Les faits sont graves : trois employés, syndicalistes de l'Assemblée populaire communale de Nedroma, en l'occurrence Mohamed Zellit, Rouabhi Benslimane et Chafik Yousfi déclarent avoir échappé à une mort certaine, dans la soirée du 8 avril, lorsque le maire de la ville a tenté de les renverser avec son véhicule de type Laguna. « Cette nuit à 21 h 45, le président de l'APC, Mohamed Senhadji, s'est rendu coupable d'agression sur nos personnes, alors qu'il était à bord de son véhicule », expliquent-ils dans un rapport transmis au procureur de la République de la même ville. Les victimes, qui ont déposé plainte pour tentative d'assassinat, ont subi des blessures au niveau des membres inférieurs et des certificats de maladie leur ont été délivrés par le CHU Tlemcen : M. Zellit a eu une incapacité de travail de 15 jours et les deux autres, 8 jours chacun. Selon nos interlocuteurs, ce n'est qu'une semaine après cette agression que les services de la police de Nedroma les ont convoqués. « La nuit des faits, alors que nous souffrions de nos différentes blessures, les agents nous ont laissés poireauter au commissariat sans nous auditionner. La mort dans l'âme, nous avions dû quitter les lieux pour nous diriger vers l'hôpital. » Contacté, le P/APC rejette ces accusations et donne sa version des faits. « C'est simple, les faits se sont déroulés comme suit : je roulais, à un certain moment, je voulais éviter une mobylette et la situation voulait que je freine à leur hauteur. Il n'y a eu ni tentative d'assassinat ni quoi que ce soit. Quant à ces accusations, je me fie à Dieu. » A l'heure où nous mettons sous presse, les trois plaignants n'ont pas encore été auditionnés par la police, mais les plaintes sont déposées au niveau du procureur de la République...