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Deux Constantinois de retour sur le Rocher
Georges Morin et l'humoriste Smaïn
Publié dans El Watan le 31 - 03 - 2012

Lundi 2 avril 2012, deux Constantinois vont fêter à leur manière le cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie.
Deux enfants du Rocher, au destin très dissemblable mais que leur passion commune pour leur ville natale a eu vite fait de réunir : le comédien Smaïn et l'ancien instituteur Georges Morin. Et c'est le second qui ramène le premier ! Georges Morin, c'est d'abord, pour beaucoup de Constantinois, «Ould Madame Morin» (le fils de Madame Morin) cette infirmière qui, de 1930 à 1979, soit durant près de 50 ans, a soigné des générations de Constantinois ! Et c'est le célèbre écrivain, Anouar Benmalek, qui en parlait affectueusement un jour, en saluant publiquement, sur les ondes de la radio Beur FM, «Cette dame qui a piqué mon grand-père, qui a piqué mon père et qui n'a pas manqué de me piquer aussi… pour notre plus grand bien !»
Le père de Georges était dessinateur technique chez Esso puis aux Ponts et chaussées. Féru de tennis, il fut même champion de l'Est algérien en 1938 ! Georges Morin, c'est aussi ce jeune instituteur qui exerce à Constantine de 1960 à 1966, à l'école Arago de 1960 à 1964, puis à Jeanmaire de 1964/65 et enfin à l'école du Bardo en 1965/66, avant de partir à Grenoble pour ses études supérieures. C'est là qu'il mène ensuite une belle carrière d'enseignant en sciences politiques, de 1970 à 1990, avant de rejoindre l'inspection générale de l'éducation nationale. En 1997, il est élu maire-adjoint d'une ville de la banlieue de Grenoble et il commence à militer pour la coopération entre les villes, particulièrement avec l'Algérie et la Palestine. Il est ainsi très directement à l'origine de la coopération entre Grenoble et Constantine : dès 1972, avec la première convention interuniversitaire franco-algérienne entre les deux universités des deux villes ; puis, en 1982, lorsqu'il amène à Constantine (le maire en est alors Mohamed-Tahar Arbaoui) le maire de Grenoble, Hubert Dubedout, pour le premier jumelage entre les deux villes.
En 1983, Georges Morin est chef de cabinet du président de l'Assemblée nationale, le socialiste Louis Mermaz, et il persuade ce dernier de se rendre sur place pour lancer la coopération entre la wilaya de Constantine et le département de l'Isère (que présidait aussi M. Mermaz). Cette visite a marqué la ville des Ponts puisque Rabah Bitat, alors président de l'Assemblée populaire nationale, avait tenu à accompagner son homologue français. Georges Morin renoue encore les liens entre les deux villes de Constantine et de Grenoble dès 1999, dans le cadre de la relance générale des coopérations décentralisées franco-algériennes voulues, après les années noires, par les deux ministres de l'intérieur Jean-Pierre Chevènement et Abdelmalek Sellal. Et c'est précisément dans ce cadre Grenoble-Constantine que se présente la venue de Smaïn. Car la coopération entre les deux villes est multiforme et porte notamment sur la culture, dont Georges Morin s'est particulièrement occupé à la demande du maire de Grenoble, Michel Destot. Pour prendre quelques exemples, c'est cette coopération entre artistes des deux villes qui a engendré des activités culturelles comme le festival de jazz Dimajazz, le Ciné-club ou le Festival du conte.
Le président de ce dernier festival, Fayçal Ahmed-Raïs, a appelé un jour son ami Georges : «S'il te plaît, nous rêvons de Smaïn comme invité d'honneur de notre Festival 2012. Tu le connais bien. Il faut que tu nous le ramènes. Fais ça pour nous, fais-le pour ta ville !» Comment résister à ce type d'arguments ? Morin appelle aussitôt Smaïn, mais celui-ci est en pleine tournée avec son dernier spectacle ! Cela paraît donc fichu… mais Georges insiste et Smaïn finit par remarquer sur son agenda qu'il a un créneau de quelques jours de «relâche» entre le 31 mars et le 4 avril. Encore quelques coups de fil et l'affaire est conclue : les deux complices seront donc à Constantine dimanche 1er avril au soir. Tout le programme se concentre sur le lundi 2 avril : une rencontre avec les Constantinois au Centre culturel français de 15h à 16h30, puis une prestation de Smaïn en soirée, au Théâtre régional de Constantine, autour de son dernier livre Je reviens me chercher.
Et puis, hélas, dès le lendemain mardi 3 avril, ce sera le retour sur Paris.
Smaïn est déjà revenu à maintes reprises à Constantine, mais il est toujours très ému de revoir cette ville qui l'a vu naître en 1960. De mère inconnue, il est recueilli par des sœurs qui le confient à une nourrice avant l'amener en France, avec elles, en 1962. Elles remettent alors le bébé à un couple algérien qui va l'élever avec amour, dans la région parisienne, et forger ce magnifique artiste qui fait la fierté de l'Algérie et de la France. Ce mélange d'humour et de gravité qu'il promène avec tant de succès sur les scènes du monde entier est sans doute, quelque part, une revanche sur la vie, une vie qui a commencé si durement pour ce bébé perdu sur les bords du Rhumel. On dit toujours que c'est dans l'adversité que s'épanouissent les meilleurs artistes. L'adversité a touché Smaïn au premier jour de sa jeune vie, elle en a fait un grand comédien. Bienvenue Smaïn, bienvenue Georges !
Bienvenue dans votre ville natale !


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