A Ouargla, 72 heures d'enfer, ainsi qu'à El Oued, In Salah et Adrar, où le thermomètre affiche 49°C à l'ombre depuis trois jours. Ouargla De notre bureau Des températures caniculaires annoncées dimanche dernier par l'Office national de la météorologie dans un bulletin spécial, précisant que celles-ci atteignant et dépassant parfois les 48° C se prolongeront jusqu'à aujourd'hui. Depuis le début du mois en cours, les heures de pointe, à savoir 11h-16h, ont connu une montée vertigineuse du mercure avec un 47° C quasi quotidien pouvant frôler les 48°C, mais là les 50°C approchent et la région basculera réellement des fortes chaleurs à la canicule. C'est, dit-on, une période d'au moins 72heures sans grand écart entre les températures diurnes et nocturnes, mais somme toutes saisonnières. C'est, foi de fellah, de longues heures chaudes, nécessaires à la maturité des dattes précoces qui ne seront toutefois mûres qu'après une seconde phase de fortes chaleurs, où les nuits seront plus clémentes. Des semaines entières où le m'naguer, primeurs de dattes, sera fort prisé lors de la rupture du jeûne, puisse Dieu nous prêter la vie. C'est également la période où les coupures d'électricité passeront d'une moyenne de 30 minutes à 2 heures selon le quartier et la localité à plusieurs heures successives.Des pannes multiples et des coupures prolongées et persistantes qui ont déjà poussé la population à Ouargla, Touggourt, Biskra et Adrar à investir la rue pour signifier qu'elle entend passer un été certes chaud, mais sans coupure d'électricité. D'ailleurs, la canicule et les coupures actuelles augurent d'un embrasement certain, car les émeutes ne manqueront pas de se propager surtout durant le Ramadhan qui se pointera au beau milieu de l'été. «Dieu au ciel et Sonelgaz sur terre», cette réflexion a été faite par un octogénaire, qui voudrait bien être à Djanet ou à Tam, où il fait plus frais. Mais il semblerait que ces les habitants du Sud ont perdu au change et n'ont ni gardé leurs prouesses légendaires ni imposé de se faire livrer une quantité suffisante et continue d'électricité par la compagnie détentrice du monopole qui, du reste, refuse d'instaurer une direction générale Sud, un vaste territoire qui dépend de la SDC, une direction basée à Blida qui chapeaute aussi le Sahara comptant les villes les plus chaudes d'Algérie et quelques coins parmi les plus chauds de la planète qui connaissent, à l'instar d'autres villes plus clémentes, des délestages dont la programmation est inconnue des services locaux qui l'ont franchement avoué sur les ondes de la radio locale, tout en promettant de mieux faire cette année. Cet article a été perturbé par quatre coupures d'électricité et plusieurs heures d'attente sous 49°C à l'ombre et 56°C au soleil, autrement, la journée a commencé normalement. A 8h, le thermomètre affichait déjà 40°C, ce qui n'augurait rien de bon pour la journée. Des commerçants dégageaient nonchalamment leurs rideaux, d'autres arrosaient les devantures pour chasser cette poussière crasseuse qui rend plus pénible la respiration, la marchandise exposée par dépit aux éléments comme pour signifier un acte de résistance, un refus de céder à l'envie de ne pas vendre et celle de ne rien faire qui s'empare de tous chaque matin. Sans être vides, les artères de Ouargla ne sont par non plus animées, c'est à peine si quelques usagers de l'hôtel des finances ou de la CNAS arborent la rive est des Quatre chemins, le point névralgique de la ville qui a connu des jours meilleurs quelques mois plus tôt. Vous l'aurez compris, la canicule est bien là volant à coup sûr toute volonté d'action à une population vaquant le plus normalement à ses occupations avant 11h. A partir de là, chacun sait à quoi s'en tenir, et persister à vouloir faire le brave équivaut à un acte suicidaire surtout pour les piétons. La donne climatique affecte le quotidien des gens qui, on le voit à leur démarche et à leur mine, n'ont qu'une seule envie : se mettre à l'abri du soleil le plus longtemps possible et prier pour que l'électricité ne soit pas coupée.
