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L'Euro dégringole à Alger, fait des mécontents à Paris
Marché informel des devises
Publié dans El Watan le 26 - 02 - 2006

Autour de la table, on parle de tout sauf de l'essentiel. Da Amar, Menad et Si Ali attendent Rachid. Il est arrivé avant-hier d'Algérie. Le rendez-vous était convenu depuis plus de quinze jours.
A 46 ans, Rachid est un courtier influent. C'est lui qui fixe le taux de change de l'euro face au dinar. Sur le marché parallèle. Il arrive enfin. Il salue le patron du café, Da Boussad, résidant en France depuis les années 1950, et s'assied à la place qui lui était réservée. « Quel honneur ! Même la presse est conviée », ironise-t-il. Rachid connaît presque tous les clients du café kabyle qui lui sert de boîte aux lettres lors de ses séjours parisiens. Il commence à prendre des nouvelles de Da Amar, Menad et Si Ali puis se lance dans des considérations générales sur la situation en Algérie. Que des termes neutres. Ainsi, ses compagnons auront su qu'il a neigé en Kabylie, qu'il a fait froid à Alger ces derniers jours et que la vie est toujours chère. « Tout augmente », répète-t-il. Les autres opinent de la tête. Après un silence embarrassé, place à l'essentiel. « Justement, tout augmente sauf l'euro. Vous nous amenez de bonnes nouvelles, j'espère. » Rachid sourit. « Tout augmente en effet, même le dinar. Qui l'aurait dit ? Impossible à prévoir. Ce mois-ci, le taux oscille entre 1 euro pour 97 et 100 DA. Cela dépend de beaucoup de choses. Pour l'essentiel, ici en France, c'est un euro pour cent dinars. » Ses clients accusent le coup. Ils ne cachent pas leur déception. « Cela représente une baisse importante. On est loin des 12,20 d'il y a deux ans puis du 11,25 de l'année dernière. Ce sont de grandes sommes pour nous. Sur dix mille euros, cette perte s'élève à plus de onze millions de centimes en Algérie », confie Da Amar, après le départ de Rachid. Nouveau silence autour de la table. Rachid le rompt en demandant, pour la énième fois, à ce que son nom n'apparaisse pas dans le journal. « La chute de l'euro est due à l'abrogation de la loi sur l'importation des véhicules de moins de trois ans. Du jour au lendemain, la demande en euro a été divisée par dix. Seuls les chefs de petites et moyennes entreprises et les familles aisées sont encore demandeurs. Je ne parle pas des petites sommes ni des étudiants, cela n'a aucune influence sur le change », tranche Rachid. Da Amar, Menad et Si Ali finissent par accepter le taux fixé par Rachid. Les deux parties semblent satisfaites. Rachid a d'autres rendez-vous dans la semaine. Il travaille avec dix personnes au maximum. A charge pour ces dernières de collecter les sommes et de servir d'intermédiaires. Les exigences de Rachid sont simples : des billets de 500 euros, 200 au pire, pas de multiplication d'intermédiaires et une discrétion absolue. Bénéficiant d'un visa longue durée, il fait de fréquents allers-retours entre Alger et Paris. Il collecte les demandes en Algérie - il refuse d'effectuer les opérations à moins de 30 000 euros, car non rentables selon lui - et s'arrange pour réunir la somme en France. Si la somme est très importante, il se déplace lui-même à Paris. Sinon l'argent lui est viré sur un compte ouvert place de l'Opéra ou alors il lui parvient en liquide par « voie normale » à Alger. « J'ai commencé dans les années 1980 par hasard. J'ai fait l'agent de liaison entre l'offre et la demande. A l'époque, le franc valait quatre dinars et on trouvait cela excessif. Je prélevais ma commission. Plus les sommes grandissaient, plus ma commission devenait intéressante. J'ai fini par quitter mon travail à la mairie où j'étais employé à l'état civil, pour me consacrer entièrement à ce business. » Rachid, contrairement à ce qu'il a dit à ses clients, a vu la baisse de l'euro s'annoncer. « Le jour où le président Bouteflika s'en est pris à la loi autorisant l'importation des véhicules de moins de trois ans, j'avais compris qu'il fallait écouler au plus vite ma réserve d'euros. Pour argumenter son choix, il avait dit qu'il était impossible de reconnaître une voiture de moins de trois ans ! », s'étouffe Rachid. Selon l'homme d'affaires, la restriction des visas a contribué à faire chuter la monnaie européenne. Il prend congé de ses clients en fixant un autre rendez-vous. « Sans la présence de la presse nationale, cette fois-ci », insiste-t-il. Après son départ, Da Amar, Menad et Si Ali se lancent dans les conjectures. Le dilemme est simple : faut-il attendre que les cours remontent ou non ? Avec des risques dans les deux cas. Menad est plus aventurier. « Il ne faut pas engager de grandes sommes avant le mois de juin. D'ici là, nous verrons bien si la rumeur concernant l'importation des véhicules de moins de deux ans est votée dans la loi de finances complémentaire. Pour ma part, je suis prêt à prendre le risque d'attendre. Je vois mal comment ni pourquoi l'euro descendra plus bas. » Ses deux complices sont partagés. Menad avance un argument. « A l'approche de l'été, l'euro augmentera de toute façon. » Les trois amis sont convaincus que le gouvernement autorisera de nouveau l'importation des véhicules d'occasion. « Cela passera juste de trois à deux », précise Si Ali, sans pouvoir dire d'où il tient ses informations. « Nous sommes tous pénalisés par cette loi. Les gens au pays n'ont pas les moyens d'acheter des voitures neuves. Ici aussi, cela nous aidait beaucoup de descendre avec les voitures d'occasion. Tout le monde trouvait son compte et l'euro se portait bien », regrette Si Ali, un rien nostalgique d'un temps qui remonte à moins d'un an. En attendant le mois de juin, les trois amis ont convenu de procéder à des opérations modestes avec Rachid. Eux-mêmes n'engageront pas de fortes sommes.

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