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Le spectre du chômage
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Publié dans El Watan le 08 - 04 - 2013

On n'écrira jamais assez sur la problématique du chômage dans notre pays. C'est le premier fléau qui menace la stabilité et la sécurité nationales. Il se situe en tête des préoccupations des citoyens, bien avant la seconde détresse du logement. Un salarié peut louer une habitation modeste, en espérant résoudre son problème de logement plus tard. Mais un chômeur cesse de rêver, se sent inutile, trahi et son espoir brisé. Il serait prêt à tout pour se venger contre la société qui l'a exclu. Il s'accrocherait à n'importe quel mouvement politique qui lui donnerait la moindre lueur d'espoir.
Mais avant d'essayer d'éradiquer le phénomène, il faudrait comprendre ses causes, ses mécanismes et donc ses perspectives. L'adage «peu de connaissances sont de dangereuses connaissances», n'a jamais été aussi vrai que dans le contexte du traitement du problème de chômage. Nous allons voir que ce sont les meilleures volontés de sauvegarder l'emploi coûte que coûte qui créent le plus de chômage. Les erreurs de politique macroéconomique se payent également très cher : d'où la nécessité de s'entourer du maximum de précautions lors de leur élaboration.
Causes profondes de l'enracinement du chômage
Tout phénomène social a des causes historiques multiples et variées. Nous n'allons pas dans ce contexte en évoquer tous les fondements et leurs ramifications. Il serait plus judicieux de rappeler simplement les origines les plus récentes. On pourrait lister un échantillon des causes les plus importantes qui avaient induit une généralisation du sous-emploi, dont souffrent toutes les couches de la population. Les statistiques prodiguées dans ce domaine sont de peu d'intérêt pour comprendre et lutter contre le phénomène. Nous avons des milliers de dossiers d'investissements capables de créer des millions d'emplois gelés dans les labyrinthes administratifs.
La libération des initiatives est incontournable pour créer de la richesse et de l'emploi. Tant qu'on ne passe pas d'une administration bureaucratique à une administration experte, gérée par objectif, ce sera toujours le cas. Le deuxième problème concerne les choix erronés de politiques macroéconomiques. La relance par les infrastructures crée peu d'emplois et surtout des postes de travail précaires qui cessent dès que l'Etat n'a plus de ressources. Nous avons montré à maintes reprises que l'investissement dans la création d'au moins 500 000 nouvelles PME/PMI aurait permis de ramener le taux de chômage à moins de 3%, en réduisant les importations de plus de 50% et de fournir des taxes à l'Etat pour développer les infrastructures. Mais les infrastructures ne fourniront pas de taxes pour créer des entreprises.
Nous aurions dû consacrer tout au plus 20% des montants de la relance aux infrastructures et non 90%. Nous payons cher l'erreur d'injecter massivement de l'argent dans une économie qui ne sait pas l'utiliser, mais qui est structurée pour le dilapider. Une troisième cause se situerait au niveau des financements. On préfère orienter les ressources vers l'importation plutôt que la production de biens et services au niveau national. Tant que l'acte d'importer est plus motivant que l'acte d'investir, le fléau du chômage sévira dans notre pays. Lorsqu'on s'improvise économiste, on détruit son pays en croyant l'édifier, et en toute bonne conscience. On croit défendre l'emploi, les travailleurs et le bien-être social alors que l'on contribue à la ruine de l'économie. Un simple exemple illustre ceci.
Beaucoup d'économistes et de politiciens refusent de laisser partir en faillite ou de privatiser les entreprises publiques défaillantes (les bonnes on peut les garder). Ces «mauvaises entreprises» emploient à peu près 300 000 personnes et produisent pour 10 milliards de dollars d'output. Les crédits non remboursés et toutes sortes d'assainissements auraient coûté au moins 60 milliards de dollars depuis 1990. Si on avait injecté cet argent pour créer de nouvelles entreprises et financer celles qui réussissent (publiques ou privées), on aurait créé au moins 4 millions d'emplois et une capacité de production minimale de 50 milliards de dollars. Voilà où nous mène le charlatanisme économique.
Créer de l'emploi : les urgences et le long terme
Maintenant le mal est fait. Rien ne sert de se lamenter sur les milliers d'erreurs de politiques économiques qui ont été faites. Quelques bonnes décisions ont été prises également (fonds de régulation, sécurisation des avoirs, quelques projets stratégiques). Mais dans l'ensemble, il y a eu trop de ratages. Il y a des urgences qu'on ne peut pas ignorer. Les universités, les instituts de formation professionnelle et l'éviction scolaires libèrent plus 380 000 personnes par an dont plus de 80% ne trouvent pas preneurs, certains cherchent un emploi depuis plus de dix ans. Ils ne comprennent pas que ce sont les financements des importations, les blocages de projets et les assainissements sans fin des canards boiteux publics qui sont responsables de leur situation.
Et en plus, ils subissent des vexations administratives à répétition. L'idée de créer des entreprises d'utilité publique temporaires pour ceux qui ont attendu longtemps, se justifie par le sceau de l'urgence.
On peut penser au reboisement, à la viabilisation de périmètres agricoles, aux travaux d'aménagement, aux TIC. Mais sur les moyen et long termes, ce sont les techniques universelles qui doivent prévaloir : créer un incubateur et une pépinière par commune, dans les lycées, les universités et les centres de formation professionnelle. Les prochains plans de relance doivent être orientés vers l'amélioration qualitative des ressources humaines et canaliser le maximum de ressources pour créer au moins 500 000 nouvelles PME/PMI, en plus de financer les bonnes entreprises productives publiques et privées.
Nous avons besoin d'une ingénierie financière pour transformer nos banques commerciales publiques en banques d'investissement. Il faut libérer les initiatives, les projets gelés et le génie créateur de notre peuple. Il faut gérer notre macroéconomie avec des outils modernes : nous sommes l'un des rares pays où on décide sans simulateur. Ce dernier aurait viré au rouge si on lui avait suggéré d'analyser la conséquence de l'assainissement en cours qui coûterait dix milliards de dollars. Nous avons besoin de nous doter, comme les pays émergents, d'une institution cerveau pour piloter toutes ces réformes, bien sûr sous contrôle politique. Au lieu de cela, nous avons un bricolage qui gèle les initiatives et le génie algérien.


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