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Réaction après le décès de la mamie du raï
L'égrillarde retrouve ses « nouars »
Publié dans El Watan le 17 - 05 - 2006

Rimitti est retournée définitivement dans son jardin de « nouars ». A Paris, ceux qui l'ont côtoyée gardent l'image d'une chanteuse rebelle, au verbe égrillard et direct.
Une femme de cœur, toujours rongée par la honte et la timidité d'apparaître en public ou dans certains endroits non conventionnels. « Elle n'aimait pas chanter là où les gens pouvaient la reconnaître, rapporte Mohamed Allalou, ancien animateur de la Chaîne III et ami de la défunte artiste. Elle cherchait à se débarrasser de cette mauvaise réputation qui lui collait injustement à la peau. » Allalou se souvient du jour où il est parti lui remettre une invitation pour animer un concert au Parlement européen de Strasbourg. C'était en 1995. « Elle ignorait même ce que ‘‘Parlement européen'' voulait dire. Elle vivait dans un minable hôtel du 10e arrondissement de Paris. La chambre était minuscule. Meublée d'un lit, d'une petite armoire, d'une valise et d'un réveil, le décor donnait l'impression d'une femme toujours sur le point de départ. » Après de longues discussions, Rimitti accepte enfin d'aller chanter à Strasbourg. Mais pose, tout de même, deux conditions. Dans la première, elle demande au Parlement européen de lui verser des arrhes en espèces. Chose, en principe, qui ne se fait jamais. Dans la seconde, elle fait savoir qu'elle refuserait, sur place, toute rencontre avec la presse. « Attention ! Journalistes zigzag, wallou », répétait-elle à Allalou durant tout le trajet. « Autrement dit, je ne ferai aucune interview. » Il y a aussi cette anecdote où Rimitti avait refusé de chanter deux fois de suite dans une même salle parisienne. Pour lui faire changer d'avis, son manager n'avait comme solution que de lui annoncer que le concert allait enfin avoir lieu dans autre une ville, située en province. Rimitti accepte donc la nouvelle proposition, obligeant, cependant, son accompagnateur à faire quatre fois le tour du périphérique parisien pour lui faire croire que la ville était vraiment loin. Pourtant, Rimitti se retrouvera, sans se rendre compte, dans la même salle où elle avait chanté quelque temps auparavant. Pas loin de son domicile. « Ne sachant ni lire ni écrire, elle n'avait tout simplement pas reconnu les lieux. » Dotée d'une voix rauque et d'un souffle interminable, Rimitti est arrivée en France en 1978. Pour survivre dans un milieu artistique hostile, elle écume les bars arabes de Paris. Elle chante la misère, l'exil, les amours trahis et le sexe. Elle se produira dans ces milieux lugubres des années durant, avant qu'enfin des producteurs reconnaissent ses talents d'artiste et la tirent de cet environnement obscur. Reconnue comme mère spirituelle du raï, cheikha Rimitti sort enfin de l'ombre et enchaîne concerts sur concerts dans de prestigieuses salles françaises et internationales. Meziane Amaïche, directeur du Cabaret sauvage, se souvient du dernier spectacle qu'elle a donné à la salle qui porte le même nom. « Elle ne voulait pas s'arrêter malgré les multiples signes envoyés par son manager. Trois rappels n'ont pas suffi pour se déconnecter de son public. Il fallait que son manager monte sur scène pour la contraindre d'arrêter le spectacle. » Marqué par sa générosité, sa finesse et sa gentillesse, le directeur du Cabaret sauvage trouve cheikha Rimitti surprenante sur scène. « On sait quand elle commence, mais on ne sait jamais quand elle finit. Même ses musiciens la redoutent car ils ignorent où elle peut les emmener. » Spoliée et imitée à outrance, cheikha Rimitti avait la haine contre certains chanteurs raï qui n'avaient aucun scrupule à lui voler paroles et musiques. Elle qui n'a jamais reçu les honneurs de l'Algérie et qui aime dire que « c'est le malheur qui m'a instruit. Les chansons me trottent dans la tête et je les retiens de mémoire. Pas besoin de stylo ni de papier. » Houria Aïchi, qui a animé avec elle des concerts à Séville, en Espagne, se dit attristée et surprise par le décès de la mère du raï. « Je fus frappée par sa simplicité en tant que femme traditionnelle algérienne. Sa voix rauque et ses propos rudes et crus m'ont rendue à l'évidence de la réalité de la vie et de la musique du terroir. »

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