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Tunisie : Moncef Marzouki en campagne électorale ?
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Publié dans El Watan le 14 - 04 - 2013

La conférence que le président de l'Exécutif transitoire tunisien, Moncef Marzouki, a présentée vendredi soir à l'Institut du monde arabe
à la faveur de la sortie de son ouvrage, L'invention d'une démocratie. Les leçons de l'expérience tunisienne, aux éditions La Découverte, s'est déroulée dans un climat extrêmement tendu, entourée de marques de mécontentement tant aux abords qu'au sein du bâtiment, à l'endroit d'un président de plus en plus contesté et critiqué.
Paris
De notre correspondante
Au-delà des mensonges des réseaux sociaux, des critiques vous sont adressées, votre allié Ennahda est accusé de jouer un double jeu et de protéger les salafistes, d'où l'idée que votre alliance peut être dangereuse pour la démocratie. Il vous est reproché aussi d'avoir reçu une délégation des Ligues de protection de la révolution.» Le débat, qui s'annonce électrique, est ainsi lancé par l'animateur de la conférence et éditeur du livre de Moncef Marouzki, le patron de La Découverte, François Gèze.
«Ma fonction fondamentale est d'apaiser les tensions», se défend Moncef Marzouki, «j'ai reçu les représentants de tous les spectres de la société tunisienne, même les salafistes». «C'est le rôle d'un président de la République.» Et d'affirmer qu'il tient le même langage à tous ses interlocuteurs qu'il reçoit tous les vendredis, à savoir que la situation de la Tunisie est fragile. Quant à l'alliance avec Ennahda, ce n'est pas une alliance «tactique», affirme-t-il et il renvoie à la réunion à Aix-en-Provence en 2003 qui avait regroupé des laïques progressistes et des islamistes d'Ennahda et qui avait débouché sur la déclaration de Tunis portant sur un «Etat civil, l'égalité entre hommes et femmes, les libertés publiques, la démocratie…
Il n'y a de ce fait aucune surprise à ce qu'ils aient accepté ces principes huit ans plus tard», écrit Marzouki dans son livre. Et de rappeler oralement, vendredi, qu'«en 2011, l'alliance avec Ennahda était incontournable, sinon c'était condamner le pays au chaos». Et d'ajouter : «Je ne défends pas Ennahda. Parmi les islamistes, il y a des démocrates. Pourquoi les extrémistes de gauche se disent démocrates et pourquoi les islamistes ne le seraient pas ? Ennahda déclare adhérer à la démocratie. Ce n'est pas un double discours, c'est un discours multiple. Il y a bien les démocrates chrétiens, pourquoi n'y aurait-il pas des démocrates musulmans. Il faut sortir des idées simples.»
Concernant l'assassinat du militant de gauche, Chokri Belaïd, Moncef Marzouki affirme que «la police est sur les dents, je suis derrière le ministre de l'Intérieur pour que l'on retrouve l'assassin. Je ne peux pas en dire plus». Et un peu plus tard : «On sait que c'est un groupe salafiste isolé qui est responsable de l'assassinat de Chokri Belaïd. Le bruit a couru qu'il a franchi la frontière algérienne, les autorités algériennes nous ont assuré que s'il venait à être intercepté, il serait remis aux autorités tunisiennes, il y a une étroite coopération entre l'Algérie et la Tunisie en matière de terrorisme.»
«Une marionnette entre les mains d'Ennahda»
Quant à la liberté d'expression, «est-ce choquer, humilier. Dans une société, quelle qu'elle soit, il y a des règles, des valeurs qu'il faut respecter. Je ne veux pas entrer dans une discussion philosophique. Nous avons hérité d'un pays qui a été détruit par trente ans de dictature, on est en train de tout reconstruire. Il y a un principe de réalité. La transition tunisienne est la moins coûteuse, la plus spécifique, une des plus rapides, sinon la plus rapide. Nous travaillons jour et nuit à des programmes socioéconomiques : lutte contre la corruption, projets d'économie solidaire et alternative sur le modèle brésilien… On ne règle pas le problème du chômage en deux ans. C'est un pays qui avance, vite, mais il faut attendre les résultats dans cinq ans».
Depuis la salle, il lui est reproché d'être complaisant envers les salafistes, pour l'impunité dont ils jouiraient et de favoriser l'islamisation de la société. «Nul n'est plus soucieux que moi pour que la Tunisie ne tombe pas dans un extrémisme ou un autre, et de la protection de tous vos droits. Je veux éviter la confrontation entre deux Tunisies. Je veux protéger vos droits en les négociant avec l'autre partie.» «Nous sommes conscients du danger que représente le salafisme, un danger essentiellement pour l'image de la Tunisie, il n'est un danger ni pour l'Etat ni pour la société, la société est médiane. Il ne s'agit pas de le traiter en poursuivant la politique de Ben Ali qui s'est montrée inefficace, il faut une politique multisectorielle : par le développement de l'économie, de l'éducation.
Ce sont des Tunisiens, des humains. Je suis responsable de la réunion de tous les Tunisiens, y compris ceux qui sont à la marge.» Par ailleurs, Marzouki se défend d'avoir conditionné la protection de la veuve de Chokri Belaïd à une acceptation de la part de celle-ci des condoléances du président de l'instance exécutive provisoire. «Je m'inscris en faux contre ce mensonge qui s'ajoute à tous les mensonges qui circulent sur ma personne. J'ai offert ma protection à des adversaires politiques qui parcourent le pays pour me dénigrer.» «Monsieur le président provisoire, l'interpelle une jeune universitaire, j'ai voté pour vous, j'ai cru en vous, mais vous avez agi et légitimé un Etat de non-droit, recevoir des représentants des Ligues de protection de la révolution, c'est légitimer ce climat de violence. Aujourd'hui, je vous juge sur vos actes et je ne voterai plus pour vous.»
A la sortie de la salle, plusieurs jeunes Tunisiens ne cachent pas leur colère et leur déception : «Il a vendu son âme, il leur a donné une reconnaissance.» «C'est une marionnette entre les mains d'Ennahda.»


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