Les robes noires scandaient des slogans appelant à la réouverture de la frontière, face à des jeunes en route vers la plage, croyant au tournage d'un film de fiction. Près de 200 avocats d'Algérie, du Maroc et de Libye, qui participaient à un congrès arabe à Casablanca, se sont rassemblés, samedi dans l'après-midi, sur les berges de l'oued Kiss, séparant les localités balnéaires de Marsat Ben M'hidi (Algérie) et Saïdia (Maroc), pour exiger la réouverture de la frontière terrestre entre les deux pays fermée depuis 1994. Conduite par le secrétaire général de l'Union des avocats arabes, le Libanais Omar Ezzine, la délégation, transportée dans un bus de l'équipe de football du Mouloudia d'Oujda et accompagnée d'un grand nombre de journalistes marocains, s'est massée en face de la route menant à la plage de Marsat Ben M'hidi pour scander des slogans appelant à la réouverture des frontières. Prenant la parole, Me Ezzine dira que son «institution va constituer des commissions dont les rapports finaux seront transmis à l'Algérie, au Maroc et aux organisations internationales officielles pour exiger la réouverture de la frontière qu'aucun prétexte ne peut maintenir fermée». Pendant près d'une heure, ce speech a été vécu par les Algériens comme le tournage d'un film de fiction, tant de l'autre côté de la barrière, un cordon sécuritaire de sa majesté veillait au grain. Ce forcing, encore un, confirme, si besoin en est, que les autorités marocaines exploitent toutes les opportunités pour tenter de faire la pression sur leurs homologues algériennes. Qu'ils soient artistes se produisant sur le sol chérifien, sportifs, avocats ou simples touristes, les Algériens, en particulier, sont «suppliés» à appeler à l'ouverture de la frontière…