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Ambiance du tout-sécuritaire à Ghardaïa
Visite d'Ahmed Boustila et Abdelghani Hamel
Publié dans El Watan le 08 - 02 - 2014

Quand comprendront-ils enfin que la solution est sur le terrain et non dans les bureaux, bien à l'abri des souffrances de la population qui n'en finit pas de vivre des drames à répétition ?» s'insurge El Hadi, architecte de formation, enfant du quartier de Châabet Ennichène ensanglanté par les événements.
Pour son ami Tahar, cadre à la SNS, «il n'y a pas de volonté manifeste de l'Etat de régler le problème radicalement, il a besoin de ces crises cycliques pour régler ses comptes contre ses détracteurs. La preuve, en 2009, quand le problème de Berriane avait surgi, l'ex-wali Yahia Fehim était toujours aux premières lignes. D'ailleurs, je garde de lui cette image : il était blessé et venait juste de se faire opérer à l'épaule, mais il ne pointait jamais absent quand la situation l'exigeait. Je l'ai vu de mes yeux avec le bras en écharpe, se faire retenir, presque violemment, par un de ses gardes du corps, alors qu'il voulait pénétrer coûte que coûte dans le quartier de Kef Hamouda en ébullition. Lors des inondations de septembre 2008 à Ghardaïa, il était en bottes partout, dans tous les quartiers, jour et nuit, dans la boue, à côté de ses administrés.
Le nouveau wali, à ce jour, n'a pas encore eu la décence d'aller au devant de ses administrés. Même pas un mot de compassion, ne serait-ce que par le biais de la radio locale, très écoutée dans la région». C'est dire toute la confiance, dans cette vallée, accordée aux responsables quels qu'ils soient, notamment locaux. C'est un peu l'ambiance de cette journée particulière vécue jeudi dans la vallée du M'zab, lors du passage en coup de vent du ministre d'Etat, ministre de la Justice et garde des Sceaux, Tayeb Belaïz, accompagné des poids lourds de la Sécurité nationale, les généraux-majors Ahmed Boustila pour la Gendarmerie nationale et Abdelghani Hamel pour la Sûreté nationale.
Arrivés vers 9h par vol spécial à l'aéroport Moufdi Zakaria, avec un impressionnant dispositif de sécurité déployé sur le parcours, de l'aéroport jusqu'au siège de la wilaya, au centre-ville, où toute activité a été mise en veilleuse, ils se sont tout de suite engouffrés dans la résidence de la wilaya. Même les centaines de fonctionnaires d'une dizaine d'administrations publiques concentrées au sein du siège de la wilaya de Ghardaïa (directions des finances, du Trésor, des Domaines, de la formation professionnelle, de la culture, de la santé, DRAG, DPAT, DAL, télécommunications, etc.) ont été priés de rester chez eux. Il fallait montrer patte blanche pour pouvoir accéder, au premier poste, où une vingtaine de véhicules des forces combinées police-gendarmerie étaient stationnés.
Tout ce déploiement de forces, d'armes et de matériels pour un résultat sur lequel beaucoup de citoyens interrogés restent sceptiques. «Où étaient tous ces hommes et ce matériel lorsque nos demeures étaient en train de brûler et que nos appels au secours restaient sans écho ?», enrage Mustapha, cadre de la santé et sinistré du quartier Hay El Moudjahidine où une quarantaine de maisons ont été pillées, saccagées et incendiées. Puis avec dépit, il lâche : «Le pouvoir n'assure que sa propre sécurité. La preuve, quand il veut mobiliser des forces en 24 heures, il a toutes les capacités de le faire. Les citoyens, ramenés au rang de plèbe, sont le dernier de ses soucis.»
Et il ne pensait pas si bien dire. Car au moment où le ministre de l'Intérieur était en conclave avec le wali, Mahmoud Djamaâ (complètement effacé, dépassé et tétanisé par les évènements) et l'ensemble de l'exécutif ainsi que les élus des treize communes et ceux représentant la wilaya (députés et sénateurs) dans les deux Chambres du Parlement, un jeune homme de 35 ans se faisait froidement assassiner au quartier Baba Ouel Djemma, mitoyen du quartier Mermed, et la ville brûlait en plusieurs points ; des colonnes de fumée noire montaient vers le ciel.
Arréstations d'une trentaine de personnes
Car il ne faut pas se leurrer, la violence est toujours présente, même si elle a baissé d'intensité ; c'est comme le yoyo, elle se déclenche, elle atteint son summum puis se calme petit à petit. Ce sont des cycles d'affrontements qui se déclenchent aujourd'hui dans un quartier puis s'arrêtent et reprennent dans un autre quartier et ainsi de suite ; l'effet tache d'huile. Hier, très tôt le matin s'est déroulé, dans le calme et l'émotion, l'enterrement au cimetière Baba Saâd de la troisième victime mozabite, le jeune Babaousmaïl Azzedine, 22 ans.
Ses parents, qui avaient été reçus la veille au siège de la wilaya par le ministre de l'Intérieur en compagnie des parents des deux premières victimes de la même communauté (Baelhadj Kebaïli et Hadj Saïd Khaled) ont appelé à la sagesse, au calme et à la préservation de la cohésion nationale dans toutes ses composantes. Durant la nuit, des centaines de véhicules des forces antiémeute ont pénétré dans la ville de Ghardaïa et il en arrive encore. Ceci est l'application immédiate de l'une des décisions prises par le ministre de l'Intérieur, à savoir acheminer des renforts, et ce, autant qu'il en faudra. «Nous allons augmenter le nombre des effectifs en place, en les multipliant par trois ou quatre. Ils seront déployés dans tous les quartiers, les ruelles, les rues et les cités de la vallée du M'zab. Aucun espace ne restera sans couverture sécuritaire», a déclaré le ministre de l'Intérieur.
Cette action est complétée par «la création d'un centre opérationnel conjoint (police/gendarmerie) qui sera immédiatement fonctionnel et doté de tous les moyens nécessaires à sa mission. Il travaillera H24» et par «la décision qu'à partir d'aujourd'hui, toute personne qui serait impliquée dans les troubles, le vol, l'atteinte aux biens ou aux personnes sera immédiatement arrêtée et traduite devant les tribunaux qui prendront les décisions qui s'imposent».
En somme, l'Etat reconnaît implicitement qu'il y a eu impunité, pour ne pas dire laxisme. Le ministre a ajouté à ces trois mesures une quatrième, qui est de «travailler avec tous les responsables locaux pour que ces mesures soient accompagnées d'un dialogue permanent avec toutes les parties pour éteindre le feu de la fitna et démasquer ses auteurs. Toutes les énergies doivent être orientées vers cet objectif de retour au calme». La prière du vendredi s'est déroulée dans le calme ; toutes les mosquées des deux communautés ont encore une fois appelé à la sagesse, à la coexistence pacifique et à la préservation de l'unité nationale.
Selon la cellule de communication de la sûreté de wilaya de Ghardaïa, 30 individus ont été arrêtés et seront incessamment présentés devant le procureur de la République de Ghardaïa. Toujours d'après la même source, 13 policiers ont été blessés, dont un grièvement, ainsi que des dizaines de civils, dont sept sont en soins intensifs à l'hôpital Docteur Tirichine de Sidi Abbaz. Selon un chirurgien, huit citoyens ont subi des opérations pointues dans une célèbre clinique privée de Ghardaïa. Au quartier Mermed, foyer des derniers affrontements (mercredi et jeudi), plus de quarante familles sont devenues sinistrées du jour au lendemain.
Un large mouvement d'entraide et de solidarité en leur faveur s'est spontanément organisé. Des collectes de vêtements chauds, de lait, de couches pour enfants, des matelas, des couvertures et bien d'autres choses leur sont acheminées de tous les quartiers malékites. Certaines familles, plus chanceuses, ont été prises en charge par des proches. Mais jusqu'à quand ? L'Etat doit impérativement et rapidement reloger, dans des conditions décentes, ces familles, victimes de l'intolérance de leurs concitoyens et de l'incapacité de leurs gouvernants à les protéger. Notons par ailleurs que lors du point de presse, les organisateurs ont tout fait pour éloigner la presse privée. Seuls les médias publics y ont été conviés avec une chaîne de télévision satellitaire privée, qui arrive toujours à se faire admettre dans cette cour très fermée. Nous avons fait le pied de grue pendant plus de quatre heures pour finalement être maintenus, insidieusement,
à distance.


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