesure du possible. Après, chacun est libre d'activer comme il veut, mais personne ne peut se substituer à nous.
- Des dérives financières avaient été relevées dans la gestion du Croissant-Rouge. Lors de votre élection, vous vous êtes engagé à lui redonner une stabilité. Avez-vous réussi ?
J'ai instauré des chartes et des règlements internes. Une commission nationale de discipline a été créée. D'autres outils de gestion et de contrôle ont été mis en place. Les dérives commencent par un vide juridique lorsque personne ne sait quel est son rôle. Nous avons doté le Croissant-rouge de toute une gamme d'instruments juridiques, comme la charte des bénévoles, par exemple. Les statuts qui seront instaurés prochainement y feront référence. Nous procédons à une gestion transparente et rigoureuse.


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