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«L'armée a commis un coup d'Etat en douceur»
George Ishak. Fondateur du mouvement Kifaya
Publié dans El Watan le 16 - 06 - 2012

Figure emblématique du combat pour la démocratie du temps de Moubarak, le leader d'opposition, George Ishak, dénonce ce qu'il qualifie de «coup d'Etat en douceur» à la suite de la dissolution du Parlement par la Haute Cour constitutionnelle. L'armée «récupère tous les pouvoirs» à la veille du second tour de la présidentielle avec «l'élargissement du pouvoir de la police militaire», estime-t-il. Pour lui, l'élection d'aujourd'hui se déroule dans «un climat délétère et de crispation».
- Quel commentaire faites-vous des événements survenus ces dernières 24 heures, avec l'invalidation du Parlement et le maintien de la candidature d'Ahmed Chafik ?
Cela s'appelle un coup d'Etat en douceur. Le Conseil militaire, qui détenait le pouvoir exécutif depuis la chute de Moubarak, récupère du coup le pouvoir législatif, et ce, à la veille d'une élection présidentielle. Mais une journée avant la décision de la Haute Cour constitutionnelle, le ministre de la Justice a pris une autre décision dangereuse et d'une extrême gravité : il a élargi les pouvoirs de la police militaire et des agents du renseignement en leur donnant le droit d'arrêter des civils pour toute une série d'infractions. C'est le retour à l'Etat d'urgence déguisé. Le pouvoir militaire voulait anticiper sur d'éventuelles mobilisations des Egyptiens. C'est le retour en arrière. Cette décision augure de quelque chose de mauvais pour l'avenir de la démocratie. Les activistes, notamment les militants de la révolution, sont dans le collimateur de la police militaires et des moukhabarate. C'est le retour aux méthodes des années sombres. Mais le pouvoir doit comprendre que les temps ont changé et que les Egyptiens ne craignent plus les intimidations. Ils sont prêts à remplir les prisons et même les cimetières pour la démocratie et la dignité.

- Est-ce que la parenthèse démocratique s'est refermée ? La révolution est-elle compromise ?
Moi qui ai vécu les affres de l'ère Moubarak, je ne pourrais pas dire que la révolution est enterrée. Je suis trop optimiste peut-être. Il est clair que, dès le départ de la révolution, des secteurs importants au sein de l'appareil de l'Etat faisaient leur contre-révolution. Ils étaient en embuscade. L'appareil sécuritaire, les barons de la finance et de la corruption n'ont jamais cessé leurs manœuvres dilatoires visant à saborder le processus révolutionnaire en saisissant les moindres failles et erreurs des forces de la révolution. Mais aucune force ne pourra entraver la marche de la révolution. Les Egyptiens, qui ont coupé la tête du régime, sont conscients qu'il s'agit d'une longue bataille qui nécessite un long souffle contre un système qui a mis des décennies à bâtir la dictature. Nous ne sommes qu'au début d'une révolution qui s'annonce permanente.

- Mais il apparaît que les militaires contrôlent la situation et que leur candidat est donné gagnant ?
On disait la même chose du régime de Moubarak, mais il a suffi de deux semaines de soulèvement populaire massif pour l'envoyer, lui et son clan, derrière les barreaux. Nous sommes dans un bras de fer ouvert dont l'issue n'est pas encore jouée. La dynamique révolutionnaire est plus puissante que les farces du pouvoir.

- Comment appréhendez-vous l'élection d'aujourd'hui ?
Cette élection se déroule dans un climat délétère et de crispation. Ce n'est pas une fête, et ce, quel que soit le gagnant. La rue égyptienne est déroutée par ce que nous venons de vivre ces dernières quarante-huit heures. Le candidat du régime, Ahmed Chafik, a clairement affiché ses velléités autoritaires. Il compte diriger avec le bâton. Le retour aux années noires. Son rival, Mohammed Morsy, a promis une dictature d'un autre genre : imposer à la société un mode de vie archaïque et réactionnaire sur le plan social et sociétal. Et sur le plan économique et politique, servir les intérêts financiers des puissants, dans la région et dans le monde. Bref, les deux prétendants ne peuvent en aucun cas réaliser les aspirations et les rêves des Egyptiens. Le futur président serait fragile et il part avec un handicap : manque de légitimité démocratique et politique.

- Vous avez parlé d'erreurs commises par les forces du changement, lesquelles ?
En effet, nous avons commis beaucoup d'erreurs d'appréciation. Il y avait une certaine naïveté. Les élites et les jeunes de la révolution croyaient, avec le départ de Moubarak, que la révolution a atteint son but, alors que le plus dur restait à faire. On avait confié ce qui restait à faire aux militaires, qui n'avaient pas intérêt à ce que la révolution aille jusqu'au bout.
La plus grande erreur, à mon avis, a été commise par les partis politiques traditionnels qui avaient l'habitude de «traiter» avec les différents pouvoirs. Dès que le pouvoir militaire leur a fait miroiter quelques parcelles du pouvoir, ils ont vite abandonné la rue et la révolution. Ils pensaient que la révolution pouvait se faire à l'intérieur du système. Ils ont fini par briser l'élan révolutionnaire.
Je reste persuadé que la rue reprendra ses droits et que la remobilisation populaire de la même ampleur qu'en janvier 2011 est encore possible. A nous d'en tirer les leçons. Je reste optimiste et je fais confiance à cette jeunesse qui a propulsé l'Egypte dans une nouvelle ère.


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