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Quand l'Europe forteresse mate l'Afrique en détresse
Drame des migrants subsahariens en Algérie
Publié dans El Watan le 14 - 10 - 2013

Une loupe grandissante de la cruelle réalité vécue par les quelque 4000 à 5000 migrants subsahariens en situation irrégulière que compte la capitale Alger est, au final, ce à quoi ont eu droit plus d'une dizaine de journalistes algériens, maliens, sénégalais, mauritaniens et français.
Le contexte : un atelier de formation consacré à la problématique du traitement médiatique des questions en rapport avec les migrations dont ils ont pu bénéficier à l'initiative de l'Institut Panos Paris (IPP) et l'Institut Panos Afrique de l'Ouest (IPAO). Judicieux, faut-il le dire, était le choix du siège de la Ligue algérienne des droits de l'homme à Alger (LADDH) où furent réunis les représentants de médias nationaux et leurs confrères étrangers.Car, pour les premiers, c'était l'occasion de voir se lever un coin du voile sur les pires et sournoises violations des droits socio-économiques dont sont victimes les migrants subsahariens vivant dans notre pays ainsi que sur les comportements hostiles à leur égard. Une inhospitalité et une intolérance criantes qu'ils n'hésitent plus à déverser sans complexe et à assumer pleinement.
Aux seconds, l'opportunité s'était offerte pour tenter de comprendre les causes réelles qui constituent l'humus sur lequel prospère ce drame subsaharien, les principales raisons de ces migrations illégales en provenance du Mali, du Niger, du Nigeria, du Sénégal, du Cameroun, de la Guinée et d'ailleurs. Et, si nos officiels et élus approchés tentent de justifier la chasse inlassable au subsaharien irrégulier par cette rengaine «notre pays qui a ses propres problèmes sociaux et économiques, ses propres candidats à l'émigration illégale ‘‘harraga'', n'est qu'un maillon d'une interminable chaîne sur laquelle il n'a que peu de prise», cela ne saurait, néanmoins, les absoudre de leur part de responsabilité dans cette misère insoutenable infligée à nos hôtes africains, devenus trop encombrants pour les uns, une menace pour les autres.
Récession et crise économique aidant, l'Europe, s'estimant «submergée» par les «afflux» migratoires, s'est davantage barricadée sur son flanc Sud. Et, l'externalisation du traitement des migrants en contrepartie d'aides au développement qu'elle promet à ses partenaires africains est une solution qui s'est, au final, avérée très efficace. La question que d'aucuns se posent : l'Algérie fait-elle partie de ceux qui ont fini par céder à la tentation ? A-t-elle bénéficié des millions d'euros proposés par le bras armé de l'Europe, l'Agence de surveillance des frontières extérieures (Frontex), s'interrogera Blondine Bruyère, une psychologue clinicienne du réseau Médecins du Monde (MdM Algérie).
Algérie : pays de transit ou de destination ?
A en croire les différentes personnalités du monde associatif national et international intervenant lors de l'atelier de Panos, la réponse est oui : «A l'instar de son voisin de l'Ouest (Maroc), l'Algérie autrefois pays de transit, s'est transformée en pays de destination, puis en pays mirador de l'Europe. Tout y est mis en œuvre pour pousser tous ces milliers d'hommes, femmes et enfants ayant fui la guerre, les conflits, la pauvreté, la persécution, les catastrophes naturelles et la misère sous toutes ses formes à renoncer au rêve d'une vie meilleure sous des cieux… plus cléments», assurent-ils. Ce que réfute un parlementaire interrogé à cet effet : «L'Algérie n'a à aucun moment joué le rôle de gendarme au service de l'Europe. Si notre pays s'est résolument engagé dans la lutte contre toutes les formes d'immigration illégale, c'est pour des raisons des plus légitimes. Au-delà du souci de protéger sa sécurité intérieure contre les différentes formes de criminalité transnationale et de combattre le trafic de migrants, l'Algérie œuvre à contribuer à préserver la sécurité au niveau régional eu égard aux troubles et conflits politiques qui secouent la région du Sahel depuis ces deux dernières années».
Pour ce député, dire cela, ce n'est aucunement tolérer les agissements hostiles perpétrés à l'égard des subsahariens d'Algérie. C'est dénoncer l'indignation à deux vitesses. Tout en reconnaissant à demi-mot la situation de non-droit en termes d'accès au travail, au logement, aux soins et à la scolarisation de leurs enfants, dans laquelle se retrouvent maintenus nombre de migrants subsahariens en Algérie, notre interlocuteur a, en effet, insisté sur l'instrumentalisation de cette question sensible, à laquelle ont souvent recours certains pays des deux rives de la méditerranée dont le but est, à l'évidence, d'altérer l'image de l'Algérie avec ses voisins africains traditionnels et de s'en servir comme atout diplomatique que l'on exhibe lorsque des intérêts géostratégiques et économiques sont en jeu.
En somme, il est aujourd'hui clair que tout le monde s'accorde sur la complexité de la problématique question des migrations subsahariennes ainsi que sur l'urgence d'une solution globale et concertée entre le Nord et le Sud. Or, en réalité, d'un côté l'Europe a choisi d'exporter, de manière sournoise, la gestion des flux migratoires, faisant preuve d'un égoïsme révoltant. «L'Europe ne cesse de prêcher les mille et une vertus du libéralisme et de la mondialisation, tout en recourant à la limitation drastique de l'immigration de travail. Car si ces milliers de subsahariens prennent tous ces risques, c'est pour améliorer leur situation sociale et économique. L'Europe ne fait que s'enfoncer dans les contradictions lorsqu'elle défend la libre circulation des marchandises et des capitaux tout en fermant ses portes à ceux que ces mêmes capitaux et marchandises font justement circuler», s'insurge Mounira Haddad, présidente d'AFAD, association militant pour la défense des droits des migrants, des réfugiés et demandeurs d'asile. De l'autre, dans les pays de transit ou d'accueil, «la question migratoire ne cesse d'être l'objet de récupération politique. Le discours sur les migrations est toujours le même. C'est seulement la figure du migrant qui change. Ce qu'il faut chercher à comprendre, c'est pourquoi les migrants subsahariens suivent-ils le chemin de traverse pour survivre», analyse la psychologue Blondine Bruyère.


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