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Les chiffres alarmants de la déperdition scolaire
Les inégalités et la pauvreté pointées du doigt
Publié dans El Watan le 17 - 08 - 2013

Le taux des redoublants au primaire varie entre 8,7 et 15,1%. Pour certains parents enquêtés, l'école n'est pas rentable et ne permet pas à l'élève de s'épanouir économiquement, une fois finies les études.
Un groupe de travail du Conseil des lycées d'Algérie a réalisé une étude sur la déperdition scolaire.
500 000 élèves sont éjectés annuellement des bancs de l'école. Le CLA explique les raisons de cet échec. L'étude qui vient d'être rendue publique a été réalisée en collaboration avec des enseignants, d'anciens élèves au chômage «car ayant connu le phénomène de déperdition, leurs points de vue donneraient plus de lumière». Des parents d'élèves ont été approchés du fait de leur responsabilité dans l'éducation des enfants. Des élèves et étudiants ont également constitué ce groupe témoin.
L'étude révèle qu'au niveau du primaire, le nombre de redoublants en moyenne augmente au fur et à mesure que l'on avance dans les classes et varie de 8,7% de la première année primaire à 15,1% la cinquième année primaire. «Il y a aussi une disparité sexuelle au niveau de la déperdition scolaire. Dans les trois premières années, les garçons redoublent plus que les filles et dans les trois dernières années, l'ordre s'inverse», constate le groupe de travail, qui indique que «sur 1000 enfants entrés en première année primaire, seulement 850 atteignent la classe de cinquième année. Les autres sont mis hors de l'institution en raison d'insuffisance de rendement scolaire ou pour une autre cause sociale». Dans l'enseignement secondaire, les taux de déperdition ne sont pas moins élevés.
Au niveau supérieur, la même remarque est pertinente. Les taux qui varient, selon les filières et le sexe, restent tout de même élevés, constate la même étude.
«Le constat général qui se dégage est que les taux d'abandon, de redoublement dans les établissements et universités restent élevés comparativement à d'autres pays», conclut le CLA. «L'Etat devra revoir les programmes d'enseignement, les modes d'évaluation pour en faire une école moins sélective, car le système actuel n'est pas adapté à nos besoins et contient des obstacles à la bonne poursuite des études», propose le CLA. Dans le même sens, il faudra multiplier les filières de formation selon les besoins, accroître l'accessibilité de l'école par la multiplication des infrastructures d'accueil et aussi des matériels de formation qui accompagner ces efforts, suggèrent les auteurs de cette étude.

L'école algérienne coûte «excessivement cher»
Les inégalités sont encore très fortes. Les enfants de cadres, appartenant à la catégorie sociale favorisée, poursuivent plus longtemps leurs études et réussissent globalement mieux que ceux des catégories populaires. L'étude note «une certaine corrélation entre niveau d'études des parents, position professionnelle et revenu». Plus le niveau d'études des parents est bas, plus leur position professionnelle sera moins importante et plus les revenus seront faibles. En même temps, le niveau d'éducation des parents devrait influencer négativement sur l'intérêt que l'on porte sur la scolarité de l'enfant. «Il devrait également en outre défavoriser un contexte culturel contribuant à un développement intellectuel de l'enfant», relève le CLA.
A cela on peut ajouter que si les modes d'évaluation sont trop sélectifs, avec un manque d'infrastructures d'accueil et des filières ou des programmes non adaptés aux besoins de notre société, les taux d'abandon et de redoublement ne feront que croître.
La première cause est que l'école algérienne coûte excessivement cher. Or, la plupart des déperditions sont d'ordre économique. La situation économique de la majeure partie des parents d'élèves ne leur permet pas la scolarisation d'un élève qui nécessite un investissement financier considérable. En plus de la scolarité viennent se greffer l'achat de fournitures scolaires, les frais de déplacement, la tenue pour honorer chaque année... Le faible revenu des parents d'élèves conjugué aux coûts élevés de la scolarité constituent un facteur majeur de déperdition scolaire.
A cela s'ajoute la représentation que les parents se font de l'école. Pour certains parents enquêtés, l'école représente la principale clé de développement et de promotion sociale de l'individu et, à travers lui, celle de sa famille et de la nation entière. Cette image positive que la plupart des parents instruits ont de l'école fait que ces derniers encouragent leurs enfants à pousser le plus loin possible les études. Ce qui peut amenuiser le taux de déperdition scolaire. Par contre, pour d'autres parents questionnés, notamment certains commerçants, l'école n'est pas rentable et ne permet pas à l'élève de s'épanouir économiquement une fois finies les études. Cette perception négative de l'école amène ces parents à retirer à la moindre occasion leur enfant de l'école. Cette attitude est adoptée par les élèves qui ont cette vision, d'où le découragement et le manque d'intérêt pour les études. La conséquence est l'abandon et l'exclusion pour insuffisance de rendement ou mauvaise conduite.
Le taux de déperdition ne fera que progresser de façon fulgurante, estiment les auteurs de l'étude. Le désintérêt des parents et des élèves qui ne voient pas en l'école la source de réussite économique, garantie de promotion sociale, constitue ainsi une des causes d'abandon, des exclusions des élèves avant la fin des études. Le CLA note, entre autres causes, «la mauvaise compagnie».

Les filles moins «gâtées»
Selon la même source, les corvées ménagères dont s'occupent les filles dès leur jeune âge ont un impact «non moins considérable qui influence négativement sur leur rendement scolaire». Les filles restent ainsi en retrait, à accepter la supériorité masculine et à s'y soumettre. «Tandis que le garçon joue au chef de famille, la fille s'occupe des enfants en bas âge, aide sa mère dans les corvées ménagères. Ce qui influe négativement sur les résultats scolaires des filles qui n'ont pas assez de temps pour étudier», constate le CLA.
Le syndicat estime que la perception «religieuse» de la scolarisation de la fille est associée dans certains cas à la déperdition scolaire. «Certains parents préfèrent que leurs filles écourtent les études de crainte de voir l'école leur inculquer des valeurs et des comportements contraires aux prédictions religieuses. Ces filles se voient obligées d'abandonner l'école pour, souvent, des mariages précoces dans le but de préserver l'honneur de la famille et les valeurs religieuses.» D'ailleurs, certains enquêtés nous ont fait savoir qu'ils préfèrent voir leurs filles à l'école coranique qu'à celle «coloniale», qui déprave et désoriente, révèle la même source.


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