Dépendant totalement des subventions de l'Etat, tournant le dos à l'agriculture, la commune, pour beaucoup de citoyens, n'a de salut pour son développement durable que l'exploitation sérieuse du secteur touristique. La commune de Tifra ambitionne de devenir, dans quelques années, une destination qui compte dans le tourisme hors balnéaire. Le projet du complexe thermal, dont les travaux ont démarré en 2012 et qui commence à prendre forme, sera consolidé par d'autres projets d'accompagnement tout aussi ambitieux qui vont donner, à coup sûr, un coup de fouet au développement local. C'est ce que nous révèle Meksem Rabah, le P/APC. Un grand projet d'aménagement touristique autour de la station thermale est déjà lancé par la direction du Tourisme, son étude est en phase de finalisation. Une maison de l'artisanat, des chalets, des cafétérias, des espaces verts, une auberge de jeunes… ce projet d'aménagement va transformer de fond en comble la configuration actuelle des lieux où se côtoient pierrailles, maquis et terrains abrupts. Tout est pensé de manière à donner sa chance au tourisme thermal. Comme projets d'appui au complexe thermal et à ses dépendances, la commune s'attelle à concrétiser le projet de centre de préparation des équipes locales, caressé depuis la mandature écoulée. L'étude est fin prête, nous apprend-on. Ce projet de grande envergure dont l'emplacement est prévu au lieudit Bouthili, contribuera, s'il vient à être réalisé, à faire sortir la région de l'enclavement supporté depuis l'indépendance. Car, seul le blocage de la RN 12, par des citoyens en colère obligeant les automobilistes à emprunter des détours, rend le trafic routier un peu plus dense dans la région. Sinon en matière de visiteurs, hormis quelques curistes tombés sous les charmes des eaux de la station thermale, la région se retrouve quasiment recroquevillée sur elle-même. Même du côté du transport de voyageurs, c'est la débine. Mis à part quelques fourgons qui font de façon insuffisante et irrégulière la desserte vers Sid-Aich, et trois fourgons d'Adekar qui desservent Sidi-Aich via Tifra, aucune autre desserte n'est assurée. Point de taxis, point de bus inter-wilayas même de passage…. La mobilité de la population locale se retrouve ainsi grandement réduite. Le commerce, faute de voyageurs de passage, peine à trouver ses marques et à s'élargir. «Les projets envisagés vont changer beaucoup de choses. En plus de la création d'emploi, tous les secteurs d'activités seront aiguillonnés. L'agriculture, l'artisanat, le transport s'en trouveront confortés et se développeront aisément. Le développement du tourisme boostera tous les secteurs» nous dit, dans ce cadre, le P/APC. De l'essor du tourisme dépend le sort de la commune, argue-t-on ici. La flopée de projets envisagés aussi bien par la collectivité que par la direction du Tourisme est là pour confirmer cette volonté à conforter l'orientation «touristique» de la région. Un projet parc touristique au niveau de Tougit, sur les hauteurs du douar Ikedjane, commence à prendre forme et à devenir réalité chez les responsables communaux. Un village typiquement kabyle y sera érigé comme retenu dans l'étude lancée par la direction du Tourisme. La zone humide, appelée Agwelmim n'Oualsous, suitée à quelques encablures du village Taourirt-Amrouche, sera valorisée. Les lieux mystiques ne seront pas en reste, les deux zaouïas que comptent la commune, Sidi-Moussa Ou-Idir et Sidi M'hend Ahaddad, seront intégrées dans ce grand circuit touristique que la commune espère réaliser. Dépendant totalement des subventions de l'Etat, tournant le dos à l'agriculture, la commune, pour beaucoup de citoyens, n'a de salut pour son développement durable que l'exploitation sérieuse du secteur touristique. L'espoir est grand de voir les programmes lancés achevés dans les délais.
