Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qualifie «d'inévitable la règle de 51/49» imposée à tout investissement étranger en Algérie. Mais il a promis, lors de sa présentation, hier au Sénat, du plan d'action de son gouvernement, de faciliter l'investissement productif. Le Premier ministre – qui a obtenu, le 1er octobre dernier, le quitus de l'APN – a exposé la même feuille de route devant les sénateurs desquels il attend aussi un vote favorable. Mais il n'a pas pu se prémunir des critiques qui émanent en particulier des sénateurs du tiers présidentiel. En effet, ces derniers ont chargé d'abord le prédécesseur de Abdelmalek Sellal, en l'occurrence Ahmed Ouyahia. C'est le cas de Zahia Benarous, sénatrice du tiers présidentiel et ancien cadre du RND. Prenant la parole, Zahia Benarous a tiré à boulets rouges sur son ex-chef. Elle estime que l'ancien gouvernement avait échoué à réaliser le plan quinquennal du programme du président de la République. Selon elle, il aurait fallu avant d'exposer le plan d'action actuel, présenter le bilan de l'ancien gouvernement, notamment ce qui n'a pas été fait concernant le volet économique. S'adressant à Abdelmalek Sellal, la sénatrice reproche l'absence du caractère d'urgence dans les axes d'action du gouvernement. «On dirait que nous vivons dans un autre monde et que nous ne sommes concernés ni par les effets de la crise financière et économique mondiale ni par ce qui se passe autour de nous, notamment sur nos frontières au Sud», lance-t-elle. La sénatrice s'est interrogée sur l'efficacité de l'éradication des marchés informels sans avoir trouvé au préalable des solutions aux problèmes des jeunes. «Que vont devenir ces jeunes. L'anarchie ne se situe pas dans ces marchés ou la rue, mais dans l'administration, devenue un nid de corruption, de hogra et de bureaucratie», a-t-elle affirmé. Mme Benarous n'a pas ménagé également l'ex-ministre de l'Environnement, Cherif Rahmani : «Est-ce qu'aujourd'hui l'urgence est l'importation de palmiers ? C'est scandaleux ! Il y a un laisser-aller. Qui ne se souvient pas du mois de Ramadhan où les Algériens ont eu recours systématiquement à la chandelle en raison des coupures d'électricité», déplore-t-elle. Messaoud Kamama du FLN et Akhamoukh ont axé leurs interventions sur les problèmes auxquels sont confrontés les gens du Sud. «L'Algérie doit avoir une position ferme et doit intervenir pour trouver une solution au problème malien, car ce qui se passe à nos frontière nous intéresse de très près», précisent-ils.