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Entrepreneur en Algérie, un parcours du combattant
Rencontre-débat autour de l'entrepreneuriat à l'Institut français d'Alger
Publié dans El Watan le 22 - 11 - 2012

Corruption, informel, suprématie des importations… Les réponses qui font de l'Algérie un environnement non propice aux affaires sont nombreuses l Pourtant, dans toute cette complexité politico-économique, certains arrivent à percer.
En vingt ans, l'Algérie a pratiquement triplé son nombre de PME (petites et moyennes entreprises) qui sont passées de 120 000 en 1990 à près de 700 000 aujourd'hui. Cette augmentation importante est censée contribuer à la croissance et au développement économique algériens. Il n'en est pourtant rien. Près de 40 000 PME sont créées chaque année en Algérie, 10 000 d'entre elles finissent pas disparaître au cours de la même période, laissant une moyenne de 17 PME pour 1000 habitants, ce qui est bien loin des normes internationales (50 PME pour 1000 habitants). Celles qui tiennent le cap font face à tant de contraintes administratives, fiscales et juridiques. Pourquoi percer dans le domaine relève du parcours du combattant ? Qu'est-ce qu'être entrepreneur aujourd'hui en Algérie ?
Quels défis représentent-il pour l'économie algérienne ? Des questions auxquelles ont tenté de répondre des acteurs du secteur lors d'une rencontre-débat organisée par l'Institut français d'Alger dans la soirée de lundi. Face à un public nombreux – la salle était archicomble –, six invités s'installent autour du modérateur du débat, le directeur de la publication d'El Watan, Omar Belhouchet. «Parler de la faillite de l'entreprise algérienne n'est pas une mince affaire», tranche-t-il d'emblée. Il fallait diversifier le domaine de compétence des intervenants pour enrichir le débat : Ammouri Brahiti, directeur de la PME-PMI au ministère de l'Industrie, Lakhdar Bayou, ancien ministre délégué à la PME (1991), Samir Hadj-Ali, expert-comptable, maître Moncef Benguela, avocat d'affaires et trois jeunes entrepreneurs qui ont réussi. Quelles sont les sources de la crise et quels repères pour les entrepreneurs d'aujourd'hui ? Le débat est lancé et le micro passe de main en main.
La responsabilité de l'état
Pour le directeur de la PME-PMI au ministère de l'Industrie, les efforts de l'Etat sont incontestables. «La culture de l'entreprenariat est au cœur des préoccupations», annonce-t-il. Il en veut pour preuve notamment le carrefour du jeune entrepreneur, action pilote conduite à Oran en 2011 et qui est une «réussite» étant donné qu'elle a permis de «regrouper dans un même espace tous les instruments et dispositifs pour aider les jeunes entrepreneurs». L'action sera reconduite à Ghardaïa et Sétif en 2013. L'initiative est louable, mais suffit-elle à créer un environnement favorable ? «L'environnement dans lequel l'entrepreneur algérien porte son projet doit être impérativement sain», explique, pour sa part, Lakhdar Bayou.
«Sa qualité d'homme dynamique, capable d'inventivité, de prise de risque ne sert à rien si l'environnement global n'est pas sain et que l'informel est loin de représenter une exception», ajoute-t-il. Pour cet ancien ministre, l'Etat doit contrôler, soutenir, porter les entrepreneurs et encourager les partenariats. Ce dernier point est essentiel à son sens. Petit retour vers le passé pour appuyer son idée : «Après 1962, notre aventure industrielle nous l'avons faite seuls et c'est pour cette raison qu'elle n'a pas eu le succès escompté.» L'Etat joue-t-il vraiment son rôle ? Pas vraiment, selon maître Benguella.
«L'entrepreneur algérien n'est pas un opérateur du développement parce que ce rôle a longtemps été joué par l'Etat», explique l'avocat. En évoquant les choix politiques et l'évolution de la législation de ces 50 dernières années, il regrette que l'Etat ne soit pas dans son rôle de contrôle.
Administration inquisitrice
«L'administration a souvent une position inquisitrice au lieu de se limiter à réguler et appliquer notamment les dispositions fiscales pour une vraie redistribution des richesses», précise-t-il. La responsabilité de l'Etat est bien montrée du doigt.
Mais il y a aussi «la culture du travail, la formation et l'ouverture au monde», note Samir Hadj-Ali, expert-comptable, qui dirige un cabinet qu'il a hérité de son père et qui a rejoint l'organisation internationale Mazars en 2009.
Un exemple de réussite. La transmission d'entreprise entre générations est d'autant plus cruciale pour lui. «Beaucoup de conservatisme entoure cette question, les sujets de succession étant tabous en Algérie», explique-t-il. Elle détermine pourtant la transmission du savoir-faire. Mais quel impact sans ce fameux «environnement favorable» que tous s'accordent à souligner ? Aucun, c'est sûr.
Les PME représentent le moteur essentiel de la création de richesses et d'emplois.
Quelques petites notes d'espoir
Le gouvernement en semble bien conscient et multiplie les dispositions et les actions. Mais il y a comme un grain de sable, la machine a du mal à tourner.
Corruption ? Empire de l'informel ? Suprématie des importations ? Les pistes de réponses qui font de l'Algérie un environnement non propice aux affaires sont nombreuses. Pourtant, dans toute cette complexité politico-économique, certains arrivent à percer. Lyamine Zienouabde en fait partie et était là pour en parler. Inventeur et co-gérant de BIT BAIT, une entreprise qui commercialise des pesticides 100% naturels qui font un tabac, il est passé par la formule Ansej et a raflé plusieurs prix, dont celui de l'innovation en 2011.
Qu'en est-il des milliers d'autres entrepreneurs algériens qui échouent chaque année ? L'heure est à l'optimisme. Et seuls ceux qui ont réussi ont droit de cité. Autre exemple à suivre, celui de Zaâk Chalal, gérant de Redfabrique, une entreprise qui, quatre ans après sa création, vend ses services à de grandes firmes mondiales. «Nous avons recruté des ingénieurs algériens pour vendre des produits technologiques et des logiciels à l'international», explique-t-il.
Son audace l'a mené loin. Marhoun Rougab, 27 ans, gérant de l'agence de conseil en communication Allégorie, n'en manque pas et, lui aussi, était là pour faire part de son expérience. «Nous sommes partis de rien mon associé et moi, nous avons pris des risques et travaillé très dur, aujourd'hui, nous avons 17 clients à notre actif, nous multiplions les actions et nous sommes ouverts sur le monde», raconte-t-il avec entrain.
Omar Belhouchet, modérateur du débat, attentif à son dynamisme et à son franc-parler, finit par demander : «Mais quel est votre secret ?» Incisif et spontané, Marhoun répond : «Prendre des risques et bosser dur !» C'est aussi quelques sacrifices : «Pas de femme, pas de vie sociale», ajoute-t-il. De quoi faire une note d'humour et laisser quelques notes d'espoir.


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