Après avoir été détrônés par l'orge, voici que les blés vont, à la faveur de la nouvelle année agricole, reprendre la première place qui a toujours été la leur dans le niveau des récoltes. En effet, parce que céréale rustique, l'orge résiste mieux aux rigueurs de la sécheresse qui a sévi durablement en pays semi-aride qu'est le Témouchentois d'une part et d'autre part parce qu'elle s'écoulait plus avantageusement que les blés avant que ne sont entrées en vigueur les nouvelles incitations étatiques en faveur de ces derniers. Pour rappel, les prix garantis par l'Etat se montent à 4 500 DA/q de blé dur, 3 500 pour le blé tendre et 2 500 pour l'orge. Mais encore, c'est grâce aux nouvelles et favorables conditions climatiques que s'opère le changement. A cet égard, la campagne agricole 2012/2013 est marquée dès son entame par un scénario identique à celui de la précédente en matière de pluviosité. En effet, il a chichement plu pour ne pas dire pas en septembre, soit 11 mm. Puis en octobre ce sont 48 mm qui ont été enregistrés alors que ce mois de novembre ce ne sont pas moins de 110 mm ! Et comme 2011/2012 s'est conclue par de bonnes récoltes, les céréaliculteurs font montre d'un prometteur engagement. Pour le constater, il ne faut pas se fier aux labours car pour ce qui est de l'orge, ce sont seulement 25 000 ha qui ont été emblavés sachant que l'année passée ce sont 105 000 ha qui l'ont été. Pour ce qui est des blés, rien n'a été mis en terre. Il faudra en fait, après les dernières grosses pluies, attendre que le sol soit ressuyé, c'est-à-dire devenu moins bourbeux, pour que les engins puissent pénétrer les champs et les labourer. De la sorte, les techniciens ont jaugé les intentions des agriculteurs sur d'autres indicateurs. Ainsi, 60 000 q de semences toutes céréales confondues ont été enlevés auprès des CCLS contre seulement 40 000 l'année passée. Le fait que les agriculteurs recourent de plus en plus à des semences sélectionnées est le signe d'un nouvel état d'esprit. De même, pour ce qui est des engrais, presque pas utilisés auparavant au point que la céréaliculture était biologique, ce sont 32 000 q qui ont été enlevés. Pour ce qui est des engrais de couverture, ceux-là n'intéresseront les agriculteurs qu'en janvier/février au moment où leur besoin se fera sentir. Quant au crédit Rfig, il est l'objet d'un engouement remarquable puisque 800 agriculteurs se sont portés candidats à son obtention contre 320 en 2011/2012. Enfin, pour optimiser les récoltes, l'irrigation d'appoint va être initiée cette année au profit de 800 ha pour 200 agriculteurs qui possèdent des ressources hydrauliques avérées. Il leur sera accordé un crédit Ettahadi par le biais des banques ou fédératif par l'OAIC pour l'acquisition d'un équipement approprié pour le pompage et l'arrossage. C'est dire si du côté des techniciens de la DSA, on attend que les labours commencent pour éradiquer laâdoua (l'ennemie) que sont les plantes sauvages dans le langage des agriculteurs afin que «les moissons futures jetées aux sillons» soient indemnes de toutes autres graines que céréalières.