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Madiba l'Algérien
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Publié dans El Watan le 14 - 06 - 2013

L'état de Nelson Mandela, 94 ans, hospitalisé depuis samedi dernier suite à une quatrième infection pulmonaire, reste préoccupant. Si tout le monde connaît le héros de la lutte contre l'apartheid, son histoire avec l'Algérie reste peu connue. Retour sur une relation discrète mais cruciale entre deux pays.
Lundi 10 juin. 14h45. «Nous avons perdu aujourd'hui une des personnes les plus importantes et éminentes de notre monde. Repose en paix Nelson Mandela.» La fausse alerte est lancée par Rafael Nadal, octuple vainqueur de Roland-Garros, sur les réseaux sociaux. Une erreur au regard de la (dés)information relayée plus de 4000 fois par les internautes. Pour l'heure, celui-ci est toujours hospitalisé, dans un état grave mais stable et il répond positivement à son traitement. C'est du moins ce qu'a affirmé mercredi soir Mac Maharaj, porte-parole de la présidence en communiquant son bilan de santé face à une population qui retient son souffle.
«Le décès éventuel de Mandela fait peur. On ne se fait pas d'illusion, mais comment gérer un nouveau chapitre dans l'histoire du pays sans lui ? C'est lui et son combat qui ont bâti les valeurs sur lesquelles la nouvelle Afrique du Sud est fondée, et il est certain que perdre le “Père de la nation“ provoquera un profond choc au sein de notre société. Une fois parti, ces valeurs persisteront bien sûr, mais le deuil national sera sans précédent. C'est quand même lui qui unit toutes les sphères de la société sud-africaine, qui reste même aujourd'hui très divisée», se désole Maxime, jeune Sud-Africain. Le créateur de la nation «arc-en-ciel» jouit en effet d'une popularité sans égale au sein de son pays qui l'élève au statut de héros, et ce, du fait de son engagement politique sans concession depuis les années 1960. Le même engagement qui le mène à l'emprisonnement en 1963 mais également à solliciter l'aide de l'ALN puis des autorités algériennes qui lui assurent un soutien logistique et financier.
Fronde
Il se lie d'amitié avec Ahmed Ben Bella après sa libération et exprime «ses sentiments de reconnaissance à l'égard de l'Algérie, sentiments manifestés au président Liamine Zeroual rencontré lors d'un sommet de l'OUA», selon Nourredine Djoudi, diplomate, qui a été l'interprète de Nelson Mandela lors de sa venue en 1962 et qui décrit un homme d'une «impressionnante détermination». C'est cette même détermination qui lui permet de renverser le régime d'apartheid, et de devenir par la suite le «dirigeant à même de regrouper Noirs, Blancs et Asiatiques comme composantes enfin réconciliées et indissociables d'un même peuple».
Entre 1963 et 1990, l'Algérie assure une formation militaire aux membres de l'African National Congress (ANC) tout en menant une fronde diplomatique contre l'apartheid à l'Organisation de l'union africaine (OUA) ainsi qu'à l'ONU. Autant de raisons qui mènent celui que l'on surnomme Madiba, après sa libération, à se rendre en Algérie pour son premier voyage en mai 1990 à l'occasion duquel il prononce ces mots : «C'est l'Algérie qui a fait de moi un homme», un signe fort en hommage à la nation algérienne.
Lors de sa visite en avril dernier à Alger, le président Jacob Zuma a tenu à rappeler son attachement pour les relations qu'entretient son pays avec l'Algérie, et ce, avant même l'indépendance de cette dernière. Il est clair que Nelson Mandela aura été un personnage-clé dans l'élaboration et le maintien de ces relations. D'ailleurs, un petit clin d'oeil de l'histoire a voulu que l'équipe nationale algérienne de football renoue avec la Coupe du monde en 2010, en Afrique du Sud, après une longue absence de vingt-quatre ans.
Mandela fait son cinéma
DJ Big Driis the Londoner. Ce n'est pas le nom du prochain David Guetta mais celui sous lequel l'acteur Idris Elba enflamme les dancefloors londoniens. Pourtant, c'est dans les décors de la tristement célèbre prison de Robben Island, en Afrique du Sud, qu'il interprète le rôle de Nelson Mandela, dans le biopic Un long chemin vers la liberté. Adapté de l'autobiographie du même titre et écrite par Madiba, il retrace sa vie de sa naissance à 1990, année durant laquelle il est libéré. Le réalisateur, Anant Singh, se dit «honoré d'avoir obtenu l'autorisation de Madiba pour porter à l'écran la magnifique histoire de sa vie». Si l'université de Pennsylvanie a qualifié le livre d'«émouvant, convaincant et inspirant», il faudra attendre novembre 2013 pour savoir si le film est à la hauteur de cet «indispensable de l'histoire de l'Afrique du Sud».
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Nourredine Djoudi. Interprète de Mandela et ancien ambassadeur d'Algérie en Afrique du Sud : les mêmes souffrances, les mêmes luttes
L'intérêt de Mandela pour l'Algérie ne date pas de sa première visite dans notre pays. Au cours de nos discussions, Mandela avait démontré qu'il avait une connaissance assez claire de l'histoire du mouvement national algérien. Petite anecdote, mais ô combien significative : assistant à un défilé d'une section de l'ALN commandée par le frère Soudani à l'intérieur de la base Ben M'hidi, il s'est écrié : «Voilà enfin un vrai pays frère où un officier noir commande une unité de combattants blancs !» Alors que nous discutions, Mandela, Ben Bella et moi, j'ai eu conscience de voir défiler sous mes yeux une tranche de l'histoire de la lutte de Libération de l'Afrique.
Voilà deux vieux combattants, l'un de l'extrême nord et l'autre de l'extrême sud de l'Afrique, tenant le même langage, partageant les mêmes émotions et symbolisant en quelque sorte l'unicité du continent, tous deux symbolisant chacun à sa manière deux peuples séparés par toute la longueur d'un continent, mais intimement liés par les mêmes souffrances passées, les mêmes luttes et les mêmes espoirs pour l'avenir. Toutefois, les relations entre Mandela et les dirigeants algériens ne se mesurent pas à l'aune des rencontres publiques. L'important c'est que Mandela, selon ce qu'il m'a affirmé, a toujours vu dans les dirigeants algériens des hommes nés et héritiers de la glorieuse lutte de Libération nationale. L'estime, le respect et l'amitié n'ont pas nécessairement besoin de s'exprimer sous le feu des projecteurs.
Joseph Kotane. Ambassadeur d'Afrique du Sud en Algérie : les deux pays partagent un lien fort
Les fortes relations entre les deux pays remontent au temps où l'Algérie avait juste vaincu le colonialisme français et que l'ANC avait juste commencé sa lutte armée contre l'apartheid. En 1961, Ben Bella a été libéré de prison en France et Nelson Mandela a personnellement été invité à participer à son investiture en tant que Président de la nouvellement libre Algérie. Avec la chute de l'apartheid et la victoire des forces démocratiques d'Afrique du Sud soutenues par la communauté internationale, les relations Algérie-Afrique du Sud n'ont eu de cesse de s'intensifier au cours des 50 dernières années pour atteindre le niveau de partenariat stratégique que l'on connaît aujourd'hui. La coopération bilatérale entre les deux pays continue de produire des résultats positifs, en témoigne la participation de groupes sud-africains aux activités sportives et culturelles en Algérie. Les visites récentes en Algérie de la ministre sud-africaine déléguée au Commerce et à l'Industrie, Mme Elizabeth Tabethe, et du président de l'Afrique du Sud, Jacob Zuma, sont un argument en faveur du lien fort que partagent les deux pays.
Rédha Malek. Ancien Premier ministre : l'Algérie est pour lui un modèle et un soutien
Nelson Mandela est un personnage très important pour l'histoire de l'Algérie. Il a soutenu le mouvement indépendantiste dès ses débuts en 1954 et a toujours vu en l'Algérie un modèle et un soutien. Il a d'ailleurs reçu sa première formation militaire en Algérie et c'est ici qu'il a découvert la première base militaire de sa vie, de l'intérieur. L'Afrique du Sud a toujours été un pivot de la politique étrangère algérienne comme en témoigne l'exclusion de l'Afrique du Sud par l'Assemblée générale de l'ONU proposée et obtenue par Abdelaziz Bouteflika, alors ministre des Affaires étrangères, en 1974. Cette action diplomatique démontre l'engagement de l'Algérie en faveur de Mandela et de son action anti-apartheid. Je ne l'ai connu que très peu à titre personnel, mais de mes souvenirs et surtout de ceux qui l'ont davantage côtoyé, il a toujours fait preuve de beaucoup d'honnêteté, de courage et surtout de dévouement pour son pays qui n'en serait probablement pas là aujourd'hui, sans lui.


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