L'exposition hommage est organisée à la Maison de la culture Rachid Mimouni de Boumerdès depuis le 12 février pour s'achever le 25 du même mois pour commémorer la dix-huitième année de la disparition de l'écrivain Rachid Mimouni. Le plus étonnant c'est que cette exposition n'a mis en avant aucun livre de Rachid Mimouni ni des livres racontant l'auteur, un des plus grands écrivains de la littérature algérienne. Quelques affiches sont exposées mettant en exergue quelques extraits de l'oeuvre de Rachid Mimouni. Sur les étales où sont exposés les livres aucun Rachid Mimouni ne s'y trouve. Le public constitué majoritairement d'étudiants car l'université de Boumerdès se trouve juste à quelques pas de là, est resté sur sa soif. Un jeune homme étudiant nous dit n'avoir jamais lu Rachid Mimouni et qu'il aurait souhaité trouver au moins un livre pour avoir une idée de l'auteur. Deux jeunes femmes, étudiantes en sciences politiques ne semblaient pas branchées sur la littérature. Interrogées, elles révélent qu'elles étaient plutôt en quête de livres «techniques» en rapport avec leur spécialité. Une autre jeune femme également étudiante quand nous lui parlons de l'auteur, nous répond d'un air désintéressé et nous montre un livre qui l'intéresse, il s'agit d'un livre qui raconte la région d'où elle est originaire… Le directeur de la Maison de la culture-Rachid Mimouni- nous explique que si les livres de Rachid Mimouni ne sont pas exposés, c'est que cela « est du au manque de livres dont souffre l'auteur sur le plan national ». Son argument : "absence héritée sans doute des années où les romans de Rachid Mimouni étaientt hautement censurés". Même, la bibliothèque de la Maison de la culture de Boumerdès souffre de ce manque, nous dira le responsable de la Maisond de la Culture. Lors de notre entrevue avec le directeur, il nous a annoncé la tenue d'un colloque (annuel) le mois d'avril prochain sur Rachid Mimouni. La Maison de la Culture de Boumerdès a déjà publié les actes d'un colloque de 2010 sur R.Mimouni en nombre de 2000 exemplaires et dont la majorité a été distribuée gratuitement aux visiteurs de la Maison de la Culture, selon le directeur. Mais rien ne justifie l'absence de ses livres...18 ans après sa mort dans une Maison baptisée en son nom et une exposition lui rendant hommage. L'expostition sur Rachid Mimouni se heurte donc à deux grands obstacles : l'intolérable absence de ses oeuvres et un public qui ne lit pas ou plutot un lectorat de circonstances. A l'entrée de la Maison de la Culture de Boumerdès, on est atiré par une affiche qui met en exergue un extrait du roman, le Fleuve détourné de Rachid Mimouni sorti en 1982: « tu reviens au pays bien après la fin de la fête, bien après que mes fanfares se sont tus. Tu aurais pu persister dans la voie de l'oubli ou comme Ali ton cousin, dans celle de l'inconscience. Ce sont aujourd'hui les seuls gages de sérénité. Mais tu veux savoir mon fils ta douleur sera grande ».