Les propositions de l'initiative citoyenne «Nabni pour une Algérie meilleure» semblent avoir de plus en plus de chances d'être adoptées par le gouvernement. «Les autorités ont accordé un accueil favorable aux propositions Nabni 2012, le président de l'APN, certains ministres et le président du CNES nous ont fait l'honneur de nous inviter pour une présentation», explique Rostane Hamdi, membre du comité de pilotage de l'initiative Nabni. Le rapport Nabni 2012 avait été finalisé au mois de juillet dernier et soumis à plusieurs institutions publiques pendant qu'un autre rapport, à l'horizon 2020, continuait à être fignolé par l'équipe. Le projet global du groupe est justement constitué de deux programmes qui touchent à présent à leur fin. Le premier, Nabni 2012, portait sur la proposition de 100 mesures concrètes et réalisables à court terme et a été finalisé et rendu public en juillet dernier. Le second, Nabni 2020, consistant en la préparation d'un plan prospectif à l'horizon 2020 visant des réformes beaucoup plus stratégiques, vient tout juste d'être clôturé. Si 2012 a été «une année de production, 2013 sera celle du débat citoyen. Nabni va prendre sa part de parole sur les questions intéressant l'avenir de l'Algérie. A côté d'autres acteurs, nous proposerons des idées au débat et solliciterons des réponses des parties prenantes concernées», explique encore Rostane Hamdi. Retour sur les origines de l'initiative L'idée était toute simple : sortir de l'inertie et «faire quelque chose» pour son pays. Nabni, initiative citoyenne et indépendante, est ainsi née autour d'une vingtaine de personnes en avril 2011. Des universitaires, des chefs d'entreprise, des experts économistes, des médecins et des fonctionnaires se sont regroupés pour élaborer des mesures capables de changer l'Algérie, de la rendre meilleure. Ils se sont réunis régulièrement pendant des mois pour travailler sur des thèmes économiques, sociaux, administratifs et politiques, voyant leur groupe s'élargir au rythme des rencontres. Leur premier objectif consistait en l'élaboration de 100 mesures à même d'améliorer le quotidien de chaque Algérien. Elles ciblent des problèmes précis auxquels des solutions minutieusement planifiées sont proposées, comme pour bien montrer du doigt la simplicité avec laquelle on peut répondre aux attentes des Algériens. A titre d'exemple, le projet «20 sur 20» : réduire d'au moins 20% la liste des documents requis pour chacun des 20 actes administratifs les plus demandés par les citoyens, ou encore le projet «n°19» qui vise la création d'un Fonds Algérie-2050 pour les générations futures dont les principes (transparence et non-utilisation avant le 1er janvier 2050) seront inscrits dans la Constitution. Il y a également le projet tout simple, «Idara.dz», avec la création d'un site internet qui permettrait aux citoyens de recenser les abus administratifs. Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts et le groupe a fait face à autant de rencontres constructives que de contraintes, autant d'encouragements que de scepticisme. Mais il a tenu le coup et est passé au deuxième volet de son initiative. Nabni 2020 qui vient tout juste d'être finalisé. Nabni mise sur le nouveau gouvernement Intitulé «Cinquantenaire de l'indépendance : enseignements et vision pour l'Algérie de 2020», il sera rendu public le 26 janvier 2013. «Il regroupe cinq thématiques autour desquelles la réflexion et le débat ont été organisés», note Zoubir Benhamouche, membre du groupe. Développement économique et création d'emplois, éducation, savoir et innovation, santé, protection sociale et lutte contre la précarité, vivre ensemble, urbanisme et culture, gouvernance de l'Etat et des institutions, autant de thèmes traités avec rigueur. «En 2012, le groupe Nabni s'est élargi à d'autres personnes, en Algérie à l'étranger. Nous avons passé de longs mois à travailler sur le rapport Algérie 2020, avons organisé deux cycles d'ateliers-débats publics et de nombreuses réunions de travail (tous disponibles sur YouTube). Parallèlement, nous avons fait une consultation interne pour décider de la suite à donner à l'initiative Nabni. Un consensus s'est clairement dégagé quant à la nécessité de poursuivre cette belle contribution, de renforcer notre présence comme acteur de la société civile et de capitaliser sur l'ensemble de nos propositions pour susciter le débat d'idées, échanger avec les parties prenantes au débat public et contribuer à identifier des solutions aux enjeux auxquels fait face notre pays», explique Rostane Hamdi. Et d'ajouter : «Les années qui s'annoncent seront capitales pour l'avenir de notre pays et l'apport de toutes les ressources est plus que nécessaire.» Le travail continue donc pour le groupe, qui mise sur le nouveau gouvernement : «Il y a un nouveau gouvernement et surtout un nouveau contexte économique et social. Le temps presse et l'iceberg – image de la fin de la prospérité que nous apporte les exportations d'hydrocarbures – est de plus en plus proche», note pour finir Rostane Hamdi, consultant en organisation, management et stratégie, membre fondateur de Nabni.
