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Des peines de 10 ans de réclusion à 2 ans avec sursis contre des policiers
Affaire du vol d'armes au commissariat central
Publié dans El Watan le 10 - 07 - 2012

Deux peines de 10 ans de réclusion criminelle, trois autres de 3 ans, cinq de 2 ans avec sursis et trois acquittements ont été prononcés, hier, par le tribunal criminel près la cour d'Alger à l'issue du procès des policiers poursuivis pour le vol d'armes au commissariat central d'Alger. Les deux accusés en fuite ont, quant à eux, écopé d'une peine de 20 ans de réclusion par contumace.
Tard dans la soirée de dimanche, après une journée d'interrogatoires serrés et dans une chaleur suffocante due à une panne de climatisation, le juge Kharabi du tribunal criminel d'Alger a prononcé le verdict relatif à l'affaire du vol d'armes au commissariat central qui avait fait tache d'huile en 2008. Ainsi, Fliti Maâmar (magasinier) et Yahi Toufik (agent de l'administration générale) qui a travaillé à peine 6 mois au sein de la police ont écopé de 10 ans de réclusion criminelle pour «association de malfaiteurs, trafic d'armes et dilapidation de deniers publics», alors que Benmahieddine Sofiane (entrepreneur) et Oukharfellah Karim (commerçant) ont écopé d'une peine de 3 ans de réclusion criminelle pour «association de malfaiteurs et trafic d'armes».
Les autres accusés, Djerrir Najib (commissaire principal chef, responsable de l'administration générale), Mouat Mourad (son successeur au même poste le commissaire principal), Sayeh Yacine (commissaire principal), Meriah Boualem (fonctionnaire de police), Yahiaoui Kamel (agent de l'ordre public) et Smaïl Djamel (officier de police), ont été condamnés à une peine de 2 ans avec sursis.
Quatre autres accusés ont bénéficié de l'acquittement ; il s'agit de Bousaâ Larbi (fonctionnaire de police), Hadad Mohamed (agent de l'ordre public), Smaïl Djamel (officier de police) et Younsi Nacer (policier). Pour ce qui est des deux accusés en fuite, le tribunal a engagé la procédure de contumace et prononcé une peine de 20 ans de réclusion criminelle à leur encontre.
Le verdict a suscité chez certains la joie et chez d'autres la colère. Pourtant, il s'agit d'une affaire extrêmement grave liée à un trafic d'armes censées être sous la protection de l'institution policière. De ce fait, les responsabilités n'auraient pas dû s'arrêter uniquement à quelques agents de la Sûreté de wilaya d'Alger. Or, pour le tribunal, seuls l'agent Fliti Maâmar – qui, faut-il le préciser, a reconnu n'avoir vendu que trois armes – et le commerçant Yahi Toufik sont coupables «d'association de malfaiteurs, de trafic d'armes et de complicité dans la dilapidation de derniers publics». Les autres accusés s'en sont tirés avec des peines assez légères pour «dilapidation de deniers publics et négligence».
La gestion du magasin d'armes
Si la décision n'est pas à la hauteur des faits assez lourds, pour lesquels les 14 mis en cause sont poursuivis, les débats, par contre, ont levé le voile sur la gestion du magasin d'armement de la Sûreté de wilaya d'Alger, la plus importante du territoire national. Les deux commissaires principaux qui se sont succédé à la tête de l'administration générale, Djerrir Najib et Mouat Mourad, ont mis en exergue la situation de laisser-aller, voire d'anarchie qui a régné de 1992 à 2008 au sein du service d'entrepôt d'armement. En dépit des nombreux courriers d'alerte, rien n'a été fait, témoigne Mouat Mourad : «Ces armes sont déposées par les brigades mobiles de police judiciaire (BMPJ) chargées de la lutte antiterroriste, souvent sans aucune procédure parce qu'il n'en existe pas. Elles entrent et sortent sans être enregistrées parce qu'elles ne nous appartiennent pas. Elles viennent de toutes les sûretés de daïra et j'ai demandé à ce qu'elles soient récupérées. Nous recevions plus de 200 armes par jour et aucun texte ne définit leur gestion», déclare l'officier, laissant le président du tribunal, M. Kharabi, pantois.
«Comment puis-je croire que les armes qui arrivent à l'armurerie de la police ne soient pas enregistrées ?», répétait le juge. La réponse, personne ne la lui a donnée ; chacun renvoyait la balle vers les responsables, arguant du fait que «tout le monde était au courant de la situation». Pour M. Mouat, la disparition des 31 pièces était prévisible : «Je savais qu'il allait y avoir un problème. C'est pour cela que j'ai écrit au moins une quarantaine de courriers à la hiérarchie, l'alertant sur la situation…» Mieux, le commissaire Mouat explique au tribunal que «ce laisser-aller» dure depuis 1992 et que lui a tenté, dès son arrivée en 2002, d'y mettre un terme, mais en vain.
Le juge revient à chaque fois à la charge pour comprendre comment l'agent enquêteur Fliti Maâmar a pu sortir 2 Beretta et 1 fusil de chasse. «Normal. Ces armes n'étaient pas enregistrées. Je les ai faites sortir du service sans aucun problème pour les remettre à Yahi Toufik, qui était un agent assimilé de la police, avant que ce dernier ne les vende», révèle le policier, précisant que le prix d'un Beretta était de 30 000 DA et celui du fusil de chasse de 20 000 DA. Avec une spontanéité déconcertante, il déclare que ces pièces ont été vendues à des commerçants qui avaient du mal à être armés par le service.
C'est le cas de Oukharfallah Farid, qui raconte avoir eu besoin d'une arme parce que son commerce était situé à Azeffoun. Les deux commerçants poursuivis affirment avoir été mis en confiance par la qualité de policiers des personnes qui leur ont proposé de leur vendre des armes. Pour eux, elles étaient les produits de saisies et leur régularisation était une question de temps.
Le procès n'a néanmoins pas aidé à savoir si d'autres armes ont connu le même sort, d'autant que l'un des policiers accusés a révélé que des cadres de la Sûreté nationale venaient à l'armurerie et prenaient deux à trois armes individuelles sans jamais les rendre. Comment peut-on savoir que l'arsenal n'était même pas enregistré ? Qui en est responsable ? Ces agents qui ouvrent et ferment la porte du magasin, ou les cadres dirigeants qui n'ont jamais entendu les cris d'alarme de leurs subordonnés ? Fait unique.
La Sûreté nationale ne s'est pas constituée partie civile, alors que les accusations portent sur la dilapidation de deniers publics. La seule partie civile constituée est représentée par ce policier qui a découvert la disparition de son arme de service, déposée avant son départ en congé. Quelle lecture pouvons-nous faire de cette absence remarquée de la Direction générale de la Sûreté nationale ? N'oublions pas que des policiers ont été poursuivis par leur institution pour avoir perdu (ou tout simplement oublié) leurs armes et, à l'issue des procès, ils ont été condamnés à des peines très lourdes. Force est de constater encore une fois que la vérité est ailleurs que dans les tribunaux…


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