Des murs fissurés, des escaliers en marbre cassés, des ascenseurs à l'arrêt utilisés comme dépôts à ordures, des vitres de cage d'escalier brisées, des cours intérieures devenues des dépotoirs… Mais, en revanche, des appartements retapés à coups de millions, qui jurent avec le reste. Des immeubles grand standing, datant tous de l'époque coloniale, affichent une détérioration extérieure de plus en plus criarde. Des murs fissurés, des escaliers en marbre cassés, des ascenseurs à l'arrêt utilisés comme dépôts à ordures, des vitres de cage d'escalier brisées, des cours intérieures devenues des dépotoirs… Mais, en revanche, des appartements retapés à coups de millions, qui, hélas, jurent avec le reste. Des résidants passent leur temps à déverser, sous le regard indifférent des agents de l'ordre, des torrents d'eau depuis les balcons, sans égard pour les passants, et encore moins pour les voitures stationnées à longueur de journée, qui bénéficient ainsi d'un lavage inespéré. Tout ce «luxe» émanant de la décadence des esprits, est étalé au milieu des immondices qui parsèment à tout va ce quartier. Un ancien habitant du quartier, quasiment atterré par l'état des lieux, nous confie qu'il n'aurait pas souhaité vivre assez pour voir «le Coudiat, autrefois fief des intellectuels, se clochardiser à ce point». Amer, des griefs plein la bouche, il relate : «J'habite dans ce quartier depuis l'Indépendance ; les gens étaient quand même plus conscients, ils ne jetaient pas d'ordures, respectaient, à peu d'exceptions près, leurs voisins…hélas, beaucoup d'entre eux ont vendu leurs appartements et sont partis vers d'autres cieux. Leurs remplaçants n'ont pour qualité brillante que leur argent ; ils se croient tout permis ; à cause d'eux, nous les vieux peinons à grimper les étages, car ils n'on jamais souhaité, ni voulu que les ascenseurs soient réparés de peur de payer quelques sous, alors que leurs logis ont été acquis non pas avec des millions, mais des milliards de centimes. Ils vandalisent tout sur leur passage. Certains ont dévié les colonnes montantes pour opérer des changements anarchiques au niveau des appartements ; si jamais un incendie survenait nous serions faits comme des rats.» La liste des méfaits est encore très longue, et il y en aura certainement beaucoup qui prendront ce vieux monsieur pour un radoteur. Un espace étouffé par les parkings C'est désormais un quartier saturé, où il ne fait plus bon vivre du fait qu'il est surtout anormalement encombré par une forte concentration de population et de voitures. La quasi-totalité des structures administratives sont là, et autant de véhicules pour les personnels, sans compter ceux des habitants. Et pour boucler la boucle, la sûreté de wilaya a fini par fermer toutes les issues du quartier en grappillant à chaque fois un peu plus d'espace pour ériger ses parkings. Le dernier en date, c'est cette grande barrière qui ceinture tout un pan du quartier se trouvant derrière le lycée El Houriya, et qui, de fait, est interdit à la population. D'autre part, les trois séries d'escaliers menant au Coudiat, tant du côté de la rue Abane Ramdane que de celui de la rue Abderrahmane Bouderbala (ex-Petit), sont dans un état de délabrement avancé. Dernièrement, c'est le muret séparant les escaliers du parking des « S » qui s'est effondré brusquement, faisant un blessé parmi les badauds, lequel d'ailleurs est toujours hospitalisé.
