Ils sont trois syndicalistes de Nedroma, qui seraient victimes d'une agression de la part du président de l'APC, qui crient au scandale. « Le 28 avril 2006, à 21h45, nous avons été victimes d'une tentative d'assassinat à la voiture dont l'auteur n'est autre que le maire de la ville. Une fois son acte accompli, il a fui, alors que nous étions vraiment en danger ». Faits rapportés par notre journal le lendemain. Aujourd'hui, les trois syndicalistes crient à la complicité de la justice qui, selon nos interlocuteurs, veut étouffer le dossier. « C'est une affaire criminelle, mais étrangement, le procureur de la République l'a qualifiée en correctionnelle. » Les victimes, et c'est de notoriété publique, contestent le fait que c'est le tribunal de Nedroma qui juge l'affaire, « ce n'est pas normal, le maire est de Nedroma, donc objectivement et légalement, c'est une autre instance judiciaire qui doit prendre en charge cette affaire », selon le document signé par les trois personnes et adressé au ministre de la Justice. « Le 8 juillet dernier, après une lenteur fastidieuse qui a caractérisé le traitement de ce dossier, curieusement, le procureur de la République a pris la décision de regrouper les trois plaignants dans un même dossier, alors que chacune des victimes a déposé individuellement une plainte (références des plaintes mentionnées sur le document en question) ». Selon MM. Zellit Mohamed, Yousfi Chafik et Rouabhi Benslimane, ce procédé « est en faveur de l'accusé, et nous considérons cette façon de faire comme un privilège accordé au maire. » Les victimes, en outre, affirment que « cette affaire est passée en audience le 20 septembre dernier sans qu'elles reçoivent des convocations. » En fin de compte, les syndicalistes croient dur comme fer que la justice veut favoriser l'accusé d'où leur demande au ministère de la Justice de dépêcher une commission d'enquête et l'intervention rapide pour éclaircir cette situation. « Nous ne demandons que l'application de la loi », concluent-ils. Au lendemain de cette agression, nous avions voulu connaître la version de M. Senhadji, président de l'APC incriminé. Celui-ci avait alors déclaré que « c'était un malheureux accident et que l'ampleur que certaines parties veulent donner à cette affaire avait des desseins inavoués. » Cette affaire rocambolesque est toujours instruite par le parquet. L'avenir lèvera sûrement le voile sur tous ses contours...