L'opération de contrôle, annoncée par le ministre des Transports, Amar Tou, a été lancée au lendemain de la décision de la tutelle d'augmenter les tarifs, soit en début d'année. Le ministre des Transports, Amar Tou, a annoncé, samedi, en marge de la clôture de la session d'automne du Conseil de la nation, l'intensification des contrôles des bus de transport. Pas moins de 260 inspecteurs vont ainsi contrôler les bus à travers tout le territoire national, précisera le ministre dans une déclaration rapportée par Horizons. Tou a assuré que leur travail sera «d'abord pédagogique». Selon lui, «il n'est pas question de retirer aux conducteurs leur autorisation d'une manière inconsidérée. Mais, en cas de récidive, nous serons obligés d'aller vers le retrait de l'autorisation.» Selon le ministre, l'opération portera sur le «contrôle notamment de l'hygiène, des sièges, des espaces intérieurs et du respect des capacités et des arrêts.» L'opération de contrôle qui fera assurément sortir les fonctionnaires de la direction des transports de leur longue léthargie, a été lancée au lendemain de la décision de la tutelle d'appliquer les nouveaux tarifs, entrés en vigueur en début d'année. Certains transporteurs qui ont refusé d'appliquer les nouveaux tarifs sur certaines lignes de la périphérie auraient même été verbalisés. Mohamed Lazouni, président de l'association «Tarik Essalama», spécialiste reconnu, s'étonne que les autorités décident maintenant de lancer des opérations coup-de-poing, qui devraient être «périodiques et régulières». «L'opération de contrôle doit être menée par des contrôleurs et des inspecteurs bien connus. Mais la direction des transports se décharge de cette mission prévue dans la réglementation sur le simple citoyen. Le citoyen lambda est confronté à des tracasseries qui le dissuadent souvent de dénoncer une infraction. Son désarroi est encore plus grand quand le concerné remet en cause ses propos», relève le président de l'association. Ce dernier souhaite que le contrôle soit assuré convenablement par des fonctionnaires de la direction, formés dans une école à Batna. «Au lieu de se rouler les pouces et attendre que les citoyens viennent se plaindre, les inspecteurs doivent, comme c'est le cas ailleurs, assurer cette mission eux-mêmes. Les fonctionnaires assermentés rédigent des P-V qui font foi. Le mis en cause ne peut contester le contenu de ces documents. La preuve doit être apportée par celui qui a commis l'infraction», estime-t-il. En attendant une réelle prise en charge de ce segment par les directions des transports «bureaucratisées à l'excès», les usagers des transports rongent leur frein. «Avant d'engager un contrôle de l'hygiène des bus, il faut contrôler les conducteurs et les receveurs qui ne doivent pas exercer ce métier sensible», estime un usager.