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Stratégie de sortie de crise : enseignements chinois
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Publié dans El Watan le 16 - 04 - 2012

L'analyse de l'expérience chinoise de développement et de riposte face à la crise est pleine d'enseignements. La crise des subprimes qui a démarré en 2007 aux USA a commencé par casser un rythme de croissance économique sans précédent du pays. Auparavant, l'économie progressait à un rythme moyen de 11,5% par an, atteignant le PIC de 13% en 2007. Malgré une surpopulation, le taux de chômage oscille autour de 4%. La transformation structurelle du pays s'accélère. L'agriculture ne représente que 40% du PIB, l'industrie 28% et les services 32%. Le secteur industriel couvre pratiquement toutes les filières. Les activités très High Tech comme l'aéronautique, la recherche et développement intéressent de plus en plus les stratèges chinois. Ce seront les futurs créneaux à conquérir par un pays qui ambitionne de jouer les tout premiers rôles économiques et géostratégiques. La Chine est devenue le premier exportateur mondial, surclassant l'Allemagne avec plus de 1530 milliards de dollars d'exportations de biens et 150 milliards de services.
Les facteurs de compétitivité
La Chine avait bien lu et compris les réussites japonaise et coréenne. Elle a, tout d'abord, investi massivement dans le développement humain au cours des années quatre-vingts. Plus de sept mille universités et instituts de tous genres ont été créés et/ou jumelés avec les meilleures institutions de formation mondiales. La quasi-totalité de la population a été recyclée, du travailleur manuel au plus haut cadre dans la hiérarchie de l'Etat. Les analystes qui évoquent les bas salaires comme la source de la puissance chinoise ont peu analysé son expérience. La cause essentielle demeure la mise à niveau de ses ressources humaines. Le second volet important de son expérience concerne le processus de décentralisation et la coordination entre les plans nationaux, régionaux et locaux. Le niveau de délocalisation du processus de décision, après qualification des personnes concernées, est impressionnant.
Le troisième facteur qui est responsable des performances de haut niveau est l'architecture institutionnelle. Les responsables politiques formulent les grandes lignes des réformes économiques. Par la suite, le comité de planification qui rassemble le top de la matière grise chinoise conçoit les schémas sectoriels et les mécanismes de coordination entre plans nationaux, locaux et régionaux. Les modes de planification ont évolué pour se rapprocher des types indicatifs mis en place par Tinbergen et adoptés par les Hollandais et les Français durant les années soixante-dix. Enfin, la Chine a commencé à développer des entreprises et des institutions plus en ligne avec sa culture ancestrale tirée des trois principales religions du pays : le Taôisme, le Confucianisme et le Bouddhisme.
La révolution communiste a failli détruire des équilibres socio-économiques tissés au cours de sa longue histoire.
La Chine a atteint un niveau de développement appréciable de ses fondamentaux : les qualifications humaines, l'architecture institutionnelle et la qualité du management permettent au pays de drainer des investissements internationaux de qualité et d'agir positivement sur les données macroéconomiques. Son économie demeure d'une extrême complexité : certaines régions sont beaucoup plus avancées que d'autres en termes de réformes économiques. Les dangers de la démarche chinoise sont très nombreux et la récente crise mondiale les a vite mis en évidence.
La Chine a subi de plein fouet les conséquences de la récession à travers deux mécanismes : la chute des investissements internationaux et la réduction des exportations. Nous avons là les deux modes les plus importants de transmission des déséquilibres économiques d'un pays à un autre. Pour les pays sous-développés, on peut rajouter les transferts des travailleurs émigrés qui régressent en période de crise. Mais la Chine a si bien modelé ses fondamentaux qu'elle a atteint le stade ou des politiques économiques de relance produisant des effets escomptés. D'après les calculs techniques des économistes chinois, le multiplicateur macroéconomique serait égal à 3. Ce qui implique que lorsque l'Etat injecte 1% du PIB, l'appareil économique les utilise et les transforme en richesses équivalentes à 3% du PIB.
Politique macroéconomique de riposte
L'analyse de la crise par les experts chinois leur a permis de mieux repérer les vulnérabilités du pays : une trop forte dépendance de la technologie et surtout des marchés extérieurs. Les mesures de riposte avaient des aspects stratégiques et conjoncturels. Il s'agit d'intégrer les politiques du court terme pour juguler la crise dans une démarche structurelle. La faiblesse de la coordination des politiques macroéconomiques au niveau mondial n'a guère laissé de choix aux différents pays que concevoir des stratégies de sortie de crise purement nationales. Ceci pose le délicat problème d'une économie globale sans gouvernance mondiale et avec des institutions (FMI, Banque mondiale) peu préparées pour gérer les chocs d'une pareille intensité. Il fallait donc prendre son destin en main.
La première mesure phare concerne la politique budgétaire. Le gouvernement avait mobilisé 585 milliards de dollars sur plusieurs années sous forme de réduction de taxes et de dépenses publiques d'environ 1% du PIB par an. La modernisation des infrastructures constitue un axe fondamental de ce package. La seconde est d'ordre monétaire. La politique de crédit qui était plutôt restrictive fut largement relâchée. Les crédits octroyés à l'économie ont augmenté de plus des 28% en 2008. Les taux de réserves obligatoires furent rabaissés pour libérer plus de 175 milliards de dollars, octroyés comme crédits aux investisseurs. Les municipalités ont pu donc obtenir d'importants crédits pour créer des entreprises et réaliser les travaux prévus.
Plusieurs économistes chinois craignent les multiplications des défauts de remboursement, ce qui amènera un autre resserrement du crédit.Plusieurs dépenses de moindre importance furent initiées au profit de l'agriculture (585 millions de dollars). Au début de 2010, le pays commence déjà à sortir de la crise. Au premier trimestre, l'industrie commençait à progresser de plus de 10% en rythme annuel. A partir de 2011, la croissance reprendrait son rythme normal. Les leçons tirées par les experts chinois sont nombreuses. L'économie est trop dépendante des investissements et des exportations. Ceci explique pourquoi le plan de relance inclut une forte dose de réduction des taxes, d'amélioration des revenus et la libéralisation du crédit. Il s'agit de substituer progressivement la demande nationale aux exportations, au moins en partie.
Les économistes ont choisi de booster la demande nationale et libéraliser le crédit pour pallier en partie la chute des investissements internationaux. Ainsi, on maintient l'offre et on booste la demande nationale. Malgré l'attractivité internationale du pays, la régulation et le mode de fonctionnement institutionnel ont beaucoup de retard par rapport aux pays développés. Plusieurs autres pays asiatiques sont en train de l'imiter. On ne sait pas si la croissance chinoise à deux chiffres continuera longtemps. Mais force est de constater qu'aussi bien la stratégie à long terme que les politiques budgétaires et monétaires sont mûrement réfléchies.
conclusion
Jusqu'à présent, la Chine a gagné toutes ses batailles économiques. Elle a d'abord construit de solides fondamentaux : éducation, institutions, management, environnement efficace. Elle est arrivée à un stade où les politiques macroéconomiques produisent des résultats tangibles. Elle est donc à un stade très avancé de sa transition. Il n'en demeure pas moins que des vulnérabilités stratégiques et opérationnelles subsistent. Elle n'est pas à l'abri d'un retournement de situation structurelle à long terme. Le développement économique nécessite une écoute permanente de l'environnement mondial et une adaptation continue à son contenu. Pour le moment, la Chine a su le faire. Elle s'est dotée des institutions capables de la piloter efficacement, même en période de turbulences. Il y a une forte probabilité que la Chine continuera d'être la locomotive de l'économie mondiale, avec l'Inde, pour de nombreuses années à venir.

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